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    Toutes les pubs pouvant surgir sur ce site,

    ne sont pas de mon fait.

    Nous en reparlerons, car je réagirai en conséquence,

    mais pas pour l'instant, car je suis occupée

    à rédiger trois nouveaux ouvrages

    à paraître sous trois mois environ.

    NB Boycottez les produits faisant de la pub.

    Un bon produit n'a pas besoin de pub... eva R-sistons

     

     

     

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    http://mecanoblog.wordpress.com/2010/11/01/la-strategie-du-choc-video/

     

    Fédéralisme et choc de civilisations

     en Irak, et ailleurs.

    Le Nouvel "Ordre" Mondial en marche

    Par eva R-sistons (Chantal Dupille)

     

     

    Bonjour


    Je viens de faire une série de tweets à partir de la situation chaotique en Irak. Comme vous le savez, je milite pour la communion des civilisations, pour tout ce qui rapproche fraternellement les peuples si divers, mais pas dans le cadre de la mondialisation (conçue par les Anglo-Saxons et les sionistes à des fin militaro-financières, puis sur les ruines d'un monde exsangue, pour bâtir le Nouvel Ordre Mondial totalitaire, criminel et pervers).


    Bientôt, je publierai un article sur les chaos dans le monde, les génocides, les conflits, et j'en expliquerai les raisons et les ressorts réels. En attendant, voici une première approche, à partir des événements récents en Irak: Deux aspects, le fédéralisme - et le choc de civilisations dans le monde et si nous n'y prenons garde, en France. Avec les effroyables conséquences prévisibles sur le plan extérieur et intérieur.

     

     

    Fédéralisme pervers 


    En Irak, TOUT est un plan. PLUS lointain qu'on imagine. C dans l'Air du 8 août sur l'Irak, "quand il n'y a plus d'Etat, il y a des conflits". Bush a tué l'Etat d'Irak !

    Qu'on aime on qu'on n'aime pas Assad, Kadhafi, Saddam Hussein... ils maintenaient l'UNITE de l'ETAT. Le plan d'USraël est de détruire l'Unité d'un pays

    Un Etat scindé, parcellisé, est affaibli. En Irak, les Etats-Unis ont donné le pouvoir aux REGIONS, au lieu du pouvoir CENTRAL: C'est le FEDERALISME

    L'Irak détruit a ensuite été modelé selon le plan des Mondialistes (en France via le mondialiste Valls): Plus d'Etat fort, mais des Régions

    Les Régions, en Irak COMME en France, portent en elles le germe de l'affaiblissement ET des conflits. Fini l'Irak, mais Chiites, Sunnites, Kurdes chacun de leur côté...

    La France en tant qu'Etat nation, central, fort, disparaîtra au profit de Régions se faisant une guerre économique, rivalisant entre elles. C'est le NWO, le Nouvel Ordre Mondial.

    L'Irak en tant que Nation est mort quand il est devenu "fédéraliste" (cher à l'UDI et à EELV !). C'était le plan d'USraël après la guerre de Bush
    L'Irak Nation devenu fédéraliste, a en germe tous les ingrédients de la dislocation et de la guerre civile, donc de son AUTO-DESTRUCTION.
    Ne soyons donc pas surpris de ce qui arrive en Irak: Le fédéralisme (bientôt en France), surtout confessionnel, ne pouvait qu'engendrer le chaos
    L'Irak morcelé, fédéralisé, confessionnalisé par l'USraël, c'est un plan machiavélique. Ce que je dis là est un point de mon futur article sur le chaos dans le monde

    Je ne vais pas détailler mon futur article en gestation depuis quelques jours. Il y aura plein d'analyses, ainsi l'une que j'aborde maintenant en quelques tweets.

     


    Choc de civilisations


    Le point important que je vais aborder maintenant, déplaira à tous ceux qui "espèrent" dans le FN. J'analyse froidement les choses : Je suis NEUTRE

    Peu de gens imaginent les liens entre la situation chaotique, de choc de civilisations-confessions, en Irak, et celle en France via le FN

    Les anti-mondialistes, comme moi, cherchent des portes de sortie. Certains croient la trouver dans le FN, "anti-mondialiste". Mais quel est son but réel ?
    Le FN ne veut pas sortir de l'UE, sinon le Système l'aurait censuré comme l'UPR d'Asselineau. Le FN vomit la mondialisation, mais pas en tant que système libéral 

    On ne comprendra pas le FONDEMENT du FN sans voir le CONTEXTE programmé par l'USraël (Etats-Unis, GB, Israël et aussi la France des Sarkozy-Hollande-Valls) de choc de civilisations Judéo-PROTESTANT contre l'Islam

    NB J'ai souligné le mot "PROTESTANT", car en fait le choc de civilisations d'USraël est avec PROTESTANTS, pas avec les Catholiques et les Orthodoxes
    Pour vous montrer la neutralité de mes analyses, sachez que je suis Protestante et pourtant je cible les Protestants car les Anglo-Saxons sont des pions d'USraël pour le NWO

    Les Catholiques sont sans cesse visés comme en France, où un Peillon appelle les écoles Catholiques à ne plus être Catholiques POUR qu'elles puissent enseigner le pervers NWO (notamment pro une humanité asexuée !)

