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    Lundi 4 août 2008

     

     


    Drapeau d'Al-Qaida en Irak.

     

    Drapeau d'Al-Qaida en Irak.

    wikiêdia.org



    Bonjour,

    Nous vivons dans un monde terriblement dangereux, coincés entre les prétentions d'Etats impérialistes, les appétits de l'ogre libéral, les projets de dirigeants irresponsables, et les fanatismes religieux. Pour réagir, il faut d'abord comprendre ce monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Il est explosif !

    J'écris cet article après avoir écouté l' émission de PRESENCE PROTESTANTE sur les rapports de la religion avec le politique. Je suis d'autant plus sensible à cette question, que je me suis moi-même convertie, il y a presque trente ans, dans les milieux protestants EVANGELIQUES , j'étais donc presque une pionnière à l' époque.  Aujourd'hui, j'en ai gardé la foi vivante, la relation personnelle et merveilleuse avec le Dieu d'Amour, et j'en dénonce les excès, qui sont ceux de tous les fondamentalismes crispés sur leur propre Vérité au détriment de celle des autres, et donc je dénonce l'intolérance, le fanatisme, le sectarisme. 

    On en mesure les conséquences aux ETATS-UNIS, et sur chacun de nous, d'autant plus que la politique réellement, je n'hésite pas à le dire, diabolique, de Washington aux mains d' illuminés neo-conservateurs, est stupidement relayée aujourd'hui en France par l'équipe SARKOZY-KOUCHNER, un tandem qui risque de nous conduire à une troisième guerre mondiale.

    Dès le 11 septembre, j'avais compris le sens de ce qui se préparait, à cause de dirigeants imbéciles incapables d'analyser les causes, seulement soucieux de voir l'arbre - le terrorisme - qui cache la forêt. Je sentais déjà que les intégrismes religieux, connaissant l'évangélique, sentaient le souffre et qu'ils risquaient de conduire au pire. Je me suis lancée dans l'étude approfondie des Textes sacrés, et je me suis attelée à la recherche de renseignements sur les trois grandes religions monothéistes.  Hélas ! Ma documentation devint si importante que, deux ans plus tard, les premiers livres sortaient sur le sujet.  Un an plus tôt, déjà, on commençait à évoquer les conflits confessionnels, les intégrismes religieux. Personnellement, connaissant les Evangéliques, je savais déjà comment ils allaient réagir, et quelles seraient les conséquences sur la scène internationale, n'ignorant rien des enjeux - et de la personnalité des dirigeants d'alors, certains franchement caractériels. Tout le monde n'a pas, en ce domaine, la sagesse de JACQUES CHIRAC et de D. DE VILLEPIN, je leur rends hommage. Leur seul tort aura été d'avoir eu raison trop tôt.

    La religion, étymologiquement, doit créer du lien entre les individus, "re-lier". C'est tout le contraire qui se produit. Voyons l'essentiel de ce qui était dit dans l'émission Présence Protestante, qui défend une conception saine, oecuménique, équilibrée, de la religion. Naturellement, ayant pris des notes, des choses essentielles m'ont échappé, et d'autres ont été certainement édulcorées ou déformées, je m'en excuse d'avance. La parole va plus vite que l'écriture !

    Une affirmation, d'abord : Les FONDAMENTALISMES RELIGIEUX sont dangereux. Les risques sont le simplisme, l'utilisation de l' Ecriture à des fins humaines voire politiques, en gardant uniquement ce qui vous intéresse, ou encore une lecture littérale sans distance avec les circonstances - on fait croire que ce qu'on lit est un texte d'aujourd'hui, pour aujourd'hui. Suit un exemple, tiré d' EZECHIEL, avec la reconstruction du Temple. Et la tentation d'utiliser les textes prophétiques pour mettre en avant un Dieu qui autoriserait les génocides ! Dieu aurait pris la terre pour la donner à un autre peuple, et la mort serait le lot de ceux qui s'y opposeraient (Ezechiel, 36-37). En somme, le Dieu d'Amour revisité pour justifier les pires exactions!
     
    Les fondamentalistes SIONISTES fanatiques se focalisent sur les événements accomplissant les prophéties anciennes, en oubliant au passage 2500 ans d' Histoire. C'est une lecture pervertie, puisqu'elle fonde sur la BIBLE le droit du pouvoir JUIF sur cette terre. S'ensuivent la liquidation, l'exil contraint et forcé, et l'occupation. 

    Les fanatiques Juifs sont investis d'une mission : Empêcher la victoire du "terrorisme" arabe. Au nom de quoi, il est, par exemple, de plus en plus difficile pour les MUSULMANS de pratiquer leur religion propre ! Avant 1968, est-il encore dit dans l'émission, le sionisme religieux attribuait une valeur religieuse à la naissance d' ISRAEL, considérée comme le début du messianisme. Mais en 1967, tout bascule, le messianisme devient de type activiste, on passe du religieux au politique : On considère désormais que l' occupation est un devoir religieux pour hâter la fin des temps messianiques !

    Ensuite, on évoque les liens étroits tissés entre les habitants CHRETIENS et Musulmans, comme en Andalousie, ce hâvre de communion entre les individus de confessions différentes, puis la menace de tout perdre à tout instant : "Rendez à César....". Un objectif, c'est la construction du 3e temple sur cette terre. "Israêl affirme avoir une appartenance légale, et il  qualifie de "terrorisme" ce qui est attachement palestinien à l'appartenance". 

    Dans l'ISLAM, beaucoup de règles régissent la vie de chacun. Ce système très complet de lois aurait été donné par Dieu. Les fondamentalistes ont un sentiment de supériorité par rapport aux autres religions; Ils s'enferment dans leurs interprétations. Comme les autres intégristes, ils ont envie de certitudes, ils ne se posent pas de questions. Et ils appellent à l'union de tous les Arabes pour résoudre la question PALESTINIENNE. C'est un projet de société globale, avec un Etat, une constitution, une économie islamiques. Deux tendances aujourd'hui s'affrontent : La Nationaliste, la néo-fondamentaliste. Le HAMAS est pragmatique, d'autres mouvements sont extrémistes, la misère et le désespoir poussent à l'extrémisme.

