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Par eva R-sistons le 13 Mai 2010 à 18:25Jeudi 13 mai 2010
Avancer sur deux fronts:
Contre l'islamophobie raciste
et contre l'islam radical
,par Christian DELARUE
NB Eva: J'ai toujours dénoncé les fondamentalismes religieux,
les extrémismes, les fanatismes, les intégrismes, les sectarismes,
les communautarisms - et le racisme haineux, intolérant.
Les Musulmans ne posent aucun problème à la République,
comme les citoyens juifs, ils sont parfaitement intégrés.
Seule une frange, radicale, soulève des questions,
et cette frange, malheureusement, est stigmatisée, instrumentalisée,
pour, justement, nous préparer au choc de civilisations intolérable.
Eric Besson le Ministe avance contre burqa et imam mais ne donne guère de gage pour empêcher une dèrive islamophobe. A l'inverse la gauche soucieuse à raison de la montée de l'islamophobie en France et en Europe se tait sur l'islam radical qui sert d'appui à la droite raciste. Il faut rompre le cercle vicieux de ces ignorances.
1) Eric Besson, ministre, veut contrôler les imams contre l'islam radical
La montée inquiétante des actes d'agression contre des musulmans ou contre l'islam sur les mosquées incite à renforcer la vigilance contre le racisme anti-musulman. Les musulmans en Europe ne sauraient être inquiété du fait de leur croyance religieuse pas plus d'ailleurs que les autres religions. A ce propos on ne saurait confondre l'Islam radical avec les pratiques courantes de l'islam.
Le dire ne suffit pas à effacer les craintes puisque des textes tel que celui de Robert Redeker ou des clips tel celui de Geert Wilder laissent entendre pour le premier que tous les musulmans croient en une religion violente et sexiste et pour le second que des hordes de musulmans guerriers envahissent l'Europe. Le premier confond les pratiques réelles des croyants avec les passages à critiquer qu'il a pu trouver dans le Coran à l'instar de Michel Onfray et le second confond l'immense majorité des musulmans ordinaires avec l'activisme de l'islam de conquête. Ces propos sont aujourd'hui rediffusés par Riposte laïque.
Comme faire ? Du fait de l'existence certaine de l'islam radical, Monsieur Eric Besson a déclaré récemment vouloir favoriser la formation des imams en France (1). On peut voir là une évolution "à la Turque" de la laicité française. La turquie qui a puisé dans le modèle français de laicité a du l'adapter pour tenir compte de l'isalm comme religion dominante. Cette adaptation a consisté à laïciser l'islam. Il semble qu'Eric Besson penche vers une politique active à l'égard de l'islam plutôt que vers une politique strictement séparative qui laisse l'islam radical libre d'agir en France.
2) Pour sortir de la configuration "Redeker 2006", il importe de lutter contre l'islamophobie.
On ne saurait défendre l'islamophobie pour s'en prendre à l'islam radical. Cette voie est une grave erreur. Il importe d'être ferme contre l'islamophobie et contre l'islam radical, contre l'un et l'autre.
Retour sur la configuration de l'automne 2006. Robert Redeker a publié le 22 septembre 2006 dans le Figaro un article intitulé "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? (2)
Son texte s'en prend sans nuance à l'islam et retourne ensuite la charge contre tous les musulmans. C'est ce transfert de la critique grossière mais libre contre tout un ensemble de croyants qui a permis au MRAP de caractériser ce texte de raciste. Il ne s'agit plus d'une simple critique de l'islam, ni même d'une islamophobie sans conséquence mais d'une islamophobie raciste . C'est ce que j'ai souligné alors dans mon rapport fait au BE puis au CA du MRAP. On peut remarquer que Geert Wilder a usé dans un clip - Fitna - du même procédé. Il met d'abord en scène le discours haineux, porteur d'un islamofascisme pour le rapporter ensuite en fin de clip, de façon raciste, à l'ensemble des musulmans entrant en Europe. Le procèdé de construction de l'islamophobie raciste est identique derrière deux discours différents.
