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    Dimanche 29 mars 2009

     

     



    Humour israélien : c'est quoi Israël


    Texte à la mémoire d’Ephraim Kishon,
    le plus grand humoriste israélien.



    Israël :

    C'est le seul pays où les chômeurs font la grève.

    C'est le seul pays qui a deux ministres du Trésor et pas un rond.

    C'est le seul pays où chaque mère a le numéro de portable du sergent de son fils à l'armée.

    C'est le seul pays qui importe de l'eau par bateaux citernes au moment où le pays est inondé par les pluies.

    C'est le seul pays qui a envoyé un satellite de communications dans l'espace, où on ne vous laisse jamais terminer une phrase.

    C'est le seul pays où sont déjà tombées des fusées de l'Irak, des katyouchas du Liban, des Qassam de Gaza et où un appartement trois pièces coûte plus cher qu'à Paris.

    C'est le seul pays où un repas Israélien est composé d'une salade arabe, d'une pita irakienne, d'un kebab roumain et d'une crème bavaroise.

    C'est le seul pays où le gars avec la chemise pleine de taches est le ministre et le gars au complet gris, son chauffeur.

    C'est le seul pays où des musulmans vendent des articles religieux aux chrétiens en échange de billets portant l'effigie du Rambam (Maïmonide).

    C'est le seul pays où les jeunes quittent la maison à l'âge de 18 ans pour revenir y habiter à l'âge de 24.

    C'est le seul pays où aucune femme n'est en bons termes avec sa mère mais où elles se parlent néanmoins trois fois par jour - généralement pour parler - de vous.

    C'est le seul pays où on vous montre des photos des enfants alors qu'ils sont présents.

    C'est le seul pays où on peut connaître la situation sécuritaire selon les chansons à la radio.

    C'est le seul pays où les riches sont à gauche, les pauvres sont à droite et la classe moyenne paie tout.

    C'est le seul pays où on peut obtenir en dix minutes un logiciel pour diriger des véhicules spatiaux, où il faut attendre un mois pour réparer la machine à laver.

    C'est le seul pays où si l’on demande à une fille dans quelle unité elle a servi à l'armée, on découvre qu'elle était officier parachutiste alors que vous n'aviez été que caporal à la cantine militaire.

    C'est le seul pays où le décalage entre le jour le plus heureux et le jour le plus triste n'est souvent que soixante secondes.

    C'est le seul pays où lorsque vous détestez les hommes politiques, les fonctionnaires, les taxes, la qualité du service et la situation en général, vous prouvez que vous aimez le pays et qu'en fin de compte c'est le seul pays dans lequel vous pouvez vivre.

    Traduction française de Hesi Carmel, journaliste à l'Express et écrivain.

    http://www.juif.org/le-mag/127,humour-israelien-c-est-quoi-israel.php


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    Dimanche 29 mars 2009





    Eva : J'ai horreur de Doc Gynéco,
    fan obséquieux de Sarkozy et d'Israël,
    provocateur déguisé en homme de paix,
    fédérateur qui exclut,
    universaliste partisan, communautariste !
    J'ai souligné en orange ce avec quoi je suis d'accord.
    Et j'ai sursauté à plusieurs reprises ! 

    Oui, avec des hommes comme lui,
    c'est le choc de civilisations garanti !




    Extraits.

    Doc Gynéco ne laisse pas indifférent. Pour Judéocité, le Gainsbourg du rap français partage ses doutes et ses certitudes avec franchise. Car il est comme cela, Bruno, franc et direct. Il prend toujours autant de plaisir à parler de ses chansons, mais aussi ses opinions, une facette intéressante de son personnage encore peu connue du grand public.



    Vous dites souvent qu’être artiste, c’est s’engager…

    On ne peut pas se cantonner à vendre des disques. Un artiste qui ne s’engage pas est inutile.



    Quel est votre message alors pour fédérer les communautés ?


    En se référant au meilleur message de paix… celui de Moise. Je ne pourrais jamais faire mieux que ces lois qui nous ont été apportées depuis des millénaires. Après, se battre sur le terrain, convaincre et aimer les gens, ça devient mon travail. C’est sûr, les clivages religieux, de race, de couleur prennent une importance énorme. Mais cela ne m’intéresse pas. Je suis pour les mélanges. Le racisme, ce n’est jamais qu’une preuve, un aveu qu’on est complètement inhumain et con. J’adorerais rencontrer toutes les races d’humains qu’il y a sur cette belle planète terre.



    Vous avez dit en parlant de Dieudonné, qu’en tant que Noir, il devrait ressentir ce qu’est être juif


    Oui. Il a normalement la connaissance de l’Histoire et des souffrances endurées par le peuple juif. Mais Dieudonné est un antisémite, c’est une maladie nouvelle. Je suis fatigué aussi d’entendre des stéréotypes sur les Juifs et l’argent. C’est vrai qu’on trouve des Juifs dans les banques, le cinéma… Où est le problème ? L’argent n’est pas un tabou. Il y a autant de Noirs dans le football. Si Dieudonné a un malaise à être dans un milieu où il y a beaucoup de Juifs, qu’il change de métier.


    Il a attisé les haines...


    Malheureusement. Mais chacun a une responsabilité. A nous de nous réveiller et de réfléchir à ce que l’on peut faire, à notre manière de s’en sortir pour être aussi bons économiquement. Mais à aucun moment il ne faut avoir de jalousie, de rancoeur envers les autres. C’est ridicule et inutile. Les Juifs ne sont pas responsables de mon malheur ni de celui des miens. Tout ça me fait penser à Ilan…


    Etiez-vous présent à la manifestation ?