    Les mouvements exrémistes disparaîtront si la question Israélo-Palestinienne est réglée par des accords pacifiques. Le Hamas deviendra un parti politique parmi les autres. Dans son ensemble, la population musulmane ne pose pas de problèmes particuliers d'intégration.

    Chez les Chrétiens, il existe un PARTI REPUBLICAIN CHRETIEN, dont le credo est "changeons les coeurs, pour changer la nation", étant entendu que les coeurs évoluent grâce au discours biblique. Ce christianisme-là est opposé à l'humanisme, Dieu étant au-dessus de tout. Cet intégrisme catholique a un côté politique, puisqu'il a l'ambition de faire une ligne politique à la lumière de l'Evangile, d'instaurer un Etat à valeur catholique. Mais ses adeptes éprouvent la plus grande difficulté à rendre palpable la Parole de Dieu. Ils sont en tous cas très conquérants, comme le sont d'ailleurs les fondamentalistes évangéliques.  Et les uns comme les autres ont une vision très conservatrice sur les questions fondamentales de la vie humaine (avortement, génétique, etc). Il y a un accord de fait entre les fondamentalistes catholiques et protestants. A ce titre, la DECLARATION DE CHICAGO est très dangereuse, c'est la Parole de Dieu qui prime tout. 

    Ces intégristes chrétiens ont une interprétation littérale des choses, elle est immédiate, sous l'action de l'Esprit, inspirée de Dieu.  Ce placage ne laisse pas de place aux autres, fini le vivre ensemble, car on laisse croire que les textes ont une incidence particulière sur un plan moral et politique.

    Bref, et là je reprends ma liberté d'interprétation, les intégrismes religieux, qu'ils soient chrétien, juif ou musulman, sont également condamnables et sources de graves problèmes. On est à l'opposé de la religion qui crée du lien entre les individus ! Les fanatiques, eux, utilisent Dieu de façon abusive, qu'ils soient néo-conservateurs américains et bientôt français, intégristes musulmans, ou faucons israéliens désireux de revenir des siècles en arrière. 

    Et ce sont ces fondamentalismes-là qui se livrent aujourd'hui une lutte sans merci, chacun détenant l'absolue Vérité. Au pont de vouloir l'mposer aux autres. Inutile de stigmatiser l'intégrisme musulman : le chrétien et le juif ne valent guère mieux, ils sont même beaucoup plus dangereux, dans la mesure où ils disposent d'un pouvoir considérable, militaro-financier - je n'hésite pas à la dire, du droit de vie ou de mort sur tous les peuples.

    La grande nation américaine a à sa tête BUSH, un illuminé, doublé d'un simplisme étonnant, fruit d'une intelligence particulièrement médiocre et totalement bornée, entêtée, caractérielle même.  Et ce personnage se sert de la religion à des fins partisanes, bassement mercantiles - il a été élu grâce à l'appui des grandes multinationales de l'armement et du pétrole, sinistres soutiens pour un homme qui se réclame sans cesse de Dieu ! 

    Et le risque pour l'humanité, justement, c'est d'une part que cet illuminé est en fin de "règne", donc pouvant tout se permettre (s'il ouvre un nouveau conflit, ce sera à ses successeurs d'en régler les conséquences, quel cynisme !), ensuite qu'il vient de recevoir le soutien du nouveau  Président des Français, au moment même où il est désavoué non seulement par tous le peuples, mais aussi à l'intérieur même de son pays, ce qui est inespéré pour continuer à sévir, à susciter de nouveaux chaos dont nul à l'avance ne peut prévoir les funestes conséquences.

    Or, ce qui caractérise la jeune nation américaine, bâtie d'ailleurs sur le génocide du peuple Indien faut-il le rappeler, et en popularisant l'esclavage à des fins égoïstes, c'est qu'il a constamment besoin, pour exister et prospérer, de se trouver de nouveaux ennemis. Il y eut d'abord le péril rouge, et même un moment le péril jaune, désormais le nouveau cheval de bataille, c'est l'Islamisme, commode prétexte pour justifier de multiples aventures impériales, aux relents de colonialisme. Et ce fut, en particulier, le martyr du peuple IRAKIEN, sacrifié aux appétits d'un fou sanguinaire soi-disant chrétien. Car Dieu, avec Bush, est utilisé à des fins bassement politiques et économiques. Il faut le savoir, et le proclamer partout. Cet homme est un imposteur, oui, je le dis, Bush est la parfaite incarnation de l'Anté-Christ ! Pour lui, l'or noir est plus précieux que le sang humain, le Veau d'Or, Mâmon, sont infiniment plus mobilisateurs que le Dieu d'Amour, de Paix, de Justice ! Voilà la vérité ! 

    Et pour arriver à ses sinistres fins, Bush et ses acolytes, Néo-conservateurs  Américains et bientôt Français, se livrent, par MEDIAS serviles interposés, à une véritable entreprise de dénigrement systématique des Arabes, à une vaste campagne de déformation de l'image des Musulmans, pour mobiliser encore et toujours - en réalité au nom de sombres intérêts financiers... et pour complaire à leurs amis hébreux, plus préoccupés d'en découdre que d'assurer une paix profitable à tous ! 

    Au nom de cette croisade contre l'Islam, la religion musulmane est défigurée, réduite à ses fondamentalistes. C'est scandaleux, car le message du Coran n'a rien à voir avec l'image qu'on en donne ! Qelle simplification abusive ! Derrière tout cela, ce sont en réalité les richesses pétrolières que convoite le criminel Bush, et le désir d'assurer la prééminence à son indéfectible allié dans le Proche-Orient, qui deviendrait ainsi le gendarme de la région et le gardien de l'orthodoxie ultra-libérale si préjudiciable pourtant à l'intérêt des peuples. Voilà une authentique domination par la force qu'il faut sans cesse dénoncer ! Et que fait la Gauche ? Elle reste silencieuse face à tout ce qui se prépare ? 

    Le vrai danger pour le monde, c'est le TOTALITARISME AMERICANO-ISRAELIEN qui se met peu à peu en place, et qui va nous conduire tous à l'impasse économique et sociale, et à l'abîme guerrier ! Nous devons en prendre conscience, pour réagir efficacement ! On ne peut dénoncer une situation, et la combattre, que si l'on en connaît véritablement les mobiles, les enjeux, les dessous, les risques !

