•  
     
    Dimanche 21 septembre 2008

     






    Signes extérieurs d'intégrisme

    Abbé G. de Tanoüarn

    Pacte n°84 - 26 mars 2004

    Les événements marquants pour la Tradition catholique se sont multipliés à Paris en ce mois de mars si changeants, jusqu'à la sortie, le 31 mars, du film de Gibson. Il ne faudrait pas que nous en oubliions un colloque, organisé conjointement par Civitas et par l'abbé Thouvenot, recteur de l'Institut Universitaire Saint Pie X, qui s'est tenu le 20 mars dernier au Forum de Grenelle dans le XVème arrondissement. Réussite sur toute la ligne. Le plus intéressant dans cette réunion,c'était encore le thème et la manière dont il fut traité par les nombreux intervenants qui se succédèrent sur l'estrade : Géopolitique de l'intégrisme.

    Comment définir l'intégrisme ? Ce slogan trop souvent entendu finit par regrouper tous les opposants à la mondialisation heureuse, de quelque religion, de quelque politique qu'ils se réclament. Comment reconnaître l'intégrisme ? L'un des intervenants, que les lecteurs de Certitudes connaissent bien, Jacques Henry, a proposé la définition suivante : « Je définis l'intégrisme comme une idéologie (philosophie diffuse) fortement opposée à la vision chrétienne du monde, à caractère religieux, à caractère politique, et qui conduit à une certaine forme de surdité ou aveuglement par rapport à la réalité et au pire à la guerre sainte ». Le ton était donné ! L'abbé de Tanoüarn avait proposé le matin même de définir l'intégrisme comme une variante absolument moderne de l'idéalisme, un idéalisme pratique qui se formule donc comme un légalisme (le règne du Tu dois/tu ne dois pas) et qui se caractérise par son refus de reconnaître une forme de nature universelle, surplombant les diverses croyances et dont le respect s'impose à tous les hommes sans distinction. Il pointait du doigt trois intégrismes principaux, trois légalismes, tendant à la théocratie ou à l'idéocratie : l'intégrisme juif, l'intégrisme musulman et l'intégrisme républicain ou laïque.

    L'abbé Héry avait la charge de définir l'intégrisme catholique : il le fit longuement, en remontant au XTXème siècle, pour découvrir une matrice commune à l'intégrisme et au progressisme dans un commun refus de la réalité dans sa complexité. Il citait Emile Poulat dans Certitudes : « Historiquement le catholicisme intégral et le catholicisme social sont, sous Pie X, deux produits de la dissociation du catholicisme intransigeant, régnant au XIXe siècle »... Quant à François Thual, dont les travaux en géopolitique font autorité, il concluait son exposé en mettant en cause, dans la naissance de l'intégrisme, un mauvais rapport au temps, une négation pratique (et gnostique) du temps. Et de pointer la mégalomanie des hommes qui pensent que c'est eux qui doivent sauver Dieu et non Dieu qui vient les sauver. Je pensais en l'écoutant à la formule d'André Frossard : « L'intégriste est celui qui veut faire la volonté de Dieu, que Dieu le veuille ou pas ».

    Ce colloque extrêmement riche et dont je suis loin d'épuiser la matière, il n'est pas indifférent qu'il ait été organisé par la Fraternité Saint Pie X, à travers l'Institut du même nom. Cela nous rappelle que saint Pie X est le pape qui, le premier, a condamné l'intégrisme en la personne de Ramon Nocedal, un dissident du carlisme espagnol, dont la politique tendait à faire de l'Espagne une sorte de théocratie

    http://site.pacte.free.fr/pacte/84/pacte84f.htm


    votre commentaire
  •  
     
    Dimanche 21 septembre 2008



     
    Siné, sur le blog de Laplote le caricaturiste
    http://laplote.over-blog.fr/



    L'intégrisme, c'est quoi exactement ? 





    Un article publié dans le
    numéro 2 de la revue Parvis, de juin 1999

    Une catégorie universelle ?

    Question : Dans le numéro de “Cultures et Foi” sur l’intégrisme, publié en 1986, tu posais toi-même la question : “L’intégrisme phénomène catholique ou catégorie universelle?”. Aujourd’hui, l’extension du concept hors du champ religieux est encore plus sensible. Qu’en penses-tu ?