    J’étais le seul rappeur. Ce n’est pas normal, je suis fâché contre eux. Ilan est précisément le symbole de ces préjugés idiots et dangereux. Il faut arrêter. Je dis aux gens d’être plus fort que les préjugés. Surtout, ce n’est pas les caractéristiques que je connais du peuple juif.


    Qu’en connaissez vous ?


    Je sais que comme l’homme de couleur, le Juif a toujours été persécuté. Et il l’assume. D’ailleurs, le policier martiniquais qui a risqué sa vie en Novembre dernier pour un supporter israélien est un symbole magnifique. Comme l’étoile David que je porte qui symbolise la philosophie rasta, proche du peuple juif. Je connais aussi celui qu’il ne faut pas nommer…mais j’écris son nom.


    C’est interdit !


    Moi, je peux parce que je suis auteur. Il faut faire connaître son nom, c’est important. C’est notre D. à tous. Tout passe par lui et ses prophètes. Israel est ma mère et le D. d’Israel est mon père. Après, chacun l’interprète comme il veut... Nous venons tous du peuple d’Israël.


    Etes-vous déjà allé en Israel ?


    Pas encore. Mais je rêverais de me marier sur cette terre chargée de sainteté (NB Eva : souillée de sang aujourd'hui). Je trouve beau l’idée d’avoir enfin une terre promise. Quand je lis la Torah, ça me fait vibrer. J’y vois quelque chose de vrai, l’histoire d’un peuple et du monde. Et maintenant je vois Israel, j’ai de la chance.


    Son existence est pourtant menacée…


    Israel est né en faisant la guerre
    mais Israel est toujours là. On ne peut pas remettre cet Etat ni ce peuple en question. C’est illogique. Autant arrêter les croyances et les religions. Par ailleurs, je déteste l’expression « reconnaître Israel ». Cela ne veut rien dire. Moi, je ne reconnais pas l’Iran plutôt. Il n’y a pas de diplomatie avec ces gens là. Pas de dialogue avec des gens qui veulent te tuer. Je me suis toujours mis à la place des persécutés très facilement. J’ai toujours trouvé injuste ce qui arrivait au peuple juif. D’ailleurs, il faudrait protéger davantage les israéliens et les juifs. Sinon on va se réveiller encore trop tard.


    juif.org



    Annexe : Le vote juif....
    (même parution de ce dimanche 29 3 2009)


    Même si le "vote juif" n’existe pas et qu’il n’y a pas eu de "consigne officielle" des Institutions communautaires, Nicolas Sarkozy est le candidat plébiscité par une grande partie de la communauté juive. Il n’y a qu’à lire la presse juive pour le comprendre. François Bayrou est le candidat montant de ces dernières semaines et Ségolène Royal reste la candidate des juifs qui ont toujours été de gauche. Certains journaux annoncaient qu’une petite frange de la communauté juive soutiendrait Philippe de Villiers mais nous avons pris le parti de ne pas le croire...Zoom sur les 3 candidats choisis par la communauté juive de France.



    Nicolas Sarkozy, Président de l’UMP : Grand Favori de la communauté juive

     

    Fils d’un immigré hongrois et d’une descendante de Juifs de Salonique, les origines juives de Nicolas Sarkozy contribuent à rassurer l’électorat juif. Selon Patrick Gaubert, député européen UMP et président de la Licra, Nicolas Sarkozy est « une véritable star chez les Juifs de France ». Dans le quotidien israélien Haaretz , le ministre de l’Aménagement du territoire, Christian Estrosi, assurait, fin novembre,que « Sarkozy est un candidat naturel des électeurs juifs ». Nicolas Sarkozy montre une certaine continuité dans son soutien à la communauté juive. Concernant Israël, ses différentes déclarations diffèrent de la politique internationale menée par Jacques Chirac et le quai d’Orsay, considérée par la  communauté juive comme « pro arabe ».

    Un homme d’engagement

    Il déclare lors de son discours d’investiture le 14 janvier 2007 : « J’ai changé quand j’ai visité le mémorial de Yad Vashem dédié aux victimes de la Shoah. Je me souviens, au bout d’un long couloir, d’une grande pièce avec des milliers de petites lumières et des prénoms d’enfants de 2 ans, de 4 ans, de 5 ans prononcés à voix basse de façon ininterrompue. C’était le murmure des âmes innocentes. Je me suis dit alors que c’était cela la politique : faire barrage à la folie des hommes en refusant de se laisser emporter par elle ». Concernant l’antisémitisme, Nicolas Sarkozy assure son engagement : « L’antisémitisme ne s’explique pas, car il ne peut y avoir d’explications à l’inexplicable. L’antisémitisme, ça ne s’explique pas, ça se combat ». Pour lui, « l’antisémitisme n’est pas la question des Juifs. C’est la question de la République  française. Chaque fois qu’un Juif est injurié en tant que Juif, c’est une tache sur la République ». Il préconise « la double tolérance zéro » à l’égard des actes antisémites : « ce serait faire trop d’honneur aux racistes et aux antisémites que de laisser penser que la France est un pays antisémite ». Après chaque acte antisémite, il a montré sa détermination à lutter activement contre ce fléau et n’a pas hésité  à se rendre au chevet des victimes. En 2003, le centre Simon-Wiesenthal lui a remis son prix.