    Il faut aussi savoir que les pays ARABES ont, dans l'ensemble, fini par accepter ISRAEL; le plan de paix qu'ils ont proposé en est la parfaite illustration ! En réalité, c'est l'Etat Hébreux qui n'a pas encore accepté la présence de ses voisins, et qui est prêt, avec l'aide de l'Etat américain criminel, à les rayer de la carte de la région ( Irak, Afghanistan, Iran, Syrie, Liban, Palestine... ) ! Les Etats-Unis et Israël sont prêts à risquer une nouvelle guerre mondiale, pour dominer physiquement, idéologiquement, économiquement, le PROCHE-ORIENT ! Voilà la triste réalité ! Et le tandem Sarkozy-Kouchner ne peut que conforter ces funestes desseins ! Ils devront un jour tous rendre tous compte de leurs choix au tribunal de l'Histoire, sinon des peuples !

    Amis lecteurs, je vous incite à réfléchir, et à agir. Epargnons-nous une nouvelle guerre, qui risque de devenir mondiale et de surcroît nucléaire ! Votre Eva, du côté de la Paix, de la Sagesse, de la Responsabilité, de la Justice.... en sachant que les guerres ne résolvent rien, qu'elle ne font qu'engendrer souffrances et conflits futurs, et que la Paix repose sur la Justice !

      Je rêve d'un monde fraternel, où tous les peuples se retrouveraient pour ensemble bâtir une société basée sur le respect, la tolérance, la liberté, l'égalité, la justice, la communion entre les individus de toutes races, religions, origines. Eva

    http://r-sistons.over-blog.com/article-12721868.html


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    Dimanche 3 août 2008



    Sur fr.wikipedia.org :

    Les civilisations selon Huntington.
    Les civilisations selon Huntington.




    Livre de Samuel Huntington [modifier]

    Pour le professeur Huntington, la chute du Mur de Berlin annonce le passage d'un monde caractérisé par des clivages idéologiques, entre communisme et capitalisme, ou impérialisme et anti-impérialisme, à un monde marqué par des clivages culturels. Pour appuyer cette thèse, Huntington montre que la chute des idéologies s'est accompagnée d'une résurgence des sentiments identitaires, que ce soit dans le monde musulman, avec le réveil de l'islam radical, qu'en Asie ou dans les pays d'Europe orientale, qui ont fait leur révolution au nom de leur nation et de leur culture, comme en Pologne.

    Le deuxième temps de la thèse du grand seigneur d'Huntington consiste à avancer que ce réveil identitaire ne s'affirme plus par le biais des nations, comme au XIXe et au XXe siècle, ni des ethnies, mais à l'échelle civilisationnelle, du fait de la mondialisation des échanges. Or, pour Huntington, les civilisations ont toutes pour origine une grande religion, qui en a formé le socle moral et politique.

    Les arguments [modifier]

    • Les premiers arguments visibles du livre sont des faits d'actualité
    • D'autres arguments rappellent les analyses historiques
    • Samuel Huntington critique par ailleurs l'idée d'une Civilisation Universelle
      • Pour lui, la Civilisation Universelle qu'il appelle la Civilisation de Davos, celle qui rassemble des hommes du monde entier partageant les mêmes valeurs (Démocratie, droits de l'homme, liberté économique et libéralisme), ne représente qu'une infime part de la population mondiale, ce qui est insuffisant pour donner une civilisation universelle homogène.
    • En proportion, de plus en plus de guerres ont désormais un caractère ethnique.

    Les civilisations selon Huntington [modifier]

    Les civilisations selon Huntington.
    Les civilisations selon Huntington.

    Dans son livre, Huntington décrit les civilisations suivantes :

    Remarques : Huntington précise qu'on ne peut pas parler de civilisation bouddhiste ou juive. Le bouddhisme est une grande religion mais l'extinction du bouddhisme en Inde et sa capacité à se fondre dans des modèles préexistants ne permettent pas d'en faire le socle d'une grande civilisation. En ce qui concerne la religion juive, sa faiblesse démographique est antinomique avec la définition même de civilisation et l'identification subjective des juifs est complexe : de nombreux juifs de la diaspora se reconnaissent comme juifs mais pas comme israéliens et se réclament donc de fait comme membres de leur civilisation de rattachement.

    Les conflits civilisationnels peuvent selon Huntington se manifester de plusieurs manières :

    1. entre deux civilisations sur leur frontière : cas de l'Islam au contact des autres civilisations (Bosnie-Herzégovine, Cachemire, Nigéria...) ;
    2. entre civilisations du fait de la domination de l'Occident : les autres civilisations cherchent à s'affirmer face à un Occident dominateur ;
    3. à l'intérieur d'une civilisation : lutte de pouvoir pour le contrôle d'une civilisation, comme la lutte entre islamistes et réformateurs dans le monde islamique ;
    4. lutte à l'intérieur d'un pays : cas d'un pays déchiré entre plusieurs civilisations (Huntington cite la Turquie, le Mexique, la Russie et l'Australie).

    Critiques [modifier]

    Cette théorie est contestée dans les milieux intellectuels et universitaires nord-américain.

    Elle constitue un tenant de la base idéologique de la guerre contre le terrorisme[2]. Parmi les détracteurs de M. Huntington et de sa thèse géopolitique figurent Naipaul, auquel se joint Edward Saïd dans l'introduction à la nouvelle édition de son ouvrage L'Orientalisme ; ils s'inscrivent en faux par rapport à cette définition des rapports du Monde.


    1) Critiques d’ordre géopolitique


    La thèse d’Huntington offre un axe de lecture tentant mais réducteur et simplificateur du monde d’aujourd’hui. En effet, le découpage des aires civilisationnelles est arbitraire et l’auteur lui-même reconnaît quelquefois la faiblesse de certains choix, comme l’incertitude de l’existence d’une civilisation sub-saharienne. Quant à la civilisation musulmane, elle masque l’extrême complexité des différentes tendances de la religion et les éventuels conflits internes.

    Par cette grille sont ignorés la présence de conflits au sein même de ce qu’il appelle les civilisations, tels les affrontements interethniques (Bosnie, Rwanda), avec les cultures « en guerre contre elles-mêmes » (Yvon Le Bot), mais aussi les conflits de territoire comme celui du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan, ou encore l’enjeu du pétrole au Moyen-Orient.