    Réponse : Historiquement, “intégrisme” est un mot de culture catholique et qui par ailleurs s’est développé en milieu catholique. Pendant longtemps, personne ne parlait d’intégrisme en dehors des milieux catholiques. Aujourd’hui, il se trouve qu’il y a une espèce d’épidémie sociale qui atteint tout le monde : le mot est employé à toutes les sauces  sans qu’on le définisse, sans que personne ne sache qui cela englobe. La mode, c’est d’en faire une catégorie universelle. On peut s’interroger pour savoir si ce passage est légitime. Personnellement, je suis très réservé. Je suis d’ailleurs déjà réservé sur l’emploi du mot intégrisme : les intégristes, c’est les autres. C’est comme les modernistes : c’est une étiquette infamante mais vue de l’autre côté. On peut se jeter mutuellement à la face des étiquettes : je ne crois pas que ce soit cela qui permette de clarifier beaucoup les problèmes.

    Q : Ne pourrait-on pas définir l’intégrisme comme le refus de la modernité ?

    R : A ce moment là, il faudrait dire que l’ACJF était intégriste. “Nous referons chrétiens nos frères». C’était un mouvement de reconquête chrétienne contre le monde moderne. C’est en 1921 que Maritain a publié son livre Antimoderne. Le catholicisme a été anti-moderne pendant tout le 19ème siècle, encore largement pendant le 20ème. Et maintenant, quand il se prétend moderne, c’est de manière souvent non critique. C’est Péguy qui a dit que les socialistes “encensent sous le nom de moderne ce qu’ils condamnent sous le nom de capitaliste”.

    Un phénomène catholique

    Q : Revenons à l’origine que tu as rappelée. Serais-tu d’accord avec la définition proposée par Etienne Fouilloux au cours du colloque de l’ACAT en 1996 : “Fer de lance du catholicisme intégral et intransigeant, réduit contre son gré à l’état de groupes de pression minoritaire, voire oppositionnel, du fait de l’évasion partielle de l’Eglise hors du modèle antérieur” ?

    R : Ce que je vais dire peut paraître étonnant. Mais j’ai une approche beaucoup plus historique que Fouilloux qui est pourtant historien. Sa définition m’apparaît trop abstraite. C’est à partir des conflits intérieurs à l’Eglise que j’ai saisi l’émergence et le développement de ce qu’aujourd’hui on appelle intégrisme.

    Q : Dans ce cadre, y-a-t-il selon toi continuité entre le mouvement du début du siècle et celui d’aujourd’hui ?

    R : Il n’y a pas de continuité historique. On voit seulement l’un ou l’autre personnage secondaire qui peut servir de relais, mais de toute évidence le mouvement intégriste tel qu’il s’est développé autour de Mgr Lefebvre, c’est autre chose que la Sapinière.

    Q : Comment interpréter la lettre envoyée à près de 30.000 prêtres ? Signe de faiblesse ?

    R : Non. D’autant que les expéditeurs mettent les points sur les “i” dans cette lettre : “Nous sommes l’Eglise qui continue et vous êtes en train de virer à la secte. Nous avons raison, vous avez tort, rejoignez-nous”. Mon sentiment est que le mouvement ne s’étend pas mais ne s’affaiblit pas non plus. Il s’enracine et se consolide dans ses limites. C’est quand même un mouvement international : il y a actuellement une dizaine de districts dans le monde, et un district très important aux USA.

    Q : Est-ce que la crise interne du Front National peut avoir une incidence ?

    R : Tous les intégristes ne sont pas Front National. La majorité des membres du Front National ne sont pas catholiques. Beaucoup se déclarent athées. Je pense donc que cette crise n’aura pas un effet important, même si elle crée des tensions entre traditionalistes.

    Un pluriel ambigü

    Q : Sans tout confondre, n’est-il pas légitime de parler, à côté d’un intégrisme catholique, d’un intégrisme juif et d’un intégrisme musulman ?

    R : Le problème au niveau du langage, c’est qu’on ne parle pas d’intégrisme protestant mais de fondamentalisme protestant. Là, on est capable de faire la différence. Mais quand on parle des Musulmans, c’est indifféremment des intégristes ou des fondamentalistes.

    Quand il y a conflit entre Hindous et Musulmans, est-ce de l’intégrisme ou du fondamentalisme ? Quand on parle d’intégrisme laïque, est-ce l’un ou l’autre ? J’ai aussi entendu parler d’intégrisme ultra libéral en économie !

    Q : Est-ce que la manière de se référer aux textes fondateurs ne serait pas un bon critère ?