    Le choc de civilisations programmé par l'USraël est Judéo-Protestant contre les Catholiques, les Orthodoxes, les Musulmans tous OPPOSES au Nouvel Ordre Mondial
    Le choc de civilisations fait partie du plan des mondialistes. Quand le FN est anti-mondialisation, ce n'est pas CONTRE le libéralisme, mais POUR le Choc de Civilisations
    Il y a un malentendu entre les Electeurs du FN et le FN, je parle toujours de "MIRAGE". Les Electeurs sont contre la mondialisation LIBERALE (et contre l'UE..), or le FN est élitiste (avec à sa tête une famille très riche), libéral (Le libéralisme dans le sens du fort qui domine le faible), méprisant envers le peuple, mais il flatte ses désirs. En fait, SON anti-mondialisme est PRO le choc de civilisations.
    Ce qui intéresse réellement le FN, est le choc race (blanche, pure, occidentale..) contre l'Islam = Voici la racine réelle de son anti-mondialisation
    Que veut l'USraël ? 1) Une mondialisation ultra libérale, jungle, où le fort domine le faible. 2) Le choc de civilisation juteux et pour régner (diviser pour régner)
    Ce que veut l'USraël REJOINT parfaitement ce que veut le FN : OK le libéralisme, donc le triomphe du fort, et un choc frontal avec l'Islam

    Or le choc de civilisations est artificiellement créé : L'islam est diabolisé, amalgame Islam-Islamisme VIA les fanatiques suscités PAR l'USraël pour servir ses intérêts (entre autres, le Nouvel Ordre Mondial sera bâti sur les ruines des Etats).

    Ici, sur Internet, nous savons tous plus ou moins qu'EIIL, Al Nosra, etc, sont des MERCENAIRES armés, formés, fanatisés, drogués par l'USraël, et financés par les Monarchies pétrolières corrompues

    Les mercenaires "djihadistes" servent à l'USraël pour 1) terroriser l'Opinion, la préparer au choc de civilisations JUTEUX 2) en tant que PIONS de son plan conduisant au NWO
    L'Usraël dans le monde, le FN en France, ont le même plan : Prendre le pouvoir en terrorisant contre les Musulmans (en fait, en Irak des Islamistes mercenaires)
    Si le FN est tant invité dans les meRdias, c'est parce qu'il est en réalité un PION des "mondialistes pro chocs de civilisations" - donc d'USraël

    Ce n'est pas sans raison que maintenant plein de vidéos circulent sur Internet montrant les liens du FN avec Tel-Aviv, surtout via Louis Aliot

    Pour résumer, les mondialistes, et le FN, veulent dresser l'Opinion contre l'Islam, donc ils sont des ALLIES objectifs pour le choc de civilisations

    Le choc de civilisations passera par des pays comme l'Irak, où dans un premier temps, les mercenaires sont utiles POUR la stratégie du CHAOS

    La stratégie du chaos est UN PLAN mondialiste en vue du NWO unifiant TOUT sur les décombres des pays affaiblis, parcellisés, disloqués..

    Dans un premier temps, en Irak les mercenaires islamistes sont utilisés par l'USraël pour le chaos tuant la Nation. Après avoir servi ils seront anéantis
    Conclusion de tous ces tweets : Nous avons deux ennemis: Le fédéralisme tuant la Nation, et le choc de civilisations sanguinaire, meurtrier, pouvant mener à une guerre mondiale. Vigilance !

    Et en France, refusons la réforme du territoire. Car elle tuera la Nation UNE via le fédéralisme, ainsi les Régions se feront la guerre (économique...).

    Les mondialistes ne veulent pas de pays, de Nation, sinon des Régions (fédéralisme). Et le "melting-pot" est un plan du NWO qui veut tout unifier sous son égide dictatoriale

    Le choc de civilisations est artificiellement créé par l'USraël via des mercenaires au préalable fanatisés (ainsi l'EIIL), et un melting-pot conçu volontairement

    Il faut révéler au monde l'imposture, virer les mondialistes et leur NWO sanguinaire et scélérat, et que chaque Nation retrouve la maîtrise de son destin
    Pour virer les mondialistes et leurs plans scélérats, il faut des de Gaulle, des Asselineau, des Chavez, des Lunumba, des Kadhafi...

     

    Eva R-sistons


    5 commentaires
  • Vendredi 8 février 2013

     

     

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    La guerre mondiale qui rôde

    Par Chantal Dupille (eva R-sistons)

     

     

    La guerre mondiale est à nos portes. Le savons-nous ? Récemment, je discutais avec un voisin, militaire de profession (à la retraite), et il me disait sa crainte du Nouvel Ordre Mondial et sa certitude d'une guerre mondiale bientôt, plus terrible que les autres. Oui, nos militaires sont bien conscients de tout cela, eux.... Et tant d'autres, aussi ! (1)

     

    Personnellement, je crois que cette guerre mondiale de dépopulation, de domination et de prédation, n'est pas pour tout de suite. Parce que je pense que la ploutocratie veut s'enrichir au maximum avant, bref racketter, pressurer, piller...

     

    En Grèce, par ex, le pays et le peuple ont été mis à contribution,  pas après pas : Economie ruinée, destruction des emplois, détricotage des mesures sociales et des services publics, austérité croissante pour tous sauf pour les armateurs et les laquais de l'Oligarchie.

     

    L'Empire, avant d'être militaire, est financier. Et les Grandes banques, les Goldman Sachs, cherchent par tous les moyens à remplir davantage leurs coffre-forts. Quand les Etats, quand les peuples sont ruinés, qu'ils ne peuvent plus être pillés, reste le patrimoine à saisir, les bijoux de famille, les monuments, les îles, les trésors. L'Espagne connaît le même sort: Austérité, chômage, effondrement de l'économie, faillite, destruction des services publics et des systèmes sociaux....pour rembourses des dettes iniques, scandaleuses, que les politiciens corrompus ne dénoncent pas.

     

    Tous les pays européens vont connaître le même sort, petit à petit. La France serait déjà en faillite. La pauvreté augmente d'une manière exponentielle, les citoyens ne peuvent plus se soigner, travailler, manger, se loger décemment... Tout est détruit. Pour le plus grand profit de l'Oligarchie financière !

     

    Lorsque l'Empire financier aura épuisé toutes les occasions de s'enrichir démesurément sur le dos des peuples, il lui restera le volet militaire (déjà employé pour soumettre un par un les Etats non alignés, en bombardant ou en organisant de pseudos révolutions, et en utilisant les intégristes musulmans, les "terroristes" armés, formés, financés par lui) : La guerre mondiale, avec des armes de destruction terrifiante. Pour d'abord réduire le nombre d'habitants, ensuite prospérer sur les décombres du monde (Industrie de la Reconstruction, asservissement des rescapés...). Les Etats-Unis doivent leur insolente prospérité pendant des décennies, à la 2e guerre mondiale.