    L’ami d’Israël

     

    Depuis son avènement à la tête de l’UMP le candidat à l’élection présidentielle multiplie des déclarations équilibrées à l’égard d’Israël et ne s’est jamais rendu dans les territoires palestiniens, contrairement aux autres responsables politiques français.

    Nicolas Sarkozy se présente volontiers comme « un ami d’Israël ». A l’occasion de son voyage en Israël en décembre 2004, il prône « la fin de la politique arabe de la France ». Il rappelle qu’Israël est une « démocratie amie de la France ». L’ancien Premier ministre israélien, Ariel Sharon le considérait comme « faisant partie de ses amis ». Shimon Pérès avait ajouté que Nicolas Sarkozy est « l’homme avec lequel il est possible de regarder l’avenir ». Lors d’une interview accordée au Figaro, le 1er septembre 2006, Nicolas Sarkozy, a déclaré que « le droit à la sécurité pour Israël est un droit sur lequel on ne peut pas transiger. Israël est une démocratie. Israël est né dans les conditions que l’on sait. C’est une responsabilité essentielle, pour tous les pays libres, d’assurer sa survie ».

    Concernant la guerre du Liban, lors d’une interview sur TF1, Nicolas Sarkozy désigne le Hezbollah comme « un agresseur qui se comporte de manière invraisemblable » estimant qu’« Israël doit se défendre et a le droit de se défendre » tout en devant « garder son sang froid ». Il ajoute : « si on est un ami d’Israël – et je le suis – on doit conseiller à Israël de ne pas faire de la surenchère, de proportionner la réaction. Je sais bien que c’est plus facile à dire de Paris que d’Haïfa mais c’est une réalité ». Le Ministre de l’Intérieur manifestera également son soutien au peuple libanais : « Je suis un ami du Liban. Le comportement irresponsable du Hezbollah conduit aujourd’hui à la désagrégation d’un Etat qui depuis 15 ans faisait des efforts pour se reconstruire. Chacun doit bien comprendre qu’il faut débarrasser le Liban des influences extérieures ». Le 24 juillet 2006, Valérie Pecresse, porte-parole de l’UMP exprimera le souhait de l’UMP « d’une application pleine et entière de la résolution 1559 de l’ONU qui prévoit, outre le départ des forces d’occupation au Liban, le désarmement des milices armées présentes au Liban, notamment du Hezbollah, qui seul peut apporter les garanties de sécurité nécessaires à Israël ». Lors de la récente visite de Benjamin Netanyahou à Paris, Nicolas Sarkozy l’a accueilli à bras ouverts et a de nouveau manifesté son amitié pour l’Etat hébreux.

    Politique internationale

    Les positions de Nicolas Sarkozy concernant les Etats-Unis sont très différentes de celles du Président Chirac. Alors que Jacques Chirac avait refusé d’engager la France dans la guerre en Irak et que Dominique de Villepin, avait mené campagne, en 2003, contre la politique américaine, Nicolas Sarkozy semblait très proche du président George W. Bush, lors de son voyage aux Etats-Unis en septembre 2006. Une visite fortement critiquée par les chiraquiens. A cette occasion, Nicolas Sarkozy avait rencontré à New York les organisations juives américaines ainsi que le président du Congrès Juif Mondial, Israël Singer. Le prix de « l’homme politique de l’année » lui a été attribué par l’Union des patrons juifs de France qui l’ont désigné comme celui qui « saura sans doute redonner une nouvelle dynamique aux relations d’amitiés solides qui lient Paris, Washington et Jérusalem ».

    Les positions de Nicolas Sarkozy concernant l’Iran sont très fermes. Invité du journal de TF1, le dimanche 16 juillet 2006, il déclare : « L’Iran se met un peu plus au banc de la communauté internationale. Il y a un moment où il faut dire les choses telles qu’elles sont : il y a plus que des soupçons sur les liens entre le Hezbollah et le régime iranien dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’on est consterné par son attitude et par ses déclarations. ».

    Lors d’un entretien accordé au Figaro, le 1er septembre 2006, il qualifie le Hezbollah de « mouvement terroriste » et ajoute : « L’attitude qui consiste à envoyer des roquettes sur le nord d’Israël sans se demander sur qui vont tomber ces roquettes est une opération terroriste. Accepter d’être financé par l’Iran dont on sait ce que disent ses dirigeants revient à se situer dans le camp des terroristes ».

    Nicolas Sarkozy, « Français de sang mêlé » comme il se qualifie lui-même, paraît être le candidat « choisi » par une grande partie de la communauté juive. La rupture avec la politique pro-arabe de la France semble être définitivement consommée par le nouveau dirigeant de l’UMP avec lequel « tout semble devenu possible ».