    R : A partir du moment on l’on définit l’intégrisme en référence à la Tradition, et le fondamentalisme en référence à l’Ecriture, on s’aperçoit que l’on peut trouver de l’intégrisme chez les Protestants (ils ont eux aussi leurs traditions) et du fondamentalisme chez les catholiques. Quand on dit : “Il y aura toujours des pauvres parmi vous” ou “rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu”, c’est du fondamentalisme !

    Q : Impossible donc de définir une constante qui serait valable dans tous les cas ?

    R : En revanche, il y a un terme qui est complètement oublié et que les Lumières du 18ème  siècle connaissaient bien, c’est celui de “fanatisme”. Avec ce qui se passe aujourd’hui, en Algérie, en Inde, au Pakistan ou en Afghanistan, n’a t-on pas affaire à des fanatiques tout simplement ? C’est une espèce de folie théologique : on s’enferme dans l’idée que l’on se fait de Dieu et au nom de Dieu, tout est permis.

    Un nouveau paysage

    Q : On parle beaucoup aujourd’hui des nouveaux mouvements : Opus Dei, Communion et Libération, Focolari, Néo-Catéchuménat. Comment les situerais-tu au regard de l’intégrisme ? Ne retrouve t-on pas, là, un même intransigeantisme ?

    R : C’est un type de catholicisme qui déplaît aux progressistes : je ne peux pas considérer que tous ceux qui me déplaisent sont intégristes… Oui, il y a de l’intransigeance dans ces mouvements, mais l’Eglise n’a jamais renoncé à son intransigeance. Il faut revenir à la méthode que je préconise : ces mouvements répondent à des besoins et révèlent des tensions, voire des conflits au sein de l’Eglise.

    Q : Vatican II représente tout de même un infléchissement sérieux ?

    R : Oui, mais ce n’est pas la sortie de l’intransigeantisme.

    L’intransigeantisme se définit par un certain nombre de refus de principe dont les foyers et les enjeux se déplacent : aujourd’hui, refus de l’ordination des femmes, exclusion des divorcés-remariés, l’œcuménisme même… On se rend compte que l’ouverture de Vatican II est une ouverture limitée : quand on ouvre une porte, il faut savoir si c’est pour que ceux qui sont dedans sortent, ou pour que ceux qui sont dehors entrent. Vatican II a ouvert  la porte pour que ceux qui sont dehors entrent.

    Q : N’y-a-t-il pas plusieurs lectures possibles du Concile ? Jean-Paul II lui-même respecte-t-il toujours l’esprit du Concile ? Quid aujourd’hui de la collégialité ? La conception de la vérité qui s’exprime dans “Splendor Veritatis” est-elle conciliable avec la Déclaration sur la liberté religieuse du Concile ?

    R : Il faut lire les textes. Concernant la collégialité, le récent document romain a trait à la théologie des Conférences épiscopales qui ne peuvent pas se substituer aux évêques. Certaines Conférences épiscopales arrivaient à fonctionner par bureaux interposés. Les évêques ont réagi : le document traduit cette réaction. Quant à la déclaration sur la liberté religieuse, j’aurais beaucoup de choses à en dire : dans cette déclaration, le mot Etat n’est même pas prononcé. Or la liberté religieuse y est définie par rapport aux Etats contemporains sécularisés. C’est un texte qui marque un progrès. Mais je ne peux pas réussir à l’admirer sans réserves. En tout cas, il n’y est pas question de liberté de conscience au sens où nous l’entendons.

    Q : Reste tout de même Assise qui représente une ouverture incontestable. On est en pleine ambiguïté…

    R : C’est l’ambiguïté de l’interprétation. Quand on dit “tout le Concile, rien que le Concile” que dit-on ?

    Q : Permets-moi de revenir, pour terminer, sur les nouveaux mouvements. En 1986, tu les évoquais en parlant “d’extrême-centre” ?

    R : Je parlais d’extrême-centre parce qu’on l’on parlait d’extrême-droite et d’extrême- gauche. J’ai repris l’image : des mouvements pugnaces et combatifs comme “Communion et Libération” sont des mouvements “très au centre”. Si la démocratie chrétienne est au centre, on a affaire là à un extrême centre.

    Q : En France, on a eu aussi les “vierges pèlerines” en 1996. Et après, les JMJ…

    R : Je suis frappé moi-même de voir que dans notre quartier, le 5ème arrondissement, les églises qui autrefois étaient vides, maintenant sont pleines, avec de très belles liturgies. Et un public assez jeune ! Reflet du courant charismatique ? Je ne pense pas.