     

    Mais les apprentis sorciers, avides, égoïstes, cupides, sans scrupules, oublient une chose : l'effet boomerang de leur folies criminelles. Un jour ou l'autre, ces monstres seront confrontés au nuage nucléaire qu'ils auront créé, au mieux, et au pire, à des imprévus effroyables. Car si on sait comment une guerre commence,  on ne sait pas comment elle finit. On peut supposer que des Etats comme l'Iran, la Russie, la Chine, et d'autres, feront payer cher, très cher, les attaques subies. En sachant d'ailleurs que la Russie détient une arme que les Etats-Unis n'ont pas,  plus terrifiante que les autres. 

     

    L'Occident assassin a déja détruit plusieurs pays, certains millénaires : Irak, Afghanistan, Libye, Syrie... La conflagration meurtrière touchera-t-elle l'ensemble de l'humanité ?

     

    Qui arrêtera la main des Occidentaux avant qu'ils ne mettent à feu et à sang le monde entier ? Qui traduira en justice les vrais terroristes qui ensanglantent la planète ? Si nous restons inertes, attendons-nous au pire : Nous l'aurons !

     

    Chantal Dupille

     

    http://chantaldupille.over-blog.com

     

    (1)

    (..) Depuis quelques semaines, des signaux inquiétants se multiplient et donnent lieu à des commentaires peu habituels de la part de quelques personnalités en vue. Les déclarations de Juncker avant son départ (reproduites dans le numéro 271 de LIESI) ou celles d’Attali sont des annonces assez claires de ce que les Elites préparent : une prochaine guerre mondiale. (..)

    A quand le prochain attentat style SARAJEVO, interroge J. Attali ? (..)

    JAPAN : TSUNAMI Major Wave III on Gold – Partie II

     

     

    Vendredi 8 février 2013

     

     

     

    Détruire un Etat souverain, caillou gênant pour l'Empire. L'Iran s'oppose à la libéralisation du Marché à l'infini, à la colonisation, à la libéralisation des moeurs (bref valeurs contraires à l'idôlatrie argent, marchandisation...). L'Iran ne menace pas l'Europe, mais couloir transit énérgétique, réserves gaz, pétrole, et le pays s'oppose aussi non seulement au rouleau compresseur, mais à Israël.

     

    Le "ménage" a été fait au Soudan, en Irak, en Jordanie régime soumis, bientôt le ménage sera terminé en Syrie... Bases avancées à détruire aussi, comme le Hezbollah, ou à tronçonner, à isoler diplomatiquement, le couper de ses alliés, le diaboliser, l'affaiblir, indirectement la Russie est visée (tentatives de Révolutions de velours, procédures de déstabilisation de l'opinion, via Internet..)

     

    Iran : Bombe de dissuasion, pas offensive, mais alors le pays devient inattaquable, donc inacceptable pour l'Occident car peur de voir l'Iran se sanctuariser.

     

    Nouvelle arme américaine terrifiante : Armes USA pouvant être transportées par missiles de croisières, ou drones, et créant un nuage électro-magnétique pouvant paralyser toutes les activités d'un pays, détruisant toutes les installations électriques, les ordinateurs, les services bancaires (pénurie d'argent, donc), tout, même le fonctionnement des armées et bien sûr des centrales nucléaires, jusqu'au système d'approvisionnement en eau... Cette arme est-elle déjà opérationnelle ? Toute la vie d'un pays serait gelée, et cette arme entre dans la stratégie de Washington.

     

    Obama Prix Nobel poursuit les mêmes objectifs que Bush, mais par des moyens plus "bienveillants", + discrets, subtiles... et à l'arrivée on se retrouvera devant les mêmes résultats.

     

    Une opération de destruction de l'Iran coûterait très cher à l'Occident : L'Iran a des moyens de rétorsion, par ex dans le détroit d'Ormuz, et puis crise psychologique, le prix du baril bondira, et le choc sera trop dur pour l'Occident. L'Iran ne pourra vaincre, mais ses représailles seront très fortes. Bref, tout cela est coûteux. (Résumé par Chantal Dupille)

     

    .

    http://oummatv.tv/15717/iran-destruction-necessaire?utm_source=Oumma+Media&utm_campaign=932dbe46d6-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email

     

    Au programme de l'Esprit d'actu, la seconde partie de l'entretien avec  le  journaliste et géopolitologue Jean-Michel Vernochet, auteur du livre Iran, la destruction nécessaire  paru aux éditions  Xenia.

     

    Iran la destruction nécessaire

     

      Vidéo 1 voir ici :

    La guerre mondiale qui rôde (Chantal Dupille, JM Vernochet), + vidéo

     

    Autres vidéos :

     

    (1)

    .

    ENTRETIEN AVEC JEAN-MICHEL VERNOCHET

    A PROPOS DE SON LIVRE:

    IRAN, LA DESTRUCTION NECESSAIRE

    iran destruction.png

     

    L’Iran doit être « détruit » : en tant que théocratie nationalitaire il est voué à être « normalisé »… En tête des agendas politiques, l’inscription volontariste de l’Iran au rang des démocraties libérales est donc à l’ordre du jour… Car l’Iran est appelé, volen nolens, à se fondre dans le grand chaudron des sociétés éclatées dans lesquelles la segmentation du marchés atteint son paroxysme (minorités ethniques, confessionnelles, sectaires et sexuelles, femmes, jeunes, enfants, la publicité s’adressant à ces derniers dès l’âge de deux ans, l’âge de leur scolarisation précoce…) afin de pouvoir pleinement être intégré au marché unique, autrement dit le « système-monde ».