    Ensuite, outre le manque de pertinence du critère géographique pour le tracé pour le moins approximatif de ces aires, le choix du facteur de la religion comme facteur déterminant occulte complètement d’autres variables géopolitiques (D Cohen pour la comparaison de pays voisins), économiques, … La thèse est en effet particulièrement contredite par le libéralisme économique contemporain et capitaliste par la voix de la mondialisation, qui montre que chaque aire considérée échange avec les autres et tend à s’uniformiser avec le reste du monde. L’ASEAN seule montre le recoupage de plusieurs aires d’une zone de libre-échange. Abdelwaheb Meddeb, auteur de La maladie de l'Islam, s’oppose à une telle conception en montrant comment le fondamentalisme n’est pas spécifique à une religion mais touche bien toutes, notamment à cause justement des rapports et des échanges avec les autres cultures.

    2) Critiques d'ordre anthropologique

    Pour Huntington, une civilisation est valable par sa définition essentialiste. En effet, chacune aurait son identité propre et serait comme un bloc revanchard, cohérent, anhistorique et intègre. Or en réalité les civilisations se caractérisent par leur capacité à s’ouvrir à l’extérieur et à échanger avec d’autres pour apporter et recevoir.

    Cette interprétation du monde actuel peut être dangereuse, car pouvant légitimer des politiques qui ont tendance à lui conférer une réalité : c’est la dérive des prophéties auto-réalisatrices.

    Il ne tient pas compte non plus du métissage possible entre les cultures et il considère même que certaines civilisations ne seraient pas en capacité de pouvoir se moderniser. Or cette conception est assez égocentrée sur une conception occidentale du progrès.

    Remarques [modifier]

    L'un des premiers ouvrages maîtres sur les questions des identités et des civilisations a été celui de l'historien français Fernand Braudel (Grammaire des civilisations, 1987). Samuel Huntington s'appuie fortement sur l'œuvre de Braudel, cité à de nombreuses reprises.

    Notes [modifier]

    1. Samuel Huntington, Le Choc des Civilisations, Odile Jacob, Paris, 2007, p 15
    2. « Depuis le 11 septembre, l’un de ces monstres est invoqué d’un studio de télévision à l’autre par ceux qui dénoncent la menace que représentent ces barbares pour notre civilisation capitaliste mondiale. » Tariq Ali, « Au nom du "choc des civilisations" », Le Monde Diplomatique, octobre 2001.

    Voir aussi [modifier]

    Articles connexes [modifier]

    Liens externes [modifier]

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Choc_des_civilisations


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    Dimanche 3 août 2008

     

     

     

    Les pères fondateurs américains en faveur de la laïcité

     

    Officiellement, la religion est séparée de l’État par le premier amendement de la constitution de 1787. Fait notable pour l’époque, ni la constitution ni la Déclaration des Droits (les dix premiers amendements), les deux textes fondateurs de la République américaine, ne font référence à Dieu ou à la Providence. Ainsi, depuis la fin du XVIIIe siècle siècle, il n’y a pas de religion officielle dans ce pays.

     

    Pourtant, les reférences à Dieu sont omniprésentes dans la pratique politique : George Washington, fut le premier président à introduire le serment sur la Bible, alors que la constitution ne prévoyait qu’un simple serment[8]. On note également le In God we trust sur les billets (En Dieu, nous croyons) qui est devenu une devise officielle des États-Unis le 30 juillet 1956 (plus tard qu’on le croit, donc), sur l’initiative d’un député de Floride (Charles E. Bennett) ou le serment des présidents américains sur la Bible lors de l’investiture, etc.

     

    Contrairement à la France, cependant, dans le système éducatif américain, l’État fédéral ne subventionne aucune école religieuse. Enfin, il ne faut pas oublier que le premier amendement fait partie de la première constitution à garantir la non-ingérence de l’État dans les religions et la liberté de culte.

     

    La définition du Dieu auquel se réfère l’État américain est pensée et vécue comme le point commun à toutes les religions ; il ne s’agit donc pas d’un Dieu précis, attaché à un culte défini. D’une manière différente de la France, où l’État rassemble par son indifférence aux cultes, l’État américain rassemble en créant un point commun qui est le fait de croire. C’est la conséquence étonnante d’une laïcité tolérante : en se refusant toute ingérence étatique dans la vie religieuse des citoyens, les fondateurs des États-Unis ont attiré dans leur pays de nombreux immigrants très religieux, parfois brimés dans leurs pays d’origine : mennonites, baptistes, anabaptistes, amishs, quakers, juifs, etc. La forte religiosité américaine, qui connaît son pic pendant la guerre froide, n’est donc pas le vœu des fondateurs du pays mais la conséquence des conditions dans lesquelles le pays s’est construit.

     

    La religion est considérée aux États-Unis dans un sens proche de l’étymologie (religio : créer un lien social). Dans ce cadre, agnostiques et athées sont mal conceptualisés dans le système, car toute personne se rattache par principe à une religion. Une étude de l’université du Minnesota publiée en 2006 montre d’ailleurs que la « communauté » qui inspire la méfiance la plus grande aux États-Unis est non pas celle des immigrants récents, celle des homosexuels ou celle des musulmans, mais bien celle des athées[9]. Néanmoins, la méfiance qu’inspirent les athées aux États-Unis dépend énormément du lieu de résidence des populations étudiées : les habitants de la côte ouest autant que ceux de la côte est, c’est-à-dire une majorité d’Américains, acceptent bien mieux l’athéisme que ne le font ceux qui habitent au centre du pays.

     

     

    La conception turque [modifier]

     

     

     

    Aujourd’hui [modifier]

     

    Le principe de laïcité donne lieu à des débats car il doit pouvoir se concilier avec à l’exercice du culte, c'est à dire éviter les ingérences tout en garantissant la liberté de conscience.

     

     

    Au niveau législatif [modifier]

     

    La loi ne tire pas sa légitimité d’une conformité à des préceptes religieux (pour autant, la loi peut contenir des articles qui peuvent être mis en correspondance avec tel ou tel précepte religieux).

     

    Les États laïques sont plus ou moins éloignés des prescriptions religieuses selon la conception qu’ils ont de cette laïcité. Ils défendent les droits de chaque citoyen contre d’éventuelles règles religieuses qui seraient en contradiction avec l’ordre public, particulièrement avec les droits et les libertés de chacun.