    Notre-Dame est sans doute un lieu touristique. Mais il se trouve que l’Archevêque de Paris a nommé pour accueillir les touristes japonais un chapelain qui est un ancien prêtre-ouvrier au Japon. Comment interpréter cela dans nos vieilles catégories ?

    Est-ce le chapelain qui devient “intégriste” ou le cardinal qui devient “progressiste” ? Ou les Japonais qui se transforment en “néo-chrétiens” ?

    On est devant une transformation en profondeur qui rend nos catégories dérisoires. Où placer la communauté Sant’Egidio, née en 1968 ?

    Émile Poulat, interviewé par Jacques Chatagner

    Retour au sommaire du numéro 2  de la revue Parvis, de juin 1999

    http://reseaux.parvis.free.fr/1999_n2_integrisme_poulat.htm


    votre commentaire
  •  
     
    Mercredi 17 septembre 2008

     

     

    Jeudi 26 juin 2008

     

     

    Alors que la plupart des autres chrétiens sont organisés en paroisses ou Eglises locales dans le cadre d’une hiérarchie (de prélats ou de synodes), d’une organisation pyramidale (très centralisée pour les catholiques et les témoins de Jéhovah), les communautés unitariennes, quant à elles, vivent et s’ébattent en toute liberté ! Chacune s’organise à sa guise (toutefois en fonction d’une histoire et d’une culture) et établit les relations qu’elle veut avec les autres. Certaines peuvent ainsi mener une vie tout à fait paisible, loin de tout débat, se contentant d’elles mêmes.

    Les unitariens français se sont " internationalisés " à la suite de l’adhésion en 1992, de Suisses (le groupe de Roger Sauter) et de Belges à l’Association unitarienne française (AUF, 1986-2005), celle-ci devenant statutairement "francophone ". Mais il faudra attendre 2005, cette fois-ci à l’initiative de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU, fondée en 1996), pour que les unitariens établissent des partenariats avec les communautés italienne, burundaise et congolaise (Brazzaville), puis en 2006 avec le réseau international fondé au Québec, le Regroupement francophone unitarien universaliste (RFUU), enfin en 2008 avec les congolais de la RDC.

    Les chrétiens unitariens vont se montrer très actifs, n’hésitant pas à prendre des initiatives :

     

    Relance du réseau européen des protestants libéraux après mars 2007, à la suite de la mort subite de la révérende Péronne Boddaert qui en était l’âme ; réunion d’Utrecht en octobre 2007 avec des amis Remonstrants. Voir le site de l’AFCU, à la rubrique " ELPN (Europe) ", http://afcu.over-blog.org/categorie-10136976.html 

    Manifeste d’Avignon, signé en août 2006, par toutes les associations de chrétiens unitariens européens (associations en Grande Bretagne, France, Italie, Burundi, Congo Brazzaville et Congo RDC) donnant leur positionnement au sein de la diversité de l’unitarisme contemporain.
    Voir le site de l’AFCU, à la rubrique : " le manifeste d’Avignon ",
    http://afcu.over-blog.org/categorie-10148421.html

    Représentation statutaire de la France par l’AFCU, agréée groupe en émergence en avril 2006 par l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU), à la rencontre internationale de cette instance à Oberwesel, en Allemagne, en novembre 2007. Voir le site de l’AFCU, à la rubrique " ICUU (international) ", http://afcu.over-blog.org/categorie-10209966.html

    Jean-Claude Barbier à Ottawa, devant le Musée national de l'histoire sociale et humaine du Canada, en mai 2008 ; le badge est celui des participants au rassemblement annuel du CUC ; photo Léo Poncelet. 

    Participation de Jean-Claude Barbier à la rencontre annuelle du Conseil unitarien du Canada (CUC), sur invitation officielle de cette instance, qui s’est tenue à Ottawa du 16 au 19 mai 2008 : contribution aux ateliers en français, proclamation solennelle de l’appel francophone d’Ottawa dans le cadre d’une réunion animée par l’ICUU
    (voir le site de l’AFCU, à la rubrique " l’appel francophone d’Ottawa ",
    http://afcu.over-blog.org/categorie-10446540.html), participation aux cultes en anglais et en français de l’Eglise unitarienne de Montréal le dimanche 25 mai.