    Francis RosL’armée hébreu vient de mettre fin précipitamment à ses bombardements de la bande de Gaza, quant au ministre de la Défense, Ehoud Barak, celui-ci vient de faire valoir ses droits à la retraite. N’est-ce pas le signe d’un net reflux des ambitions expansionnistes d’Israël et donc d’un renoncement implicite à toute agression contre l’Iran ?

    JMV. Regardons les choses en face. Gaza a été pilonnée, l’aviation et les drones israéliens ont y semé la mort et la désolation. Certes, l’escalade s’est arrêtée assez vite, mais qui est nommément désigné comme le premier responsable de ces tragiques événements ? Téhéran ! M. Fabius, ci-devant ministre des Affaires étrangères ne s’est pas gêné pour accuser l’Iran, « ce pelé, ce galeux d’où nous vient tout le mal » [Les Animaux malades de la peste] de « porter une lourde responsabilité dans l’affaire de la bande de Gaza », ceci en ayant notamment fourni des « armes à longue portée au Hamas ». M. Fabius étant particulièrement déconnecté, comme la plupart des énarques, ne connaît apparemment pas le sens du couple de mots « longue portée »… mais l’expression fait « riche ». Ainsi s’est-il répandu le 22 novembre sur Radio Monte-Carlo et BFMTV où il a désigné la cible ultime : « L’Iran est indirectement impliqué dans plusieurs conflits graves dans cette région… les missiles à longue portée de 950 kg qui peuvent atteindre le centre d’Israël et les villes du sud du pays sont fournis par l’Iran ». Des missiles qui n’ont causé au demeurant aucune victime dans le centre d’Eretz Israël malgré leur supposée formidable létalité ! A contrario nombreux ont été à Gaza les morts et les blessés dus à des bombes réputées « intelligentes » ! Bref, l’arrêt de l’offensive sur Gaza, la démission (ou l’éviction) d’Ehoud Barak ne changent rien sur le fond. Certains vont même jusqu’à se demander si les « rats » ne se mettraient pas à quitter le navire, surpris qu’ils sont par une annonce intervenant cinq jours après la fin de l’opération « Colonne de nuées » autrement nommée en français « Pilier de Défense ». Certes l’actuel ministre israélien de la Défense, ancien premier ministre de 1999 à 2001, militaire le plus décoré du pays qui en janvier 2011 a tourné le dos au Parti travailliste pour rallier le cabinet de Benyamin Netanyahou, était considéré jusqu’à ce lundi 26 novembre comme le numéro 2 du gouvernement… âgé de soixante-dix ans il ne quittera cependant pas ses fonctions d’ici les élections législatives du 22 janvier 2013. Mais il est encore trop tôt pour savoir ce que cache ou dissimule ce départ impromptu… de graves désaccords au sommet de l’État hébreu à n’en pas douter et des révisions politiques – forcément « déchirantes » imposées de l’extérieur ou par l’effet d’un simple « retour au réel » ? La question se pose : Israël a-t-il trop présumé de ses forces ? Ses méfaits et son hybris ne sont-ils pas en train de le rattraper ? Désormais la coupe est-elle pleine ? Reste que nous pouvons compter sur le Likoud, génétiquement parlant, et sur ses épigones néoconservateurs de Washington, pour ne pas savoir ni ne vouloir s’arrêter à temps.

    Au cours de cette dernière crise, MM. Obama et Fabius n’ont au demeurant ni lâché ni désavoué Israël et son gouvernement, le Likoud. J’en déduis que cet arrêt du pilonnage aérien de Gaza, n’est en réalité qu’une sorte de « repli tactique » et que cela ne change en rien – au moins pour l’instant – quant à l’agenda occidentaliste visant à un remodelage en profondeur du Proche-Orient, Syrie, Liban, Iran… Même si nous nous plaçons dans la perspective encore lointaine d’une autosuffisance énergétique de l’Amérique du Nord grâce au gaz de schiste. Les enjeux énergétiques liés à la bataille de Syrie ou au littoral gazaoui – lequel jouxte la partie méridionale du « Léviathan », poche de gaz super géante dont Israël entend bien s’approprier la totalité – ne sont qu’une dimension du projet occidentaliste de reconfiguration de l’aire islamique. Un projet auquel l’Administration américaine n’est pas prête à renoncer, qu’elle soit « démocrate » ou « républicaine ». Trop d’efforts et de moyens ont été déjà consentis en ce sens, la guerre de Syrie est coûteuse en termes diplomatiques, le mouvement est amorcé, la coalition euratlantiste ne reviendra plus en arrière. Même si M. Obama, en raison de restrictions budgétaires, réduit la voilure le cap sera maintenu contre vents et marées.

    Syrie, Liban, Iran, ces trois pays constitutifs de l’arc chiite – l’Irak peinant durement à se reconstruire – doivent être et seront brisés sauf circonstances exceptionnelles. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe aucune dissension au sein des états-majors politiques et militaires à Washington et Tel-Aviv. Paris comptant pour du beurre, les états d’âme des exécutants n’entrant en effet pas en ligne de compte ! Désaccords, non pas sur les objectifs à atteindre – la nécessaire destruction d’un Iran souverain fait l’unanimité – mais sur les moyens d’y parvenir et le calendrier : la force brutale préconisée par le Likoud et les Néoconservateurs, ou encore l’usure et la ruse, les manœuvres indirectes, la guerre subversive ou les révolutions internes !

    Depuis des années, surtout ces derniers mois nous voyons les nuées monter sur l’horizon. Les orages ont rarement pour habitude de faire demi-tour… de même les machines infernales, une fois le mécanisme enclenché. L’Iran est voué à la destruction… sauf capitulation en rase campagne de ses élites dirigeantes. À ce titre il est vrai que des élections présidentielles auront lieu en Iran en juin 2013. Rien n’indique cependant que les nouveaux dirigeants pourraient réorienter – du tout au tout – l’actuelle politique de la République islamique, ni, que de l’autre côté M. Obama veuille se déjuger en acceptant de négocier directement avec la théocratie parlementaire iranienne.