    Les plus : Nicolas Sarkozy est un homme qui a dirigé de nombreux ministères, ce qui peut rassurer certains électeurs. Il est jeune, dynamique, expérimenté. Il est démocrate, parle de droits et de devoirs envers la République. Il est entouré d’une équipe dont beaucoup sont issues de la diversité. Il est contre le communautarisme. Il a manifesté son soutien et son écoute aux droits des femmes. Il a reçu la communauté musulmane, africaine, asiatique. Il soutien aussi la communauté homosexuelle. Il a signé le Pacte écologique de Nicolas Hulot. Concernant la communauté juive, il semble être concerné dans la lutte contre l’antisémitisme. Entretenant de bonnes relations avec le Crif et le Consistoire de Paris, il est à l’écoute des préoccupations religieuses de la communauté juive. C’est un Européen convaincu. Il manifeste à l’encontre d’Israël, une position plus équilibrée que ses prédécesseurs, il ne pratique pas un antiaméricanisme primaire. De nombreux élus de prestige l’ont rejoint, comme Mme Simone Veil. Il met le travail et l’emploi au premier plan d’un programme offensif. Il est le chouchou des patrons de PME et des entrepreneurs. Il a su rallier des artistes et des intellectuels qui votaient à gauche (Marek Halter, André Glucksman, Alain Finkelkraut…).

    Les moins : Il dérape souvent et emploi des termes trop familiers comme Karcher, racaille…Il parle de « moutons dans les baignoires » et tombe dans les pires clichés concernant les pratiques musulmanes. Maladresse ou ratissage d’électeurs de l’extrême-droite, il veut un ministère de l’immigration et de l’Identité nationale et prend comme caution, Mme Veil, ancienne déportée. Il fait peur par ses prises de positions extrêmes et ses dérapages. Il se dit non communautaire mais rencontre séparément chaque communauté, homosexuelle, juive, musulmane, africaine, asiatique…Il appréhende de se rendre dans les cités ; Il n’aime pas le contact, n’embrasse pas, ne serre pas les mains lors de ses meetings. S’il est élu, saura t-il faire face aux émeutes de banlieues prévisibles ? Ne pratiquera t-il pas une politique intérieure trop sécuritaire ? Proche du Medef, il prône un ultra-libéralisme calqué sur le modèle anglo-saxon (suppression des 35h, assouplissement des règles de licenciements...). Ce qui constituerait pour certains, une menace pour les acquis sociaux. Il multiplie les erreurs de castings pour ses people supporters, de Doc Gyneco, Steevy à Jonnhy Halliday qui s’expatrie pour ne plus payer ses impôts en France.



    François Bayrou, le Dauphin de la Communauté juive

     

    François Bayrou représente un véritable danger pour Nicolas Sarkozy et commence à séduire la communauté juive. Toujours présent lors des manifestations contre l’antisémitisme, ce fervent catholique se dit conscient que « l’antisémitisme n’appartient pas au passé » et que « le sort d’Israël importe non seulement aux Israéliens, ou aux Juifs, mais surtout à l’ensemble de l’humanité ! ».

    « Rester vigilant face à l’antisémitisme »

    Lors d’une interview accordée à Tribune juive, François Bayrou déclare : « Il faut toujours se méfier, toujours être vigilant. L’antisémitisme est prêt à se réveiller, surtout chez les esprits fragiles, surtout dans les moments de tension. La vieille dérive antisémite chez les chrétiens a pratiquement disparu et au moment où l’on s’apprêtait à respirer, on voit aujourd’hui grandir un nouvel antisémitisme, aux racines gauchistes, tiers-mondistes, qui reprend les mêmes abjections ‘relookées’. Le peuple juif a été le bouc émissaire de toute l’horreur et de toute la barbarie du monde ». Mais François Bayrou refuse la démagogie, le double langage et la complaisance et ne fait pas des différences de traitement entre les citoyens français : « Quelle que soit la personne attaquée, que ce soit un musulman, un catholique ou un juif, un Français et une communauté intégrée du peuple français méritent la même attention et la même émotion, le même bouleversement, et la même solidarité ». François Bayrou se revendique comme chrétien pratiquant régulier et comme un lecteur passionné de la Bible et avoue « se confier à Dieu dans les moments de choix ». Il confie avoir mis « beaucoup de lui-même à réfléchir à l’histoire du peuple juif, à son destin, à sa mission ». Mais pense à ce même titre qu’il est « nécessaire de bien délimiter le domaine de la foi et de la pratique - personnelles, familiales ou communautaires - et le domaine des principes républicains qui nous permettent de tous nous retrouver ». En 1990, il déclare : « Mon engagement chrétien est plus important que mon engagement politique. Et je ne tiens pas à ce qu’ils se mélangent." « Moi qui aime Israël, le Liban et qui aime et respecte la Palestine » Lors de son discours à l’Université des jeunes de l’UDF, à la Grande Motte, François Bayrou a affirmé l’importance de « relancer l’Europe pour le Proche-Orient ». Il a ajouté que « le chemin ouvert jadis par Schuman et Monnet - pour moi qui aime Israël, qui aime le Liban, qui aime et respecte la Palestine - est le seul chemin disponible pour qu’ils sortent de la guerre et retrouvent la paix. L’édification d’une communauté où chacun garderait sa souveraineté, j’allais dire de manière fédérale. Passer directement de la guerre à la maison commune, dans laquelle chacun a son espace, dans laquelle, épuisés de se faire la guerre pour des choses tellement sensibles qu’il n’y a pas de fin à cette guerre, on décide que ces choses sensibles on les gérera ensemble : l’eau, les réfugiés, les Lieux Saints. Nous avons géré comme ça le charbon et l’acier : on s’est fait cent ans de guerre pour le charbon et l’acier ! ». Il a réaffirmé la nécessité d’une position commune de l’Europe pour peser davantage dans le Conflit : « Le sort d’Israël importe non seulement aux Israéliens, ou aux Juifs, mais surtout à l’ensemble de l’humanité ! L’avenir d’Israël, c’est la pierre de touche de notre capacité à refuser la fatalité ».