    Enfin, dans la dynamique de cet appel d’Ottawa qui recommande l’utilisation des langues internationales en plus de l’anglais, lancement, en juin 2008, d’une Eglise unitarienne francophone (EUfr) qui est une église " linguistique " entièrement sur la Toile concernant les unitariens de plusieurs pays (Québec, France et Europe occidentale francophone, Afrique noire francophone).

    Pour l’instant celle-ci se présente comme un site portail, mais elle pourra se doter d’espaces communs : un espace " prière " est déjà mis en place ; et, dans l’avenir, pourraient également être organisés, un module " formation des jeunes ",  à partir de l’expérience de nos amis montréalais, et un espace " cultuel " comportant des cultes réguliers et une pratique à domicile pour les isolés. Avant la fin de cette année, un conseil d’Eglise sera établi avec des personnes désignées par les communautés concernées.

    Pour plus ample information,
    voir sur le site de cette Eglise, à la rubrique " questions-réponses ",
    http://eglise.unitarienne.francophone.over-blog.fr

    bilan paru dans les informations de la Correspondance unitarienne, n° 81, juillet 2008


    http://afcu.over-blog.org/article-20777732.html


    votre commentaire
  •  
     
    Mercredi 17 septembre 2008

     

     

     


    Paroles et musique de Tony Turner (2002). Ce chant nous a été communiqué par Lucie-Marie Castonguay-Bowers, membre de la First Unitarian Congregation of Ottawa où il a connu un très vif succès. Traduction proposée en français par Jean-Claude Barbier.

     


    Rondelle, peinture de Thierry Moralès vue sur son site http://le-jardin.over-blog.net


    Refrain :  Come, join with me in the circle of song
    The young and the old, the weak and the strong
    Singing with one voice, though we may speak diff’rent tongues
    In the circle of song we are one

     

    Venez, entrez avec moi dans la ronde des chants
    Que vous soyez jeune ou vieux, faible ou fort
    Venez chanter d’une seule voix avec nos différentes langues
    Puisque dans la ronde des chants nous sommes Un

     

    Some sing of the past, of battles lost and won
    Some sing of their dreams, of a new day in the sun
    Some sing out for love and some sing just for fun
    But in the circle of song we are one

     

    Certains chanteront le passé, batailles perdues ou gagnées,
    Ou encore leurs rêves d’un jour nouveau sous le soleil,
    D’autres chanteront l’amour ou simplement par plaisir,
    Mais dans la ronde des chants nous sommes Un

     

    Some sing of this land, the country of their birth
    Some sing of this land, of the beauty of the earth
    Some sing of this land for all that it is worth
    But in the circle of song we are one

     

    Certains chanteront leur terre, pays de leur naissance
    Certains chanteront leur terre, comme beauté de la Terre entière
    Certains chanteront leur terre pour tout ce qui en fait la valeur,
    Mais dans la ronde des chants, nous sommes Un

     

    Each of us must leave this place and go back to our homes
    Each of us must walk a path that must be walked alone
    And each of us will bear the fruit of the seeds that we have sown
    In the circle of song, we are one.

     

    Chacun de nous quittera bientôt cette place pour retourner chez lui
    Il devra marcher un bout de temps, un chemin qu’il parcourra seul
    Et chacun de porter en lui les fruits des graines que nous avons semées.
    Dans la ronde des chants, nous sommes Un.


    http://afcu.over-blog.org/article-22703354.html


    votre commentaire
  •  
     
    Mercredi 17 septembre 2008

     






    La loi de 1905

     


    La loi de 1905 fut un moment fort de l'histoire des libertés en France. Elle sépare l'Etat et les cultes et assure ainsi la liberté de conscience à chacun. On peut désormais être religieux, agnostique ou athée sans être favorisé ou défavorisé. Ce site retrace l'histoire et donne les éléments essentiels.

    Depuis le baptême du roi des Francs Clovis, une alliance tumultueuse unit le trône (l'Etat) et l'autel (l'Eglise catholique). Le siècle du "concordat" (1801 - 1905) en est la dernière période. De nombreuses initiatives tenteront d'y mettre fin.

    Chef d'œuvre d'Aristide Briand, la loi votée par le Parlement français en 1905 sépare l'Etat et les cultes. Loi "juste et sage" selon la formule de Jaurès, elle a pourtant suscité de nombreuses controverses au Parlement comme dans la société.