    FRMais pourquoi au final l’Occident est-il si acharné contre l’Iran ? Le nucléaire est-il la seule ou la vraie raison ?

    JMV – Le nucléaire n’est de tout évidence qu’un prétexte. Une grosse ficelle du même genre que les « armes de destruction massive » qui ont servi à tétaniser les opinions publiques occidentales et à lancer la croisade pour la démocratie en et contre l’Irak. Le 14 novembre dernier « Le Parisien » nous expliquait doctement que « selon les experts internationaux, le programme iranien se poursuit lentement mais sûrement malgré les sanctions économiques qui étranglent le pays. C’est une question de mois pour que Téhéran parvienne à ses fins », analyse un diplomate français. « Chaque jour qui passe nous rapproche peut-être d’une issue dramatique ». Observons que nul ne sait précisément qui sont « les experts internationaux » ni qui est le « diplomate français » ici mentionné. Tout cela n’est pas sérieux, mais c’est à l’image de ce que nous serinent quotidiennement grands et petits médias : une menace croît à l’Est qui est en passe de se muer en danger imminent. Conclusion : l’intervention est inéluctable. Répété mois après moi, semaines après semaines, années après années ce type de discours apparaît comme une fatalité et plus encore, comme une nécessité. La raison désarme devant tant de constance et d’énergie dans le prêche du malheur… et parce que dans nos magnifiques démocraties le peuple – de toutes façons désinformé à mort – n’est jamais consulté pour ce qui engage son avenir, l’opinion subit et accepte, toujours et encore. Et que pourrait-elle faire d’autre puisqu’elle ne dispose d’aucun choix alternatif possible ? Chacun sait pourtant que la possession d’une ou plusieurs têtes nucléaires ne feraient pas de l’Iran un adversaire redoutable face aux deux ou trois cents vecteurs de mort atomique que déploie Israël. Au fond, tout cela serait risible si ce n’était atrocement tragique. N’est-ce pas M. Rocard, l’ancien Premier ministre, qui, transverbéré par un trait de lucidité – mais à moitié goguenard et satisfait de lui-même comme seuls savent l’être les « égrotants » – s’exprimait ce dernier printemps en ces termes [[Libération 2 mars 2012] : « Nous avons une stratégie américano-anglaise… de torpiller toute possibilité de discuter sérieusement avec les Iraniens. Et même de faire un peu de provoc de temps en temps. Comme s’il s’agissait de préparer une situation de tolérance rendant acceptable une frappe israélienne. Dans cette hypothèse, la guerre devient une guerre irano-syrienne soutenue par la Chine et la Russie, comme on le voit à l’Onu, contre en gros l’Occident et ses clients. Et l’Europe se tait. C’est une affaire à millions de morts, l’hypothèse étant que ça commence nucléaire. Je connais bien ces dossiers et je n’ai jamais eu aussi peur. Nos diplomates ont perdu l’habitude de traiter des situations de cette ampleur et tous nos politiques jouent à se faire plaisir avec des satisfactions de campagne électorale. Ce qui est nouveau, c’est l’intensité des dangers par rapport à un état d’esprit futile. Autre nouveauté, ces dangers sont extérieurs, résolument mondiaux. Il n’y a que l’Amérique latine et l’Australie pour avoir une chance d’y échapper. Aucun grand pays, même la Chine ou les États-Unis, n’y peut quelque chose à lui tout seul. Il n’y a de réponse que dans une consultation mondiale attentive dont tout le monde se moque… Ça me rend malade ». L’agneau de la fable – innocent ou pas, là n’est pas la question – face au loup dominateur et sûr de lui, est forcément perdant : le premier démuni pollue l’eau du maître des lieux, l’autre manie la rhétorique sans appel du dominant. Iran/État-Unis, toutes proportions gardées, le schéma est à l’identique avec à l’arrivée, sans doute, le même résultat.

    FRMais quels intérêts l’Iran menace-t-il concrètement ?

    JMV – L’Iran ne menace personne mais barre le passage à une foultitude d’intérêts. Comme déjà dit, il ne faut pas réduire comme cela a été fait pour l’Irak, la question à sa seule dimension géoénergétique. Pour faire court disons qu’un processus d’unification global du Marché est en court et que l’Iran y fait obstacle. Après tout, il s’agit d’un pays où les prêts financiers taux usuraires sont interdits cela seul constitue un casus belli pour les potentats de la Finance mais pour tout le système. Où l’Iran se soumet, accepte sa conversion aux dogmes du Monothéisme du Marché, ou bien doit se résoudre à se voir effacé de la Carte du Temps. À prendre ou à laisser. Sauf miracle, révolutions, effondrement des nations occidentales sous l’effet de la crise systémique…

    FRQuelles sont, à votre avis, les issues possibles ? La guerre est-elle inéluctable ou encore évitable