    Politique internationale

    François Bayrou pense que si l’Europe veut se faire entendre et peser sur l’échiquier international, il lui faut réussir à parler d’une seule voix : « Tant que l’Europe ne parlera pas d’une seule voix, tant que chacun des Etats européens parlera pour soi, on n’aura pas l’efficacité qu’on attend. La communauté internationale a besoin d’une Europe forte et unie qui assume ses responsabilités » a t-il déploré. Face à l’Iran, il a qualifié les propos du Président iranien à l’encontre d’Israël de « purement et simplement inacceptables ». Il s’est alarmé du danger incarné par l’Iran « pour l’ordre mondial de par son appel à la destruction d’Israël et sa décision supposée d’acquérir l’arme nucléaire ». Il a rappelé que « les démocraties ne peuvent pas accepter la prolifération nucléaire dans un pays qui affirme haut et fort qu’il faut en détruire un autre » et a comparé le défi lancé par l’Iran à la communauté internationale à celui lancé par l’Allemagne nazie au moment de la conférence de Munich en septembre 1938. François Bayrou a demandé également au gouvernement français de se montrer plus ferme vis-à-vis de l’Iran :« que le ministre français des Affaires étrangères se rende à l’ambassade d’Iran à Beyrouth et délivre de surcroît un brevet de respectabilité en désignant l’Iran comme « une puissance stabilisatrice dans la région » nous a paru un risque que la France n’aurait pas dû prendre. » Lors d’une interview, le bras droit de François Bayrou, le député Rudy Salles, président du groupe d’amitié parlementaire France-Israël, a rappelé que les discours de haine contre Israël ne sont pas nouveaux sous le soleil de la République islamique d’Iran : « celui qu’on qualifie depuis quelques années de chef de file des conservateurs modérés, l’ayatollah Ali Khamenei, est en effet lui aussi un coutumier du fait. C’est donc le régime islamiste lui-même qui révèle sa part la plus sombre à travers la figure radicale d’Ahmadinejab ». Concernant le Liban, Rudy Salles estime que la communauté internationale doit prendre le relais d’Israël au Liban. François Bayrou a déclaré que la France devrait demander « un mandat clair qui lui donne la capacité de désarmer les milices du Hezbollah ». Cette opération permettrait à Israël de ne plus subir les attaques terroristes et au Liban de retrouver sa souveraineté.

    François Bayrou représente le vrai changement, une autre manière de faire de la politique. Attentif, respectueux des croyances sans trop d’ostentation, il veut rassembler les citoyens autour des valeurs républicaines françaises sans fragmenter la société en communautés. Il rassure par son côté politique de droite ferme et par son côté de gauche sociale. La communauté juive se dit de plus en plus sous le charme…

    Les plus : Il incarne le changement. Il veut changer la manière de faire de la politique, mettre fin à la politique des clans. Il veut faire évoluer les Institutions. Croyant et républicain, il respecte la religion de tous en se montrant clair sur la séparation de la sphère publique et privée. Il respecte les communautés sans fragmenter la société française. Il est proche des jeunes de cité, tout en ne faisant pas de démagogie excessive. Il n’utilise pas la diversité comme moyen de convaincre. Il est conscient du danger de l’antisémitisme sans tomber dans la victimisation et la stigmatisation des immigrés. C’est un homme du terroir, attaché aux valeurs du Patrimoine français tout en voulant faire évoluer en profondeur la société. Il connaît à fond tous ses dossiers. Concernant l’Iran, il montre une attitude d’extrême fermeté. Défenseur de l’existence d’Israël, il prône le désarmement des milices du Hezbollah. Il fait la part des choses et ne fait pas d’amalgame entre la population palestinienne ou libanaise avec les extrémistes terroristes.

    Les moins : Il a un côté « brave homme », ce qui peut être ressenti comme de la faiblesse. Il a un côté eau tiède, ni de droite ni de gauche. Peu d’élus « de prestige » le soutiennent, on est en droit de se demander avec qui il gouvernerait s’il était président. De plus, on ne connaît pas bien son entourage. Il a une étiquette vieille France catho, démocrate chrétien proche de Giscard. Il a connu un gros échec au sein du gouvernement Balladur en tant que Ministre de l’Education nationale lorsqu’il a entrepris de réviser la loi Falloux pour permettre le financement public des dépenses d’investissement des écoles privées.



    Ségolène Royal, l’outsider de la communauté juive

     

    Ségolène Royal ne fait pas l’unanimité dans la communauté juive, même si « le Parti des juifs de gauche » vient d’être crée sous l’impulsion de Patrick Klugman, ancien président de l’UEJF. L’incident survenu au Liban avec le Hezbollah, la présence de Jean-Louis Bianco à ses côtés qui se déclare favorable à un dialogue avec le Hamas, ne rassure pas la communauté juive.