    Après un début conflictuel, une application "libérale" selon le vœu de Briand a fait progressivement entrer dans les mœurs la séparation de l'Etat et des cultes. L'Eglise catholique, elle-même, finira par en reconnaître la valeur.

    La célébration de la loi 1905 a fait l'objet de nombreuses initiatives. Elle suscite divers débats tant sur l'histoire que sur le traitement, aujourd'hui, de la diversité culturelle et des cultes minoritaires. Pour cela il ne faut pas la réviser, mais mieux la connaître et l'appliquer.

     

     



    http://www.laicite-laligue.org/index.php?option=com_content&task=section&id=20&Itemid=316


    ________________________________________________________________________________________________________


    La Laïcité sur wikipedia

    Origines de la laïcité [modifier]

    Étymologie [modifier]

    Le mot « laïc » est issu du latin laicus, de même sens, lui-même issu du grec laikos, qui signifie « qui appartient au peuple » par opposition aux organisations religieuses.

    Le mot fut repris par la langue religieuse, pour différencier les Lévites, voués au service du temple, du reste du peuple Juif. Le terme laïc fut ainsi également utilisé au sein de la religion catholique pour désigner toute personne qui n’est ni clerc, ni religieux (ce qui ne l’empêche pas de se voir confier certaines responsabilités au sein de l’Église, ni d’être croyant).

    Origine du concept [modifier]

    Le concept de laïcité, en tant que séparation du pouvoir religieux et du pouvoir séculier est ancien ; on pouvait déjà le voir dans l’antiquité gréco-romaine. De même, au Ve siècle, le pape Gélase Ier avait énoncé la doctrine des deux glaives visant à séparer le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle au sein de l’Église.

    Le concept moderne de laïcité, lui, émerge lorsque les États décident de tolérer d’autres religions que leur(s) religion(s) d’État. Mais la liberté de culte change de nature : tous les cultes y sont égaux, et subordonnés aux règles de l’État. Si une règle religieuse entre en contradiction avec une règle de l’État, les adeptes de cette religion se trouveront persécutés. La laïcité est donc parfaitement compatible avec une liberté de culte restreinte (indépendamment de tout jugement sur la légitimité d’une telle restriction, qui frapperait par exemple un culte pratiquant les sacrifices humains…)

    Les mots de la famille laïcité recouvrent donc deux acceptions :

    • les termes apparus au XIIe siècle et XIIIe siècles (lai, laïc) et ayant pour origine le mot grec laikos (du grec laos, peuple) concernent des classifications au sein de l’Église catholique. Ils signifient « Qui n’appartient pas au clergé ni à un ordre religieux ».
    • les termes apparus au XIXe siècle (laïque, laïcité) sont dérivés du mot laïc et ne désignent plus une réalité propre à l’Église catholique mais un principe de séparation du pouvoir politico-administratif et du pouvoir religieux. Ils signifient « Qui est indépendant vis-à-vis du clergé et de l’Église, et plus généralement de toute confession religieuse. »

    Les trois conceptions principales[citation nécessaire] de la laïcité [modifier]

    On oppose aujourd’hui trois conceptions de la laïcité.

    La conception française [modifier]

    Principe [modifier]

    La conception française est, dans son principe, la plus radicale des conceptions de la laïcité (comparativement), quoiqu’elle ne soit pas totale. La justification de ce principe est que, pour que l’État respecte toutes les croyances de manière égale, il ne devrait en reconnaître aucune. Selon ce principe, la croyance religieuse relève de l’intimité de l’individu. De ce fait, l’État n’intervient pas dans la religion du citoyen, pas plus que la religion n’intervient dans le fonctionnement de l’État. La laïcité à la française pose comme fondement la neutralité religieuse de l’État. L’État n’intervient pas dans le fonctionnement de la religion, sauf si la religion est persécutée (article 1 de la loi de 1905 : "l’État garantit l’exercice des cultes.").

    Ce principe a été énoncé essentiellement en deux temps :

    • d’une part, sous la Révolution française, notamment dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (qui fait cependant référence à un Être Suprême, voire supra) et qui est reprise par le préambule de la Constitution de 1958, dont l’article Ier rappelle que : La France est une République laïque ;
    • et d’autre part, par la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État, qui introduit les principes de non-ingérence et de séparation avec les institutions religieuses ; les institutions religieuses ne peuvent avoir d’influence sur l’État et l’État ne peut avoir d’influence sur les Églises ou leurs croyants sauf en tant que citoyen : la séparation est donc réciproque (contrairement à la conception turque, voir infra).