    JMV – Obama veut ou voudrait temporiser. Sa préférence va aux stratégies indirectes, entre autres la subversion, l’étranglement par les sanctions, les révoltes populaires encouragées et soutenues de l’extérieur. Et cela marche. Les sanctions commencent à mettre l’Iran à genoux. Le peuple souffre. Les gens du Département d’État et les adeptes du smart power – le gros bâton subtil – comptent à ce titre sur un soulèvement de la population. De ce point de vue, pour le Département d’État, le président Ahmadinejad est devenu un personnage « contingent ». Il n’est plus le paramètre central. Les prochaines élections présidentielles pourraient en effet conduire à la tête des personnalités plus dures voire plus intransigeantes que l’actuel président. En tout cas, les stratèges de la terreur veulent d’abord priver l’Iran de ses bases avancées : celles du Liban, c’est-à-dire le Hezbollah ; de Syrie contre laquelle les coups de boutoirs se multiplient. En un mot, il s’agirait de ne pas aller trop vite en besogne, d’assurer les arrières, de déblayer le terrain et de faire le ménage avant de s’attaquer au sanctuaire iranien. Les autres, les faucons, veulent fondre sur la proie sûrs qu’ils sont de l’écraser sous leurs bombes en raison de leur infernale supériorité ; à savoir une maîtrise absolu des mers, de l’air et de l’espace… des espaces devrait-on dire puisqu’outre l’espace extra atmosphérique il est désormais question de guerre à outrance dans le cyberespace. Or les Occidentalistes sont déjà allés top loin. Ils n’ont d’ailleurs pas pour habitude de reculer. La Syrie mise à feu et à sang est un bon exemple de la détermination du camp israélo-américain, de leurs alliés, commensaux et satellites. Ils iront donc jusqu’au bout. Sauf que nul n’est vraiment assuré du résultat. Une victoire militaire coûtera de toutes façons cher, même si ce n’est pas à court terme. Car nul ne peut impunément et indéfiniment défier voire mépriser une communauté internationale en pleine mutation… Communauté des nations à présent traversée par les courants invisibles d’une information non filtrée véhiculée par la Toile. Dans l’actuel contexte de crise systémique, personne ne peut exclure non plus des révoltes en Europe et aux États-Unis. Une hypothèse qui devient chaque jour de moins en moins absurde pour ne pas dire de moins en moins « improbable ». L’hybris des maîtres du monde est telle qu’ils croient encore pouvoir contenir ou canaliser des mouvements populaires de grande ampleur. L’histoire certes se répète souvent, mais c’est refuser de tenir un compte exact des transformations sociétales en cours ou déjà accomplies. L’intelligence et la culture des dirigeants occidentaux promus par le cirque médiatique et le bastingue démocratique, ne sont plus à la hauteur des défis actuels. Sur ce point nous sommes entièrement d’accord avec Michel Rocard. Mais pas pour les mêmes raisons. En vérité, sauf miracle, nous irons à l’abîme parce que ces gens veulent y aller et ont décidé de nous y emmener avec eux, assurés qu’ils sont de n’avoir pas à payer le prix du sang versé. Le sang des autres, bien entendu.


    Entretien conduit pour Geopolintel par Francis Ros

    source: http://www.mecanopolis.org/?p=26964

    http://eurempire.skynetblogs.be/archive/2012/12/29/iran-la-destrction-necessaire.html

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    « Iran, la destruction nécessaire »,

    l’indispensable livre de Jean-Michel Vernochet

     

    L’Iran doit être détruit. Malgré sa série d’échecs militaires, l’alliance occidentale doit mener cette campagne peut-être suicidaire. Pourquoi ?

     

    Non seulement parce que l’Iran  remettrait en cause le monopole du feu nucléaire détenu au Proche-Orient par l’État hébreu. Ni en raison de la lutte acharnée que se livrent les grandes puissances pour s’approprier les gisements d’énergies fossiles, notamment le gaz iranien. Et ne parlons pas des arguments émotionnels liés aux droits de l’homme et au statut de la femme.


    Aucune de ces raisons n’est suffisante, mais toutes ensemble elles participent d’une logique d’ensemble, systémique, qui les englobe. Et qui ne peut souffrir la présence d’une puissance iranienne échappant au nivellement libéral-démocratique du monde.

     

    La cible est donc déjà verrouillée sur les écrans de guidage des centres d’opérations américains.


    Intégrant le contexte global et l’enseignement des décennies qui précèdent, sans s’aveugler sur le régime iranien, Jean-Michel Vernochet livre une réflexion géopolitique de haut vol sur «notre» prochaine guerre. Peut-être la guerre de trop ?

     

    http://www.mecanopolis.org/?p=26841


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    11 septembre 2001

    http://www.stream-tv.fr/reportage-tv/loose-change-3-documentaire-2011/

     

     

    mardi 13 novembre 2012

    Sur le "choc des civilisations"

    LE DROIT INTERNATIONAL POUR TOUS !

     


    Le propos de Georges Corm est daté.

    Avec un recul de seulement quelques années, on comprend bien comment et pourquoi on peut en arriver à la situation que l'on connaît aujourd'hui.

    Les responsabilités étaient déjà définies .

    Resterait sans doute à préciser les raisons plus profondes, économiques, énergétiques, financières... qui ont conduit « l'Occident » à persévérer dans les politiques qui ont été mises en œuvre, avec les risques et les conséquences que l'on sait.

    Mais mes lecteurs sont déjà des personnes averties...

     

    Michel Peyret


     

     

     GEORGES CORM TORD LE COU AU "CHOC DES CIVILISATIONS"

     

    jeudi 3 novembre 2005

    Nous publions ci-dessous une interview de l’intellectuel libanais Georges Corm réalisée par Thierry Leclère dans l’un des derniers numéros de Télérama, qui met en évidence l’indigence du concept de "choc des civilisations".



    Quatre ans après le 11 Septembre, quel regard porte-t-on, de l’autre côté de la Méditerranée, sur le chaos du monde ?

     

    On a peu entendu - ou peu écouté -, ces derniers temps, les intellectuels des pays arabes. Dans Orient-Occident, la fracture imaginaire, l’essayiste libanais Georges Corm stigmatise le discours « triomphant et narcissique » de l’Occident, tout en décrivant un monde arabe défait, divisé, gouverné depuis plusieurs décennies par des autocrates corrompus. Des sociétés arabo-musulmanes prostrées dans « une attitude de vaincus ».

    Télérama : Comment cette fracture entre l’Orient et l’Occident que vous décrivez dans vos livres se manifeste-t-elle, aujourd’hui, dans les pays arabes ?

    Georges Corm : L’incompréhension est visible. Beaucoup d’Arabes, par exemple, sont frappés de voir que les victimes occidentales ont un statut spécial. Avec le 11 Septembre, les attentats de Madrid ou de Londres, on a eu l’impression d’avoir affaire à une catégorie particulière d’humanité : couverture non-stop des médias, cérémonies d’anniversaire, minute de silence dans toute l’Europe...

    Alors que les milliers de tués en Irak ou les victimes d’un tremblement de terre en Iran ou d’une famine en Afrique disparaissent vite de l’actualité.