    Lors de son voyage au Liban, Ségolène Royal provoque un tollé général. Alors qu’un député du Hezbollah compare « Israël à un Etat nazi », elle ne le reprend pas, expliquant qu’elle ne l’avait pas entendu. Les réactions à Paris se mettent à pleuvoir : sa non connaissance de la politique internationale lui ait reproché par la droite et la communauté juive via le Crif exprime son indignation. Son voyage en Israël sera pourtant positif. Un dîner dans un restaurant chic de Jérusalem avec Tsipi Livni fait la une de la presse. Apparemment, lui fait un topo de la situation au Proche-Orient. L’incident semble oublié en France même si Julien Dray exprime sa colère dans Actualité juive, expliquant que si Ségolène Royal remporte l’élection présidentielle, le Crif devrait « ramper » pour être reçu. Après n’avoir pas répondu à l’invitation pour un petit déjeuner avec Roger Cukierman, Ségolène Royal se rend pourtant pour quelques minutes au dîner du Crif. Seul François Hollande reste dîner même s’il semble un peu vexé de ne pas être placé à la table d’honneur et relégué à une table annexe.

    Pour un « Etat palestinien viable » et « un Etat juif sécurisé »

    Lors de sa rencontre avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, Ségolène Royal a rappelé les principes de la diplomatie européenne : « Les principes de la paix sont connus : le peuple palestinien a droit à un État souverain et viable et Israël a droit à une sécurité durable ». Mais malgré ses déclarations équilibrées, son directeur de campagne, Jean-Louis Bianco, a signé ce texte,lors d’une rencontre avec Mme Monique Étienne, présidente de l’association France-Palestine Solidarité 04 : « Le Conseil des ministres européens des Affaires Etrangères a pris une décision politique grave en décidant de suspendre une partie importante de son aide financière au peuple palestinien. La suspension de l’aide (...) apparaît comme une volonté d’étranglement économique et social et comme la sanction de tout un peuple qui connaît déjà une terrible situation sociale. La décision de l’Union européenne revient ainsi encourager Israël à poursuivre, en toute impunité, sa politique unilatérale, en contradiction flagrante avec le droit international ». François Hollande, Premier secrétaire déclare également que « la réaction israélienne est disproportionnée au Liban, comme à Gaza, très au-delà de l’objectif annoncé : la libération de ses soldats. Israël a le droit à la sécurité et au respect de ses frontières, mais il doit également respecter le droit international, notamment le droit humanitaire, la souveraineté et l’intégrité de ses voisins ».

    Selon le PS, l’Europe doit jouer un plus grand rôle dans la paix au Proche-orient et ne doit pas laisser « aux Etats-Unis d’Amérique le soin de régler, mal d’ailleurs, les questions du monde ».

    Politique internationale : « Une position ferme contre l’Iran »

    Ségolène Royal a été très ferme concernant l’Iran. Elle a déclaré : « Je suis la seule dirigeante politique française à m¹être prononcée contre l¹accession de l’Iran au nucléaire civil. Lorsque j’ai exprimé cette position, j¹ai entendu les mêmes reproches, formulés par les mêmes personnes. Le Premier ministre israélien m’a, lui, remerciée pour cette prise de position ». Mais déclare également : « si on considère qu’on ne peut pas dialoguer avec ces régimes ou avec ces organisations, alors il faut en payer le prix, c’est-à-dire une escalade de la violence comme on le voit aujourd’hui. Et on voit que la situation militaire est sans issue. Et surtout que la politique américaine a abouti à l’inverse de l’effet recherché », tout en reconnaissant qu’il est difficile de « dialoguer avec un pays qui veut détruire Israël ».

    Concernant la dernière guerre du Liban, plusieurs déclarations ont été faites. Julien Dray, Porte parole du PS déclare que « le Hezbollah est l’agresseur en s’en prenant à des soldats de l’armée israélienne et en déclenchant des tirs de roquette sur les populations israéliennes » tout en déclarant que les moyens qui ont été mis en oeuvre afin de riposter sont « évidemment disproportionnés par rapport à la situation ». Malgré cette fermeté, Jack Lang s’est rendu à Téhéran afin de « comprendre leurs positions, sans pour autant les épouser ».

    Malgré des déclarations sur la légitimité d’Israël d’exister et de se défendre, l’entourage de Mme Royal dit parfois tout et son contraire. Le Parti socialiste, à force de vouloir, se dire l’ami des uns et l’ami des autres, semble ne pas vraiment savoir vraiment quelle attitude adopter dans cette région du monde.

    Les plus : Ségolène Royal est la plus engagée et innovante dans ses propositions écologiques. Elle est proche des citoyens avec sa démocratie participative et sa proposition de jury de citoyens. A l’écoute des jeunes, particulièrement ceux des quartiers sensibles pour lesquels elle souhaiterait lancer un plan sur cinq ans afin de les aider à créer leurs propres entreprises. Elle est la plus libérale concernant l’homoparentalité, les mariages gay.

    Les moins : Plusieurs bourdes en matière de politique internationale, elle semble la moins expérimentée. Elle se montre inconstante dans ses déclarations concernant le Proche-Orient et l’Iran.

    Savoir si le "vote juif" existe ou pas n’est pas ce qui compte. L’important est de se dire que les juifs ont mis de nombreuses années à être reconnus comme citoyens français et à obtenir le droit de vote. Chacune de vos voix compte, alors allez votez !

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    http://www.juif.org/go-blogs-14535.php

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    Dimanche 29 mars 2009

     

     

     

     

     


    Sommet arabe: le plan de paix avec Israël
    n'est pas sur la table pour longtemps

     

    [ 28/03/09  - 16H13 - AFP  ]

     

    © AFP - Karim Jaafar

     


    Les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis samedi à Doha pour préparer le sommet ordinaire annuel, ont averti Israël que le plan de paix arabe était toujours sur la table mais "pas pour longtemps", dans un projet de résolution à soumettre aux chefs d'Etat.