     

     

    Au niveau judiciaire [modifier]

     

    Le citoyen est jugé indépendamment de ses convictions religieuses.

     

     

    Au niveau exécutif [modifier]

     

    L’exercice du pouvoir politique n’est conditionné ni par le respect de prescriptions religieuses ni par l’appartenance à un groupe religieux.

     

     

    Laïcité par pays [modifier]

     

    Icône de détail Article détaillé : État séculier.

     

    À partir du moment où la liberté de culte est assurée, on s’aperçoit que l’influence des Églises n’est pas directement corrélée à leur statut juridique. Par exemple la Suède, pays reconnaissant l’Église évangélique luthérienne comme religion d’État jusqu’au 1er janvier 2000, est certainement l’un des pays les moins religieux d’Europe car en un siècle l’Église de Suède est devenue, comme la monarchie, un simple folklore pour la plupart des habitants.

     

    Au contraire, des pays de constitution laïque comme la France ou le Portugal ont une tradition catholique toujours vivace. Le classement suivant repose donc uniquement sur le statut juridique des Églises, sans présumer de leur poids politique effectif.

     

     

    Pays constitutionnellement laïques [modifier]

     

     

    Pays séculiers [modifier]

     

    Pays reconnaissant aux Églises un statut spécial par rapport aux autres associations ou dont la constitution fait référence à Dieu. La constitution de ces pays établit la séparation de l’Église (ou plutôt des religions, au pluriel) et de l’État.

     


    Allemagne
     : (..)

     

    • Russie : La constitution de 1993 pose les principes de la laïcité dans la fédération de Russie. Pourtant, depuis la chute du régime communiste, le pays connaît un renouveau de la religion orthodoxe et une progression de l’islam. En 2006, dans quatre régions, les cours de civilisation orthodoxe sont obligatoires dans les écoles[10]. Ailleurs, ils restent facultatifs. Le patriarche de Moscou est présent aux cérémonies officielles. L’islam est enseigné dans les républiques du Caucase. (..)

     

     

    Pays avec religion d’État [modifier]

     

    Pays où une religion est déclarée comme dominante par la Constitution et jouit d’un statut privilégié, sans pour autant constituer un « État religieux » au sens où le pouvoir n’y est pas exercé « au nom de Dieu » :

     

     

    États bouddhistes [modifier]

     

     

     

    États chrétiens [modifier]

     

     

     

    État juif [modifier]

     

    Israël

     

    Fondé comme l’État pour les juifs, il devint L’État juif, à la suite d’un accord entre David Ben Gourion et la minorité orthodoxe dans le but d’obtenir son soutien dans la guerre d’indépendance contre la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, la situation israélienne est complexe.

     

    • L’état civil est régi par la loi religieuse de chaque communauté du pays (pour tout citoyen, même non juif).
    • Les conversions obtenues à l’étranger auprès de rabbins libéraux n’étaient pas reconnues jusqu’au 20 février 2002, date où la Cour Suprême a rendu un verdict obligeant le ministère de l’Intérieur à inscrire comme juifs 24 personnes converties par des rabbins massortis et libéraux.
    • Les mariages sur le territoire national doivent être effectués par des rabbins orthodoxes, mais les mariages massortis (conservateurs) sont admis si la cérémonie a lieu à l’étranger. Le divorce peut être demandé par les femmes comme par les hommes, uniquement auprès de l’autorité religieuse (ou civile pour les étrangers résidents). Malheureusement pour les femmes demandant un divorce religieux, selon la version orthodoxe du judaïsme, leur mari peut leur refuser indéfiniment le divorce sans encourir de sanction religieuse ; cependant, il doit alors donner la totalité de son salaire à son épouse, ce qui l’incite à accepter la demande de divorce de sa femme.
    • Deux consistoires représentent l’autorité religieuse : un ashkenaze et un séfarade ; ceux qui ne se réclament ni des uns ni des autres, comme les falashas, sont donc défavorisés.
    • L’État a pris des mesures pour favoriser le financement des congrégations massorti (conservateur sur la foi, moderne sur la théologie morale et la laïcité) et libérales (moderne sur tous les points), mais en pratique les orthodoxes continuent d’être favorisés dans l’attribution des subsides et locaux de culte.
    • Seuls les citoyens juifs (laïcs) et les citoyens druzes font le service militaire.
    • La mention « juif », « druze », « arabe » est précisée sur la carte d’identité.

     

     

    États musulmans [modifier]

     

    Qatar, Bahreïn, Oman, Émirats arabes unis, Yémen, Jordanie, Irak, Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Mauritanie, Somalie, Soudan, Afghanistan, Pakistan, Bengladesh, Malaisie

     

     

    Pays théocratiques [modifier]

     

    Gouvernements dans lesquels les clercs ou leurs représentants exercent l’autorité au nom de Dieu.

     

     

    Voir l’article dédié : Liste de théocraties.

     

     

    Un cas particulier : l’Union européenne [modifier]

     

    L’Union européenne regroupe des États ayant des conceptions différentes de la laïcité. Pour tenter de gommer ces divergences, le Projet de traité instituant une Constitution pour l’Europe (juin 2003) consacrait l’article 51 de sa première partie au statut des Églises et des organisations non confessionnelles :

     

    • 51-1 : L’Union respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les Églises et les associations ou communautés religieuses dans les États membres.
    • 51-2 : L’Union respecte également le statut des organisations philosophiques et non confessionnelles.
    • 51-3 : Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier, avec ces Églises et organisations.

     

    Beaucoup en France se sont élevés contre l’alinéa 3, estimant qu’il accordait aux Églises des privilèges incompatibles avec une constitution laïque. Cet alinéa faisait de toute façon double emploi avec l’article 46(-2) : « Les institutions de l’Union entretiennent un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les associations représentatives et la société civile. »

     

    En revanche, d’autres ont regretté qu’il ne soit pas fait référence, non pas à la religion, mais à la culture chrétienne comme socle commun des peuples européens. Mais, il s’agissait d’une référence implicite aux fondements judéo-chrétiens d’une partie seulement de nos systèmes moraux, juridiques et politiques, qui impliquait aussi, de facto, une prise de position sur l’entrée des Balkans et de la Turquie, pays laïque de tradition musulmane. (sur ce sujet, cf. J-P. Willaime, Europe et religion, les enjeux du XXIe siècle, Fayard, 2004.)