    La conception française de laïcité, bien que dans son principe la plus radicale, a été extrêmement marquée dans son application pratique par le fait qu’il s’agit d’un long et périlleux combat anticlérical, consistant non pas à séparer le pouvoir politique du fait religieux en tant que tel, mais à réduire l’influence de l’Église Catholique et des militants politiques chrétiens.

    Les dispositions de la loi, dont il est question ici, ont donc fait l’objet d’une négociation entre l’Église Catholique et le législateur[réf. nécessaire]. Il fallait pour l’Église protéger ses privilèges, son patrimoine et ses réseaux et pour l’État composer avec le fait que bon nombre des parlementaires et hommes politiques étaient issus des milieux catholiques pratiquants. Les autres grandes religions monothéistes n’ont pas figuré à la table des négociations et leur influence était d'ailleurs marginale, d’où le déséquilibre de traitement qui existe jusqu’à nos jours entre les diverses religions.

    Le principe de laïcité ne s’est appliqué qu’aux citoyens et en France métropolitaine. Dans les colonies et même en Algérie (départementalisée), la population d'origine indigène n'avait pas la pleine citoyenneté et le droit qui s'appliquait faisait une large place aux coutumes locales, y compris en matière de place des cultes, des structures religieuses et de leurs ministres. De cette situation proviennent, d’ailleurs, les problèmes d’intégration en France à partir des années 1960, lorsque les immigrés de ces colonies, qui pouvaient jusqu’alors publiquement exercer leur religion, sont arrivés en France où il était d’usage tacite de se confondre dans la population[1].

    Énoncé en 1905, le principe de laïcité ne s'applique pas non plus en Alsace-Lorraine (où le régime du concordat prévaut).

    Aujourd’hui, au niveau de l’Europe, les tentatives d’inclusion de la notion de valeurs chrétiennes dans la Constitution européenne tendent à amorcer un mouvement qui trahit toujours cette même lutte d’influence[réf. nécessaire].

    Applications concrètes du principe [modifier]

    La première et plus importante traduction concrète de ce principe en France concerne l’état civil, auparavant tenu par le curé de la paroisse qui enregistrait la naissance, le baptême, le mariage et la mort des personnes. Depuis 1792, il est désormais tenu par l’officier d’état civil dans la commune (le maire) et tous les actes doivent être enregistrés devant lui (à l’exception du baptême qui n’est pas un acte enregistré).

    Les cérémonies religieuses (mariage religieux, baptême, enterrement…) n’ont plus de valeur légale et n’ont qu’un caractère optionnel. Elles sont même interdites avant l'équivalent civil, s'il existe  : par exemple, un mariage religieux ne pourra être effectué (si les participants le souhaitent) que postérieurement à un mariage civil. En dépit du principe affiché, l'État intervient donc dans le culte.

    Par principe, la laïcité est un concept étroitement lié à celui de la liberté d’expression et d’opinion. Il est permis à chacun de pratiquer la religion de son choix (ou de n’en pas pratiquer du tout), tant que cette pratique ne va pas à l’encontre des droits d’autrui.

    Mais cette liberté est limitée dans certains cas. C’est le cas notamment des fonctionnaires en service qui n’ont pas le droit de porter de signe religieux. Là encore, il ne s'agit pas spécifiquement d'une application du principe de laïcité, le même interdit existant pour d'autres comportements (militantisme politique, etc.)

    L’État ne doit ni poser des questions (dans le cadre d'un recensement), ni distinguer entre les personnes sur la base de critères religieux. Ce n'est toutefois pas une application du principe de laïcité, le même interdit existe pour d'autres catégorisations sensibles (origine ethnique, couleur de peau, appartenance politique ou syndicale, etc.). Au niveau collectif, le fait qu'une organisation soit ou non affiliée à une religion ne peut pas non plus entrer en considération : seules les activités cultuelles sont exclues, mais un club sportif dépendant d'une église peut obtenir des subventions aussi bien qu'un club laïc, dans la mesure où il est aussi ouvert aux laïcs. De même, les écoles confessionnelles peuvent participer au "service public de l'éducation" (l'état en paye alors les professeurs et les collectivités territoriales peuvent contribuer à leur bonne marche), ce qui implique notamment qu'elles respectent les programmes officiels, et qu'elle doivent accueillir (service public oblige) tous les élèves qui le souhaitent indépendamment de leur religion et sans prosélytisme dans le cadre des cours. 90 % des écoles privées en France sont catholiques.