Le texte de Robert Redeker a évidemment suscité la riposte des islamistes radicaux qui ont lancé des menaces de mort contre Redeker. Il fallait évidemment s'attendre à ce genre de chose. Cette réplique favorise un affrontement entre les extrêmes ceux de la liberté d'expression absolue contre les intégristes islamistes. On se trouve en présence d'une sorte de guerre entre le camp des racistes anti-musulmans soutenant un provocateur sans nuance et raciste qui déshonore la pensée des Lumières qu'il dit défendre et le camp islamo-faciste de tous les mollahs réactionnaires du monde musulman. Entre les deux camps la raison majoritaire croyante ou non est doublement critique puisqu'elle critique le racisme anti-musulman et elle critique l'islam radical mais elle a bien de la peine à faire entre sa parole . La logique campiste issue du "choc des civilisations" de Samuel Huttington sert de matrice simplificatrice pour la pensée facile et réactionnaire.Christian Delarue
1) Eric Besson annonce de futures formations d'imam à l'université
2) Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ?
http:// www.20minutes.fr/article/111437/Toulouse-Le-texte-de-Robert-Redeker-qui-fait-polemique.php
http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=12801
Rappel : Après l'étoile jaune, l'étoile verte ?
Par eva R-sistons à l'intolérablehttp://r-sistons-actu.skynetblogs.be/post/7882784/apres-letoile-jaune-letoile-verte-
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Par eva R-sistons le 3 Mai 2010 à 18:24Lundi 3 mai 2010
"En Iran, nos synagogues ne sont pas gardées, elles sont en sécurité."
Ciamak Morsadegh est le député représentant la minorité juive au Parlement iranien. Il vient d'effectuer une visite en France, où il a participé à un colloque sur les minorités religieuses dans la République islamique.
Le Figaro : quel est le sens de votre visite en France ?Ciamak Morsadegh : A titre privé, j’ai rencontré des membres de la communauté juive française pour leur dire que la perception donnée par les médias des minorités religieuses en Iran est erronée. L’Iran a la plus large communauté juive du Moyen-Orient après Israël, avec entre 25 et 30 000 membres. Nous sommes politiquement et socialement intégrés. Nous n’avons pas de problèmes avec les musulmans. Il y a vingt ans, il y avait 35-40000 juifs en Iran. Après la révolution, certains ont émigré surtout aux Etats-Unis, moins de 1% sont allés en Israël. Savez-vous que nous avons l’un des taux d’assimilation et de mariages mixtes les plus faibles des communautés juives à travers le monde, à peine 2%. Nos jeunes n’ont pas de problèmes pour se marier. Nos synagogues ne sont pas gardées, elles sont en sécurité.
Vous vous considérez d’abord comme juif ou comme Iranien ?Ce sont deux questions différentes. Je suis Iranien de nationalité, mais religieusement, je suis juif. Je prie en hébreu, mais je pense et parle en farsi. Comme près de 90% des juifs iraniens, je respecte le shabbat, je suis observant.
Quand le président de la République, Mahmoud Ahmadinejad, met en doute la réalité de l’holocauste ou déclare qu’il veut rayer Israël de la carte, ne vous sentez-vous pas offensé par de telles attaques négationnistes ?Le président Ahmadinejad a dit qu’Israël, par sa politique agressive, serait tôt ou tard rayé de la carte. Quant à l’Holocauste, c’est une réalité historique que personne ne peut nier. Je sens cette blessure en moi. Des millions de juifs ont été massacrés. Personne ne peut dire le contraire. Mais qui sont les coupables ? Des Européens, et même des Français qui ont collaboré avec les Allemands. En tant que juif, je me sens vraiment attaché au souvenir de l’holocauste. Mais j’ai aussi le devoir d’empêcher que les droits de l’homme soient bafoués ici ou là. La victime ne peut s’arroger le droit de faire ce qu’elle veut, sous prétexte qu’elle a été victime. C’est pourquoi Israël doit cesser d’occuper la terre des Palestiniens. C’est mon devoir de défendre les Palestiniens dans leur combat pour leur indépendance. Il n’y a ni bonne ni mauvaise ségrégation.
Comment améliorer les relations franco-iraniennes, actuellement exécrables ?L’Iran et la France ont beaucoup en commun : un passé révolutionnaire, un patrimoine culturel important. Les deux pays peuvent travailler ensemble, surtout aujourd’hui que la domination américaine est remise en question par de nombreux pays à travers le monde. Mais pour cela, les Français doivent définir une nouvelle ligne de conduite qui prenne en compte leurs intérêts propres, et non pas s’aligner derrière tel ou tel pays. Réfléchissez à ce que sont vos intérêts à moyen terme en Iran ? En s’associant à la décision de sanctionner l’Iran à l’ONU, la France va perdre beaucoup d’opportunités d’investissements dans notre pays, qui est un pays riche dans lequel les entreprises françaises avaient une position importante il y a seulement cinq ans de cela.