     


    "L'initiative de paix arabe, qui est aujourd'hui sur la table, ne le sera pas pour longtemps", selon le texte du projet de résolution adopté par les chefs de la diplomatie et dont l'AFP a obtenu une copie.

     


    "L'engagement arabe à maintenir cette initiative est tributaire de son acceptation par Israël", ajoute le texte. "Il n'est pas possible de parvenir à la paix tant qu'Israël persiste dans son obstination à refuser l'initiative de paix arabe".

     


    Cette initiative, adoptée en 2002 et relancée en 2007, prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem-est pour capitale et un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés palestiniens.

     


    Israël a relevé des "aspects positifs" dans cette initiative d'inspiration saoudienne mais ne l'a pas formellement acceptée, principalement en raison de la mention faite au droit au retour des réfugiés palestiniens.

     


    Déjà, le 2 mars, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud el-Fayçal, avait affirmé que l'initiative arabe "ne restera pas sur la table pour l'éternité".


    http://www.juif.org/go-news-93054.php




    Eva :

    Ce plan représente un bon compromis,
    acceptable par tous.

    Pas de paix sans compromis, sans concessions.

    Quand la Sagesse prévaudra-t-elle ?



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    L'UE presse Netanyahou d'accepter un État palestinien souverain

     

    Samedi 28 mars 2009

     

    Par la voix du chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, l'UE a enjoint le Premier ministre israélien pressenti, qui s'est toujours opposé à la création d'un État palestinien, de "respecter les engagements pris par le passé".

     

    AFP - L'Union européenne a appelé vendredi le prochain gouvernement israélien à accepter le principe de la création d'un Etat palestinien, et menacé sinon d'en tirer les "conséquences".
      
    Tant le gouvernement palestinien que le gouvernement israélien "doivent respecter les engagements pris par le passé, en particulier la solution à deux Etats et la reconnaissance de tous les accords des dernières années", a déclaré le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, lors d'une réunion avec ses homologues européens à Hluboka nad Vltavou, dans le sud de la République tchèque.
      
    Si le nouveau gouvernement israélien que présentera Benjamin Netanyahu ne respectait pas cette condition, "les relations deviendraient très difficiles et nous devrions discuter des conséquences que l'UE en tirerait lors de notre prochaine réunion ministérielle", prévue fin avril, a-t-il ajouté.
      
    M. Netanyahu est en train de parachever la formation d'un cabinet de droite, mais auquel se sont finalement ralliés les travaillistes.
      
    Le futur Premier ministre israélien s'est toujours dit hostile à la création d'un Etat palestinien souverain. Il envisage uniquement pour les Palestiniens une autonomie élargie, ce qu'ils refusent catégoriquement, et évoque une "paix économique" prévoyant l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie aux plans économique et de la sécurité.
      
    Plusieurs autres ministres des Affaires étrangères de l'UE ont également jugé qu'un gouvernement israélien qui n'accepterait pas la solution de deux Etats palestinien et israélien vivant côte à côte serait inacceptable.
      
    "Nous Européens exigeons que la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats reste au premier plan", a déclaré l'Allemand Frank Walter Steinmeier.
      
    "Les ministres des Affaires étrangères doivent envoyer un signal clair disant que si ce n'est pas le cas, l'UE ne pourra pas l'accepter" a ajouté le Luxembourgeois Jean Asselborn.
      
    "Ne jugeons pas un livre par sa couverture", a cependant tempéré le Finlandais Alexander Stubb, notant que M. Netanyahu "en tant que Premier ministre il y a quelques années, avait fait beaucoup pour le processus de paix".
      
    Il a malgré tout estimé que "le temps n'était pas venu" pour l'UE d'approfondir ses relations avec Israël, "parce qu'il y a un vide du pouvoir" des deux côtés, palestinien et israélien.
      
    Fin 2008, l'UE avait décidé de rehausser le niveau de ses relations bilatérales avec l'Etat hébreu, mais depuis l'offensive à Gaza, ce processus est au point mort.
      
    La Commission européenne a elle aussi appelé le futur gouvernement israélien à tenir les engagements passés, dans un message de son président José Manuel Barroso à M. Netanyahu.
      
    La Commission "se tient prête à vous assister et à vous soutenir dans votre recherche de paix, de prospérité et de sécurité pour les peuples d'Israël et de la région, sur la base d'une vision de deux Etats vivant côte à côte en paix et dans la prospérité", a souligné M. Barroso.
      
    Le président turc Abdullah Gül, en visite à Bruxelles lundi, a lui lancé une mise en garde à la droite israélienne.
      
    "Lorsque le gouvernement entrera en fonction, nous espérons assister à un changement de la rhétorique" de la droite israélienne par rapport à l'époque où elle était dans l'opposition, a-t-il dit.
      
    "Car si ces déclarations devaient continuer au gouvernement et devenir la politique du gouvernement, (...) la situation empirerait et cela entraînerait davantage de souffrances", a-t-il déclaré.
      
    "C'est la raison pour laquelle je pense que les dirigeants israéliens agiront de manière responsable une fois au gouvernement", a encore souligné M. Gül.
      


    - -

    http://www.juif.org/go-news-93040.php


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    Dimanche 29 mars 2009
    MONDE ARABO-MUSULMAN

    Jacques Chirac lance un projet
    contre le négationisme

    NOUVELOBS.COM | 28.03.2009 | 16:40

    L'ancien président lance un programme éducatif sur Internet mettant à disposition des informations sur la Shoah et les relations judéo-musulmanes en arabe, en persan et en turc.