    La vie humaine n’a pas la même valeur : il y a les citoyens de première classe et ceux de seconde classe.

    La fracture Orient-Occident s’élargit, donc, c’est indéniable. Même s’il ne faut pas oublier que la préoccupation de l’immense majorité des jeunes Arabes est ailleurs : il s’agit pour eux de trouver du travail, voire d’émigrer, de se marier et de se loger.

    Les gens sont démobilisés depuis une vingtaine d’années. C’est le sauve-qui-peut. Chacun s’occupe de son destin individuel.

    Télérama : Nourri par ce sentiment d’injustice, l’antiaméricanisme est-il devenu le ciment commun des opinions arabes ?

    Georges Corm : Il suffirait que les Etats-Unis changent de politique et cet antiaméricanisme tomberait vite. Au fond, les Arabes se sentent mal aimés et pas respectés. Mais ils sont aussi dans une schizophrénie totale : les mêmes personnes qui peuvent détester politiquement l’Amérique vont faire des sacrifices pour envoyer un enfant étudier aux Etats-Unis ! Et beaucoup sont prêts à risquer leur vie pour traverser la Méditerranée et vivre en Europe.

    Télérama : Ne sentez-vous pas une montée d’exaspération et de radicalité ?

    Georges Corm : Les islamistes rallient à eux une infime minorité de militants dans le monde arabe. Et Ben Laden n’est pas un idéal. Certains ont pu le voir à un moment donné comme un Robin des bois, mais très peu le soutiennent vraiment. Faire des opérations terroristes en Europe ou à l’intérieur de nos pays ne peut pas être un idéal collectif. D’ailleurs, les gens parlent relativement peu de lui, sinon pour se poser des questions : pourquoi les Américains ne l’ont-ils toujours pas arrêté ? Pourquoi ses cassettes arrivent-elles au bon moment politique pour Bush ou pour Blair ?

    Télérama : Les peurs de l’Occident se focalisent beaucoup autour de l’islam. Est-ce la principale source d’incompréhension ?

    Georges Corm : Ilfaut cesser de considérer que ce terrorisme islamiste est quelque chose de nouveau, de totalement spécifique à l’Orient. On peut comparer les djihadistes d’aujourd’hui aux anarchistes et aux nihilistes du XIXe siècle, mais aussi aux mouvements d’extrême gauche européens et à l’Armée rouge japonaise des années 70. Al-Qaida s’inscrit tout à fait dans la lignée des mouvements qui pensent qu’une violence dite « rédemptrice » peut changer le cours de l’histoire. Les médias ont tendance à présenter l’islamisme comme consubstantiel à l’islam et aux musulmans. Mais c’est comme si on avait dit d’Action directe qu’elle incarnait la gauche française ou la pensée marxiste ! Ou que la bande à Baader incarnait l’esprit allemand ! C’est grotesque ! Malgré tout, je comprends très bien la peur qui peut s’installer chez le téléspectateur occidental : l’image du Moyen-Orient et du musulman, cet « homo islamicus » qu’on présente dans les médias, est effrayante... On décrit à longueur de journée l’Orient comme le monde de l’irrationalité, du terrorisme et des barbus. C’est exotique, ça fait peur, ça vend. C’est le trou noir, l’enfer !

    Télérama : Mais on entend encore assez peu d’intellectuels du monde arabe ou de vrais savants de l’islam s’exprimer sur toutes ces questions. A qui la faute ?

    Georges Corm : Bien qu’elle soit très vivante, la vie intellectuelle et religieuse des pays du monde arabe n’est pas connue en Occident. Or ici, à Beyrouth, par exemple, elle est exceptionnelle. Des hommes de religion musulmane peuvent y prêcher la laïcité ou vanter la personnalité du Christ...

    Est-ce que quelqu’un s’est donné la peine, en Occident, de lire l’oeuvre considérable de Mohamed Chahrour ? Cet auteur syrien a fait notamment une analyse linguistique du Coran qui constitue une vraie révolution. L’un de ses ouvrages s’est même vendu à plus de 600 000 exemplaires dans le monde arabe !

    Est-ce que l’on s’est ému, aussi, en 1992, de l’assassinat de Farag Foda, un réformateur égyptien qui a dénoncé l’imposture des doctrines religieuses des mouvements radicaux ? Un autre grand intellectuel égyptien qui prêche une lecture différente du patrimoine religieux, Ahmed Abou Zeid, a été, encore, quasiment expulsé d’Egypte en 1995, et cela n’a pas suscité beaucoup de sympathie...

    Du côté de la recherche, même chose. Dans les universités européennes ou américaines, il ne s’écrit quasiment rien sur les réformateurs de l’islam.

    En France, une pléiade d’auteurs réécrit depuis des années des livres qui se ressemblent tous, sur le même thème : « islam et politique ». Seule la couverture change !

    Dans les années 80, la nouvelle génération d’islamologues français s’est même exclusivement spécialisée dans l’étude des mouvements radicaux musulmans, en ignorant l’Islam, avec un grand I, treize siècles de pensée, de différentes écoles théologiques et juridiques. Leur seul centre d’intérêt consiste à lire les brochures de propagande de ces mouvements ou à décrire leur mouvance et leurs réseaux, ce qui est pratiquement un travail d’enquête de police.

    Certains d’entre eux, à l’inverse, ont pensé, avec une naïveté surprenante, que l’islamisme radical était une nouvelle forme d’action révolutionnaire salvatrice, après l’échec des mouvements tiers-mondistes, nationalistes ou marxistes.

    Télérama : En Europe, on entend souvent dire que l’islam est un frein à l’évolution des sociétés arabes à cause de l’absence de séparation entre le spirituel et le temporel.

    Georges Corm : C’est incohérent. Dans le monde musulman, le pouvoir a toujours été de nature civile et il n’a jamais existé l’équivalent d’une institution religieuse de la puissance de l’Eglise romaine. Les oulémas [docteurs de la foi, NDLR] n’ont jamais gouverné nulle part. Même en Arabie saoudite, pays qui est le plus proche d’un modèle théocratique, la famille des Séoud incarne un pouvoir civil.