En cas de frappes militaires contre l’Iran, comment réagiront vos concitoyens ?Je n’imagine pas que des militaires occidentaux mettent à exécution un tel projet. Mais je rappellerai tout de même un point d’histoire. Pendant la guerre que nous déclara l’Irak en 1980, et que beaucoup de pays occidentaux soutenaient dont la France afin de faire pression sur l’Iran révolutionnaire, qu’a fait le peuple à l’époque ? Les Iraniens se sont serrés les coudes. Peu importe les ethnies, peu importe les religions : lorsqu’il s’agit de la défense de l’intégrité territoriale, il n’y a plus de différence entre un juif, un musulman et un chrétien en Iran. Tous les Iraniens seront prêts à sacrifier leur vie pour défendre leur pays.
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Par eva R-sistons le 3 Mai 2010 à 18:23Lundi 3 mai 2010
Certains écrits font état de conflit de civilisation latent ou à venir. Je ne partage pas ce point de vue ; il est dans l’imagination de ceux qui veulent créer ce conflit. Je m’explique : la jeunesse des pays du Sud a une grande admiration pour les pays du nord, leur niveau de développement, leur technologie. Beaucoup de ces jeunes rêvent de s’y installer ; beaucoup le font et s’adaptent fort bien.
La notion de civilisation, quand c’est d’elle qu’il s’agit, contient en elle-même des éléments d’adaptation aux autres cultures, et de tolérance. De plus, la longue occupation coloniale des nations du sud par les européens notamment ont fait, malgré les effets négatifs que l’on ne développera pas ici, que les peuples colonisés ont appris à côtoyer les ‘’colons’’, et plus que ça, les connaître, en acceptant la différence, en dépit de la marginalisation et de la répression, quand cette différence ne débordait pas sur leur vie quotidienne.
Autrement dit, quand on n’imposait pas l’alignement sur les mœurs et coutumes occidentales. ‘’ La civilisation suppose donc l'existence de lois et de règlements destinés à éviter que les gens ne deviennent violents…. Ce qui distingue le pays « civilisé », c'est plutôt la manière dont la violence est utilisée : dans un État moderne, toute force armée doit relever de l'État, qui a le « monopole de la violence légitime »…’’. (Wilkipédia) Si aujourd’hui l’extrémisme prend le dessus dans certains quartiers européens, ou si le phénomène du terrorisme prend de l’ampleur, ce n’est nullement par rejet du modèle social occidental – celui-ci est libre et indépendant de s’affirmer chez lui selon ses propres repères – c’est en réaction contre ceux qui veulent vivre en toute indépendance et en toute démocratie tout en imposant aux autres des critères inadéquats.
Ce n’est pas en référence à une civilisation consommée il y a plusieurs siècles, que la réplique de la jeunesse mondiale, en particulier la jeunesse musulmane, se fait par l’utilisation de la violence, c’est en réaction contre la sauvagerie des forces occidentales engagées dans un processus de dénaturalisation des peuples faibles, de massacres de civils, de destruction des infrastructures édifiées au prix fort, d’appropriation illégale des biens de ces peuples, de transfert de pollution … le terrorisme est né du constat de l’injustice flagrante d’un nouvel ordre mondial privilégiant les nations fortes. Il fait face à un terrorisme d’Etat pratiqué par certains gouvernements en toute impunité, se réclamant du droit de se défendre contre un ennemi créé de toutes pièces.
Kouti
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Par eva R-sistons le 20 Avril 2010 à 18:22Mardi 20 avril 2010
Voici le programme d'une très belle manifestation, "Cultures de paix", qui aura lieu à Strasbourg les 22 et 23 avril prochains. L'organisation est due à l'association Passages, avec la collaboration du Collectif judéo-arabe et citoyen pour la paix pour la soirée du jeudi 22 avril à 20h au cours de laquelle nous aurons le plaisir d' entendre des intervenants de grande valeur :
- M. Stéphane Hessel, ambassadeur de France qui, à 93 ans, fait preuve d'une vitalité et d'une combativité inouïes !
- M. Eric Rouleau, annoncé, ne pourra malheureusement pas venir
- M. Nabil El-Haggar, vice-président de l'Université de Lille 1
- Mme Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne du groupe des Verts, en mission à Gaza en janvier dernier
- M. Yoav Shemer Kunz, citoyen israélien anti-colonialiste
La soirée aura lieu à 20h à l'ENA.