     

    Le Conseil de l'Europe exhorte quant à lui ses États membres à refuser le relativisme culturel et rappelle la primauté de la séparation des Églises et de l’État et des droits de l’homme. Il les exhorte notamment à veiller à ce que la liberté de religion ne soit pas acceptée comme un prétexte à la justification des violations des droits des femmes et condamne toute coutume ou politique fondée sur ou attribuée à la religion qui irait à son encontre, citant les mariages forcés, les mutilations génitales, les oppositions au divorce ou à l’avortement, l’imposition de code vestimentaire aux mineures (Résolution 1464 (2005) - Femmes et religion en Europe).

     

     

    Notes et références [modifier]

     

    1. Michaël Waltzer, Essai sur la tolérance, Presse de l’Université de Yale, 1997.
    2. la Loi ne définit pas clairement ce qui est ostentatoire ou non, ni même ce qui est ou non un signe religieux, mais cette interdiction récente, conçu pour endigué un mouvement de prosélytisme traditionaliste musulman, semble avoir atteint son but
    3. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.96
    4. Guy Haarscher, La laïcité, Paris, PUF, que sais-je ? 3e édition, 2004, ISBN 2130539157, p.102
    5. ab Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.99
    6. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.99-100
    7. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.87
    8. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.100
    9. (en) Une étude de Penny Edgell (sociologue) [1]. Référence : Atheists as ‘Other’: Moral Boundaries and Cultural Membership in American Society, Penny Edgell, en collaboration avec Joseph Gerteis et Douglas Hartmann. 2006. in American Sociological Review #71 (avril 2006)
    10. Fabrice Nodé-Langlois, « L’Église s’invite dans les écoles russes », dans Le Figaro du 02/09/2006, [lire en ligne]

     

     

    Bibliographie [modifier]

     

    Ouvrages

     

    • Jean Baubérot :
      • Vers un nouveau pacte laïque, Paris, Le Seuil, 1990.
      • Religions et laïcité en Europe (direction), Paris, Éditions Syros, 1994.
      • Histoire de la laïcité en France, PUF, collection Que sais-je ?, 2003.
      • Laïcité 1905-2005, entre passion et raison, Le Seuil, 2004.
      • Les Laïcités dans le monde, PUF, collection Que sais-je ?, 2007.
    • Gérard Delfau, Marc Halpern (dir.), La laïcité : ciment de la République, valeur universelle, actes du colloque du 18 décembre 2003 au Sénat à Paris, Paris, Éditions maçonniques de France, 2004 (ISBN 2-84721-051-2).
    • Gérard Delfau, Du principe de laïcité : un combat pour la République, Paris, les Éditions de Paris, 2005 (ISBN 2-84621-072-1)
    • Jean-Michel Ducomte :
      • Regards sur la laïcité, Edimaf, 2000.
      • La laïcité, Les Essentiels Milan, 2001.
      • La loi de 1905 : quand l’État se séparait des Églises, Les Essentiels Milan, 2005.
    • Jaid Javad, Être croyant dans une société laïque (Thèse sous la direction de Michel Maffesoli), Université Paris V René Descartes, 2005.
    • Francis Messner, Pierre-Henri Prélot, Jean-Marie Woehrling (dir.), Traité de droit français des religions, Paris, Litec, 2003 (ISBN 2-7111-3514-4).
    • Henri Pena-Ruiz, Histoire de la laïcité : genèse d’un idéal, Découvertes Gallimard, 2005, (ISBN 2-07-030038-2).
    • Henri Pena-Ruiz, La laïcité, GF Flammarion (ISBN 2-08-073067-3).
    • Odon Vallet, Petit lexique des idées fausses sur les religions, Albin Michel, 2002 (ISBN 2226130934).

     

    Rapports et articles

     

    • Rapport à Monsieur le Président de la République par la Commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité dans la République, Paris 2003.
    • Pierre Bosset, « Le droit et la régulation de la diversité religieuse en France et au Québec : une même problématique, deux approches », in Bulletin d’histoire politique, vol. 13, no  3, printemps 2005, p. 79-95.
    • José Woehrling, « L’obligation d’accommodement raisonnable et l’adaptation de la société canadienne à la diversité religieuse », in Revue de droit de McGill, vol. 43, 1998, p. 321 et alii.

     

     

    Voir aussi [modifier]

     

     

     

    Articles connexes [modifier]

     

     

     

    Liens externes [modifier]

     


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    Dimanche 3 août 2008

     




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    Devise de l’État français sur le tympan d’une église.
    Devise de l’État français sur le tympan d’une église.




    Étymologie [modifier]

    Le mot « laïc » est issu du latin laicus, de même sens, lui-même issu du grec laikos, qui signifie « qui appartient au peuple » par opposition aux organisations religieuses.

     

    Le mot fut repris par la langue religieuse, pour différencier les Lévites, voués au service du temple, du reste du peuple Juif. Le terme laïc fut ainsi également utilisé au sein de la religion catholique pour désigner toute personne qui n’est ni clerc, ni religieux (ce qui ne l’empêche pas de se voir confier certaines responsabilités au sein de l’Église, ni d’être croyant).

     

     

    Origine du concept [modifier]

     

    Le concept de laïcité, en tant que séparation du pouvoir religieux et du pouvoir séculier est ancien ; on pouvait déjà le voir dans l’antiquité gréco-romaine. De même, au Ve siècle, le pape Gélase Ier avait énoncé la doctrine des deux glaives visant à séparer le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle au sein de l’Église.