    Télérama : Et l’Iran ?

    Georges Corm : En Iran non plus on ne peut pas parler, stricto sensu, de théocratie ; vous avez quand même un équilibre des pouvoirs entre le Guide suprême et le Conseil des gardiens de la foi d’un côté, et le président de la République et son gouvernement de l’autre.

    De plus, la théorie de Khomeyni sur la nécessaire « tutelle » des religieux sur le pouvoir civil est une innovation totale, très contestée par certains des plus grands penseurs religieux chiites.

    Non, le problème, en Islam, ce n’est pas la séparation du spirituel et du temporel. On projette sur les sociétés musulmanes une problématique propre à l’histoire de l’Europe.

    Télérama : Revenons à l’islamisme. Cette fièvre est-elle la cause de tous les désordres, ou le symptôme de la crise ?

    Georges Corm : Le symptôme, à l’évidence. Rechercher dans le Coran ou la charia les raisons des violences du terrorisme dit « transnational » est une absurdité qui embrouille la compréhension des vrais problèmes.

    Tout comme l’anarchisme russe de la fin du XIXe siècle, le terrorisme dit « islamique » est le produit des graves malaises politiques, sociaux et économiques provoqués par les changements brutaux qu’a connus le Moyen-Orient au cours du siècle dernier.

    Les vraies causes sont donc profanes : quand les Palestiniens vont-ils avoir leur Etat et où va s’arrêter la colonisation de la Cisjordanie ? Pourquoi les résolutions des Nations unies ne sont-elles pas appliquées à Israël avec la même vigueur qu’elles l’ont été à l’Irak ou, plus récemment, à la Syrie ? Quand les Américains vont-ils se retirer de l’Irak et de la péninsule Arabique, qui abrite les lieux saints musulmans ?

    Il faudrait aussi parler des facteurs économiques : l’autoritarisme des régimes en place s’explique principalement non par le facteur religieux, mais par la persistance de l’économie de rente (pétrolière, principalement), qui continue d’être prédominante. Une économie de rente ne peut jamais permettre l’installation d’une démocratie ; elle ne peut qu’engendrer des régimes autoritaires qui distribuent la rente entre groupes sociaux de manière à se maintenir au pouvoir.

    Télérama : Qu’attendez-vous de l’Europe ? Peut-elle rapprocher les deux rives de la Méditerranée ?

    Georges Corm : Je suis sûr que la moitié de la population européenne, au moins, continue d’avoir des aspirations pacifistes et antiracistes, comme l’ont montré les manifestations grandioses contre la guerre en Irak.

    Mais, pour le moment, c’est peine perdue, parce que l’Europe continue d’être alignée sur les Etats-Unis. Si elle veut vraiment jouer un rôle dans le règlement des conflits, c’est simple : il faut qu’elle défende l’application du droit international pour tous. Dans le conflit palestinien, mais aussi en ce qui concerne la possession de l’arme atomique. En appliquant une politique des droits de l’homme à géométrie variable, l’Occident décrédibilise les valeurs démocratiques et n’aide pas les démocrates de cette partie du monde à faire progresser leur cause.

    Télérama : Votre pays, le Liban, est placé depuis toujours sur cette ligne de fracture entre l’Orient et l’Occident. Comment analysez-vous les convulsions actuelles, après l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et le retrait de la Syrie ?

    Georges Corm : Le Liban reste plus que jamais un Etat tampon. Pendant quinze ans, les Etats-Unis l’ont placé sous la tutelle de la Syrie, parce que cela leur convenait. Aujourd’hui ils ont décidé de nous en faire sortir.

    Le Liban a donc été kidnappé, et voilà comment on est repassé brutalement de la tutelle syrienne à la tutelle américaine. L’ambassadeur américain et, accessoirement, l’ambassadeur de France sont aujourd’hui les personnages centraux de la vie politique libanaise.

    Notre libération reste donc à faire. Il faut se débarrasser d’une classe politique qui se maintient en jouant du communautarisme et en sollicitant les tutelles étrangères.

    Autrefois, le Liban était considéré comme un pays charnière entre Orient et Occident : chrétiens et musulmans vivaient ensemble depuis treize siècles, et les meilleurs des Libanais avaient développé une philosophie de la convivialité islamo-chrétienne qui aurait pu être un exemple pour le monde entier.

    Mais le résultat de quinze années de guerre civile - de 1975 à 1990 - et la priorité, pour l’Occident, d’intégrer l’Etat d’Israël dans la région ont fait oublier la sagesse de la philosophie politique libanaise des années 40, de la génération de l’indépendance.

    Aujourd’hui, au Liban comme dans le monde entier, j’ai parfois l’impression que la prophétie de Samuel Huntington se réalise et que Le Choc des civilisations, ce mauvais livre, brouillon et indigent, qui désignait l’Islam et la Chine comme les nouveaux ennemis de l’Occident, est plus que jamais le bréviaire des néoconservateurs au pouvoir en Amérique (1).

    Le monde actuel me rappelle la république de Weimar, en Allemagne, cette période de flou et de chaos qui a accouché du nazisme. Un monde où tout le monde a peur de tout le monde.

    (1) "Les conflits les plus importants et les plus dangereux n’auront pas lieu entre classes sociales, entre riches et pauvres, mais entre peuples appartenant à différentes entités culturelles", écrivait Samuel Huntington, en 1996, dans Le Choc des civilisations (éd. Poches Odile Jacob)."

    Propos recueillis par Thierry Leclère - Télérama n° 2909

    Posté par Alaindependant à 13:20

     

    http://alainindependant.canalblog.com/archives/2012/11/13/25452355.html

     

    ____________________________________________

     

    Le 11 septembre nous mène directement au choc de civilisations.

    Dénoncer l'imposture,

     

    L'imposture du 11 septembre 2001 en 2 mn

     

     

     




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