Vous êtes également conviés au vernissage d'une très jolie exposition sur les oiseaux, le 21 avril à 18h au musée zoologique (oeuvres d'Evelyne Cail). Le vernissage sera agrémenté de lecture de poèmes et de moments musicaux.
L'après-midi et la soirée du 23 avril sont consacrées à la poésie et à l'art, avec en particulier la participation de Salah Stétié et de Venus Khoury Ghata à 17h30 à la Librairie Kléber. A 20h30, à l'Opéra, une table-ronde réunira ces deux poètes ainsi que le peintre Ernest Pignon-Ernest, l'écrivain et cinéaste Jérôme Prieur, l'écrivain Gilbert Sinoué et l'écrivain Pierre Kretz.
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Par eva R-sistons le 7 Avril 2010 à 18:21Mercredi 7 avril 2010
mercredi 7 avril 2010
Michel Sabbah : "Le Hamas nous protège"
Michel Sabbah : "Le Hamas nous protège"
Tranchant sur le pessimisme ambiant, l’ancien patriarche latin de Jérusalem, 77 ans, veut toujours croire à la cohabitation harmonieuse avec l’islam.
Quelle est la situation des chrétiens de Palestine ?
Elle est la même que pour tous les Arabes de Palestine. Chrétiens ou musulmans, nous faisons partie d’un même peuple, d’une même culture, d’une même histoire. Un peuple qui est en conflit avec un autre peuple. Un peuple occupé militairement qui n’a pas besoin de compassion, mais de justice. Dans un contexte politique très tendu, nous essayons de faire face au même défi. Qu’est-ce qu’être chrétien ? C’est être envoyé à une société, à un monde que nous n’avons pas choisi parce qu’il nous est donné. Notre vocation est donc d’être chrétien dans une société arabe et majoritairement musulmane. C’est une expérience que nous connaissons bien, nous avons plusieurs siècles d’histoire commune derrière nous.
Pourtant, aujourd’hui, on parle de persécutions antichrétiennes…Des incidents individuels entre musulmans et chrétiens peuvent parfois prendre une dimension communautaire. Dans ce cas, il existe des médiateurs, des familles reconnues pour leur sagesse et leur autorité, capables de régler les conflits. Mais, je peux en témoigner, en Palestine, cela n’est jamais allé plus loin. Aucun massacre, aucun attentat contre les églises, aucune persécution ouvertement antichrétienne. Même à Gaza, les chrétiens sont protégés par le Hamas, souvent présenté comme une organisation terroriste.
Est-ce la même chose en Irak ?Non, là-bas les chrétiens sont victimes de la violence et sont tués parce qu’ils sont chrétiens. Mais il s’agit de motivations politiques, non religieuses. Les extrémistes espèrent ainsi déstabiliser le pays. Beaucoup de sunnites ou de chiites sont tués pour les mêmes raisons. Il ne sert à rien d’accuser l’islam de tous les maux. Travailler à la paix et à la justice, en Irak comme ailleurs, est le meilleur moyen d’éviter un exode massif des chrétiens d’Orient. Un problème politique doit trouver une solution politique.
Que répondez-vous à ceux qui défendent l’idée d’un choc des civilisations ?Il y a un choc, mais il n’est ni religieux, ni culturel. Il est politique. L’Occident traite l’Orient, et ceux qui y habitent, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, comme des mineurs. Tant qu’il y aura ce rapport de dominant à dominé, on ne sortira pas de la spirale de la violence. Les racines du terrorisme mondial sont là. L’Orient n’est pas libre de son destin, il est soumis à la domination occidentale. Le problème, ce n’est pas l’islam, c’est la confrontation entre l’Orient et l’Occident. Le colonialisme historique a cédé la place à un autre colonialisme, plus larvé, mais non moins réel.
Vous n’avez donc pas peur de l’expansion de l’islam ?C’est un fantasme alimenté par ceux qui ne comprennent pas l’Orient, en général, et l’islam, en particulier. Tant que les Palestiniens se sentiront opprimés, tous les musulmans du monde se sentiront solidaires avec eux et pourront causer des perturbations à l’intérieur des sociétés où ils vivent. Il faut mettre fin à ce rapport du fort au faible entre l’Occident et le monde musulman et mener des actions d’éducation à la citoyenneté, au respect de l’autre. Développons une culture de coexistence active, apprenons à nous connaître, à vivre et à agir ensemble.
http://alainindependant.canalblog.com/archives/2010/04/07/17465263.html
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