     

    Le concept moderne de laïcité, lui, émerge lorsque les États décident de tolérer d’autres religions que leur(s) religion(s) d’État. Mais la liberté de culte change de nature : tous les cultes y sont égaux, et subordonnés aux règles de l’État. Si une règle religieuse entre en contradiction avec une règle de l’État, les adeptes de cette religion se trouveront persécutés. La laïcité est donc parfaitement compatible avec une liberté de culte restreinte (indépendamment de tout jugement sur la légitimité d’une telle restriction, qui frapperait par exemple un culte pratiquant les sacrifices humains…)

     

    Les mots de la famille laïcité recouvrent donc deux acceptions :

     

    • les termes apparus au XIIe siècle et XIIIe siècles (lai, laïc) et ayant pour origine le mot grec laikos (du grec laos, peuple) concernent des classifications au sein de l’Église catholique. Ils signifient « Qui n’appartient pas au clergé ni à un ordre religieux ».
    • les termes apparus au XIXe siècle (laïque, laïcité) sont dérivés du mot laïc et ne désignent plus une réalité propre à l’Église catholique mais un principe de séparation du pouvoir politico-administratif et du pouvoir religieux. Ils signifient « Qui est indépendant vis-à-vis du clergé et de l’Église, et plus généralement de toute confession religieuse. »

     

     

    Les trois conceptions principales[citation nécessaire] de la laïcité [modifier]

     

    On oppose aujourd’hui trois conceptions de la laïcité.

     

     

    La conception française [modifier]

     

     

    Principe [modifier]

     

    La conception française est, dans son principe, la plus radicale des conceptions de la laïcité (comparativement), quoiqu’elle ne soit pas totale. La justification de ce principe est que, pour que l’État respecte toutes les croyances de manière égale, il ne devrait en reconnaître aucune. Selon ce principe, la croyance religieuse relève de l’intimité de l’individu. De ce fait, l’État n’intervient pas dans la religion du citoyen, pas plus que la religion n’intervient dans le fonctionnement de l’État. La laïcité à la française pose comme fondement la neutralité religieuse de l’État. L’État n’intervient pas dans le fonctionnement de la religion, sauf si la religion est persécutée (article 1 de la loi de 1905 : "l’État garantit l’exercice des cultes.").

     

    Ce principe a été énoncé essentiellement en deux temps :

     

    • d’une part, sous la Révolution française, notamment dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (qui fait cependant référence à un Être Suprême, voire supra) et qui est reprise par le préambule de la Constitution de 1958, dont l’article Ier rappelle que : La France est une République laïque ;
    • et d’autre part, par la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État, qui introduit les principes de non-ingérence et de séparation avec les institutions religieuses ; les institutions religieuses ne peuvent avoir d’influence sur l’État et l’État ne peut avoir d’influence sur les Églises ou leurs croyants sauf en tant que citoyen : la séparation est donc réciproque (contrairement à la conception turque, voir infra).

     

    La conception française de laïcité, bien que dans son principe la plus radicale, a été extrêmement marquée dans son application pratique par le fait qu’il s’agit d’un long et périlleux combat anticlérical, consistant non pas à séparer le pouvoir politique du fait religieux en tant que tel, mais à réduire l’influence de l’Église Catholique et des militants politiques chrétiens.

     

    Les dispositions de la loi, dont il est question ici, ont donc fait l’objet d’une négociation entre l’Église Catholique et le législateur[réf. nécessaire]. Il fallait pour l’Église protéger ses privilèges, son patrimoine et ses réseaux et pour l’État composer avec le fait que bon nombre des parlementaires et hommes politiques étaient issus des milieux catholiques pratiquants. Les autres grandes religions monothéistes n’ont pas figuré à la table des négociations et leur influence était d'ailleurs marginale, d’où le déséquilibre de traitement qui existe jusqu’à nos jours entre les diverses religions.

     

    Le principe de laïcité ne s’est appliqué qu’aux citoyens et en France métropolitaine. Dans les colonies et même en Algérie (départementalisée), la population d'origine indigène n'avait pas la pleine citoyenneté et le droit qui s'appliquait faisait une large place aux coutumes locales, y compris en matière de place des cultes, des structures religieuses et de leurs ministres. De cette situation proviennent, d’ailleurs, les problèmes d’intégration en France à partir des années 1960, lorsque les immigrés de ces colonies, qui pouvaient jusqu’alors publiquement exercer leur religion, sont arrivés en France où il était d’usage tacite de se confondre dans la population[1].

     

    Énoncé en 1905, le principe de laïcité ne s'applique pas non plus en Alsace-Lorraine (où le régime du concordat prévaut).

     

    Aujourd’hui, au niveau de l’Europe, les tentatives d’inclusion de la notion de valeurs chrétiennes dans la Constitution européenne tendent à amorcer un mouvement qui trahit toujours cette même lutte d’influence[réf. nécessaire].

     

     

    Applications concrètes du principe [modifier]

     

    La première et plus importante traduction concrète de ce principe en France concerne l’état civil, auparavant tenu par le curé de la paroisse qui enregistrait la naissance, le baptême, le mariage et la mort des personnes. Depuis 1792, il est désormais tenu par l’officier d’état civil dans la commune (le maire) et tous les actes doivent être enregistrés devant lui (à l’exception du baptême qui n’est pas un acte enregistré).

     

    Les cérémonies religieuses (mariage religieux, baptême, enterrement…) n’ont plus de valeur légale et n’ont qu’un caractère optionnel. Elles sont même interdites avant l'équivalent civil, s'il existe  : par exemple, un mariage religieux ne pourra être effectué (si les participants le souhaitent) que postérieurement à un mariage civil. En dépit du principe affiché, l'état intervient donc dans le culte.

     

    Par principe, la laïcité est un concept étroitement lié à celui de la liberté d’expression et d’opinion. Il est permis à chacun de pratiquer la religion de son choix (ou de n’en pas pratiquer du tout), tant que cette pratique ne va pas à l’encontre des droits d’autrui.

     

    Mais cette liberté est limitée dans certains cas. C’est le cas notamment des fonctionnaires en service qui n’ont pas le droit de porter de signe religieux. Là encore, il ne s'agit pas spécifiquement d'une application du principe de laïcité, le même interdit existant pour d'autres comportements (militantisme politique, etc.)