    Icône de détail Article détaillé : Enseignement privé en France.

    Dans le système éducatif français, la formation religieuse (dans le sens « enseignement de la foi ») ne fait pas partie du cursus des élèves ; néanmoins, une demi-journée par semaine est libre justement pour que cet enseignement puisse être assuré (le mercredi), et d'autre part les établissements peuvent disposer d'aumôneries et de groupes de pratiquants actifs, même dans le cadre d'un établissement public, et a fortiori dans les établissement privés : l'exercice du culte est libre même à l'intérieur des établissements publics, à condition de ne pas perturber le fonctionnement ni de se transformer en prosélytisme (impossible d'interrompre la classe pour une prière, d'exiger un menu spécifique à la cantine, ou de squatter la cour de récréation pour une messe, par contre on peut disposer d'une salle libre par ailleurs pour cela). De même, les signes religieux "ostentatoires" sont interdits dans les écoles publiques[2].

    Il existe en outre des propositions pour que le fait religieux, un enseignement descriptif des caractéristiques des religions (dogmes, structures, histoire, etc.) soit inscrit au programme, cependant un tel enseignement semble excessivement délicat à mettre en place (en évitant aussi bien l'apologie que la critique choquante) tandis que son utilité ne semble pas suffisante pour réunir assez de suffrages : ces propositions ne se sont pas concrétisées.

    Exceptions [modifier]

    Pour des raisons historiques, il existe certaines exceptions locales : l'acte de naissance pratique du principe de laïcité est la loi de 1905 qui ne s’appliquait alors pas outre-mer, ni en Alsace-Moselle alors annexés par l'Empire allemand suite à la défaite française de la Guerre franco-allemande de 1870.

    • lors du rattachement de l'Alsace-Moselle au territoire national, après la victoire française de la Première Guerre mondiale, la question s'est posé de l'extension du corpus juridique français à ces régions, qui en avaient été séparé pendant plus de 40 ans. A la demande unanime des députés locaux, elles ont conservé certaines de leurs règles propres, notamment pour les cultes.
    Icône de détail Article détaillé : Droit local en Alsace et en Moselle.

    Dans ces régions improprement appelées concordataires (le Concordat ne s’applique en principe qu’aux citoyens de confession catholique, les articles organiques régissant les autres cultes), les ministres des cultes sont rémunérés par l’État et réputés personnels de la fonction publique et l’école publique dispense des cours d’instruction religieuse (catholique, luthérienne, réformée ou israélite). Les cultes reconnus sont très encadrés (nomination des évêques par le ministre de l’Intérieur…) ; les actes d’état civil continuent d’être du domaine de l’État. L’Islam n’y est pas un culte reconnu (il n’y avait pas de musulmans en France en 1801), mais on lui applique les mêmes règles (construction de la mosquée de Strasbourg…).

    • À Mayotte (collectivité d’outre-mer), demeure le principe des cultes reconnus. Le préfet nomme un cadi qui applique la charia en matière matrimoniale et familiale. Cette exception est un reliquat du régime colonial.

    La conception des États-Unis d’Amérique [modifier]

    Icône de détail Article détaillé : Religion aux États-Unis d'Amérique.

    Les États-Unis sont une République fortement imprégnée par les valeurs chrétiennes (tradition puritaine pour la Nouvelle-Angleterre, mais aussi baptiste, méthodiste, et catholique). Pourtant, dès l’époque de la Révolution américaine, l’idée de laïcité est un concept incontournable en Amérique, hérité des Lumières.

    Ainsi, la Déclaration d'indépendance américaine, rédigée par le déiste Thomas Jefferson en 1776, fait référence à un Dieu créateur qui légitime les droits de l’Homme. Jefferson était farouchement attaché à la séparation des Églises et de l’État, comme en témoigne ses écrits :

    « J’ai toujours considéré qu’il s’agissait d’une affaire entre l’homme et son créateur, dans laquelle personne d’autre, et surtout pas le public, n’avait le droit d’intervenir[3]. »

    Dans l’une de ses lettres, Jefferson évoque l’impérieuse nécessité d’un « mur de séparation » entre l’État et les Églises[4].

    D’autres pères fondateurs des États-Unis se sont prononcés en faveur de la séparation des Églises et de l’État :



    Suite sur


    http://fr.wikipedia.org/wiki/La%C3%AFcit%C3%A9


    votre commentaire