     

    L’État ne doit ni poser des questions (dans le cadre d'un recensement), ni distinguer entre les personnes sur la base de critères religieux. Ce n'est toutefois pas une application du principe de laïcité, le même interdit existe pour d'autres catégorisations sensibles (origine ethnique, couleur de peau, appartenance politique ou syndicale, etc.). Au niveau collectif, le fait qu'une organisation soit ou non affiliée à une religion ne peut pas non plus entrer en considération : seules les activités cultuelles sont exclues, mais un club sportif dépendant d'une église peut obtenir des subventions aussi bien qu'un club laïc, dans la mesure où il est aussi ouvert aux laïcs. De même, les écoles confessionnelles peuvent participer au "service publique de l'éducation" (l'état en paye alors les professeurs et les collectivités territoriales peuvent contribuer à leur bonne marche), ce qui implique notamment qu'elles respectent les programmes officiels, et qu'elle doivent accueillir (service public oblige) tous les élèves qui le souhaitent indépendamment de leur religion et sans prosélytisme dans le cadre des cours. 90 % des écoles privées en France sont catholiques.

     

    Icône de détail Article détaillé : Enseignement privé en France.

     

    Dans le système éducatif français, la formation religieuse (dans le sens « enseignement de la foi ») ne fait pas partie du cursus des élèves ; néanmoins, une demi-journée par semaine est libre justement pour que cet enseignement puisse être assuré (le mercredi), et d'autre part les établissements peuvent disposer d'aumôneries et de groupes de pratiquants actifs, même dans le cadre d'un établissement public, et a fortiori dans les établissement privés : l'exercice du culte est libre même à l'intérieur des établissements publics, à condition de ne pas perturber le fonctionnement ni de se transformer en prosélytisme (impossible d'interrompre la classe pour une prière, d'exiger un menu spécifique à la cantine, ou de squatter la cour de récréation pour une messe, par contre on peut disposer d'une salle libre par ailleurs pour cela). De même, les signes religieux "ostentatoires" sont interdits dans les écoles publiques[2].

     

    Il existe en outre des propositions pour que le fait religieux, un enseignement descriptif des caractéristiques des religions (dogmes, structures, histoire, etc.) soit inscrit au programme, cependant un tel enseignement semble excessivement délicat à mettre en place (en évitant aussi bien l'apologie que la critique choquante) tandis que son utilité ne semble pas suffisante pour réunir assez de suffrages : ces propositions ne se sont pas concrétisées.

     

     

    Exceptions [modifier]

     

    Pour des raisons historiques, il existe certaines exceptions locales : l'acte de naissance pratique du principe de laïcité est la loi de 1905 qui ne s’appliquait alors pas outre-mer, ni en Alsace-Moselle alors annexés par l'Empire allemand suite à la défaite française de la Guerre franco-allemande de 1870.

     

    • lors du rattachement de l'Alsace-Moselle au territoire national, après la victoire française de la Première Guerre mondiale, la question s'est posé de l'extension du corpus juridique français à ces régions, qui en avaient été séparé pendant plus de 40 ans. A la demande unanime des députés locaux, elles ont conserver certaines de leurs règles propres, notamment pour les cultes.

     

    Icône de détail Article détaillé : Droit local en Alsace et en Moselle.

     

    Dans ces régions improprement appelées concordataires (le Concordat ne s’applique en principe qu’aux citoyens de confession catholique, les articles organiques régissant les autres cultes), les ministres des cultes sont rémunérés par l’État et réputés personnels de la fonction publique et l’école publique dispense des cours d’instruction religieuse (catholique, luthérienne, réformée ou israélite). Les cultes reconnus sont très encadrés (nomination des évêques par le ministre de l’Intérieur…) ; les actes d’état civil continuent d’être du domaine de l’État. L’Islam n’y est pas un culte reconnu (il n’y avait pas de musulmans en France en 1801), mais on lui applique les mêmes règles (construction de la mosquée de Strasbourg…).

     

    • À Mayotte (collectivité d’outre-mer), demeure le principe des cultes reconnus. Le préfet nomme un cadi qui applique la charia en matière matrimoniale et familiale. Cette exception est un reliquat du régime colonial.

     

     

    La conception des États-Unis d’Amérique [modifier]

     

    Icône de détail Article détaillé : Religion aux États-Unis d'Amérique.

     

    Les États-Unis sont une République fortement imprégnée par les valeurs chrétiennes (tradition puritaine pour la Nouvelle-Angleterre, mais aussi baptiste, méthodiste, et catholique). Pourtant, dès l’époque de la Révolution américaine, l’idée de laïcité est un concept incontournable en Amérique, hérité des Lumières.

     

    Ainsi, la Déclaration d'indépendance américaine, rédigée par le déiste Thomas Jefferson en 1776, fait référence à un Dieu créateur qui légitime les droits de l’Homme. Jefferson était farouchement attaché à la séparation des Églises et de l’État, comme en témoigne ses écrits :

     

    « J’ai toujours considéré qu’il s’agissait d’une affaire entre l’homme et son créateur, dans laquelle personne d’autre, et surtout pas le public, n’avait le droit d’intervenir[3]. »

     

    Dans l’une de ses lettres, Jefferson évoque l’impérieuse nécessité d’un « mur de séparation » entre l’État et les Églises[4].

     

    D’autres pères fondateurs des États-Unis se sont prononcés en faveur de la séparation des Églises et de l’État :

     

    • George Washington :

      «  Tous possèdent également la liberté de conscience et les protections de la citoyenneté. Le gouvernement des États-Unis n’apporte aucun soutien au sectarisme, ni aucune assistance à la persécution, et requiert seulement que tous ceux vivant sous sa protection se conduisent en bons citoyens […] Les croyances religieuses d’un homme ne le priveront pas de la protection des lois, ni du droit d’obtenir et d’exercer les plus hautes fonctions publiques existantes aux États-Unis[5]. »

    • James Madison :

      «  Le gouvernement n’a pas l’ombre d’un droit de se mêler de religion. Sa plus petite interférence serait une usurpation flagrante[5]. »

    • John Adams :

      « Le gouvernement des États-Unis n’est en aucune manière fondé sur la religion chrétienne ; il n’a aucune inimitié envers la loi, la religion ou la tranquillité des musulmans[6]. »

    • Thomas Paine :
    • « De toutes les tyrannies qui frappent l’humanité, la pire est la tyrannie en matière de religion[7]. »

     

     


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  • Le 3 août 2008

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    sur mon blog préféré, d'Unité, de communion, de fraternité :

    http://le-jardin.over-blog.com


    A noter :

    A Marseille,

    il existe une association,

    Marseille Espérance,

    qui réunit, en dialogue et en fraternité, les trois grandes religions monothéistes.

    Exemple à suivre ! Et à reproduire...


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