    Jacques Chirac lors du lancement de sa fondation, le 9 juin (AFP)

    Jacques Chirac lors du lancement de sa fondation, le 9 juin (AFP)

    L'ancien président Jacques Chirac a lancé, vendredi 27 mars, en compagnie de représentants de 30 pays réunis à l'UNESCO le projet Aladin, programme éducatif visant à lutter contre le négationnisme de la Shoah dans le monde arabo-musulman.

    Ce projet à l'initiative de la Fondation pour la mémoire de la Shoah vise à rendre disponibles en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur le génocide des juifs pendant la Seconde guerre mondiale, les relations judéo-musulmanes et la culture juive. Il repose sur un site Internet http://www.projetaladin.org qui présente en cinq langues (arabe, persan, turc, anglais et français) l'histoire de la Shoah, du peuple juif et des relations entre les musulmans et les juifs au cours des siècles. Une bibliothèque numérique http://www.aladdinlibrary.org rend accessible en arabe et persan des témoignages sur la Shoah, dont "Si c'est un homme" de Primo Levi et "Le Journal d'Anne Frank", traduits pour la première fois dans ces langues.

     

    "L'apartheid insupportable de la mémoire"


     

    Lors de la conférence de lancement, Jacques Chirac a apporté son soutien et celui de sa Fondation pour le dialogue des cultures à ce "combat pour rétablir la mémoire de la Shoah là où elle est niée, effacée, déformée", la "faire connaître (...) sans vouloir faire porter aux pays musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur".

    L'ancien président a exprimé son inquiétude face à la montée d'une "nouvelle haine des juifs" au Proche-Orient du fait du conflit israélo-palestinien, mais aussi en Europe. Alors que Jean-Marie Le Pen a réitéré cette semaine ses propos condamnés par la justice sur la Shoah, "point de détail" selon lui de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, Jacques Chirac a dénoncé "l'apartheid insupportable de la mémoire" de la part de ceux qui affirment que l'Holocauste était "le problème des juifs". "Il n'est pas trop tard. Il n'y a aucune fatalité à la haine", a lancé celui qui avait reconnu en 1995 le rôle du régime de Vichy dans la déportation des juifs de France.

     

    "Appel à la conscience"


     

    La garde des Sceaux Rachida Dati a lu un message de soutien du président Nicolas Sarkozy. Le Sénégalais Abdoulaye Wade, président en exercice de l'Organisation de la conférence islamique, l'ancien président mauritanien Ely Ould Mohamed Vall et Simone Veil, ancienne présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, étaient également présents, ainsi que des représentants de l'Egypte, de Tunisie, du Maroc, du Qatar, de Bahreïn, de Turquie, d'Indonésie ou de Bosnie. Tous ont signé l'"appel à la conscience", déclaration symbolique prônant la lutte contre le négationnisme et "l'approfondissement d'un dialogue fondé sur la connaissance et le respect mutuels". (Avec AP)


    http://www.juif.org/go-news-93027.php



    Les réactions des lecteurs

    Julien 1er
    Appel à Jean Daniel et à qui de droit
    De retour au foyer, je constate effectivement la suppression de mon post envoyé ce matin à 9h ayant pour titre "La lampe d'Aladin risque de faire long feu". Heureusement qu'avant d'envoyer un post, je le couche sur mes papiers. Je n'ai fait que soutenir le projet de Chirac mais à condition de lancer en même temps un projet parallèle venant en aide aux palestiniens et à faire connaitre le drame qu'ils ne cessent de vivre. Est-ce un crime de ma part ? Je ne le pense point. Alors, pourquoi et comment un modérateur qui accepte les posts les plus haineux puisse supprimer le mien ? Encore un mot, le lien moderation-nobs@netino.fr ne répond point, autrement dit, inutile de porter plainte. Et autant dire que le Nouvel Obs vire à... Mais gardons l'espoir Monsieur Jean Daniel. Gardons l'espoir. Je peux toujours vous fournir le post de ce matin. Respectueusement à vous
    28.03 à 21h26 - Alerter
    Pauletmike
    BREIZ
    vous avez raison.Certains pensent "nuls".Les arabes ont su regrouper les savoirs d'orient et occident , en on fait une synthèse ,que ce soit dans la médecine ,la philosophie , la construction etc ..
    Maimonide a beaucoup appris d'eux.
    Mais la colonisation occidentale a tout détruit et a tout pris . quelqu'un de colonisé est considéré comme un sous homme. La colonisation a fait autant de dégat que l'holocauste et peut etre plus.
    28.03 à 21h20 - Alerter
    mahmoudbédoui
    Une action à soutenir
    Un groupe de chercheurs regroupant plusieurs nationalités a décidé de rassembler et de traduire pour une large diffusion tous les posts haineux, racistes, insultants, antisémites contre les palestiniens,les arabes et les musulmans. Son but est de démontrer la face cachée des ces fanatiques et extrémistes israéliens pour faire comprendre à l'opinion mondiale la réalité du drame vécu par les palestiniens et casser cette image d'Israël qui ne fait que se défendre et le soutien direct ou indirect des médias occidentaux. La diffusion de ces recherches se fera en premier lieu dans la toile, facebook, les campus de plusieurs pays, particulièrment ceux des USA qui deviennent de plus en plus sensibles à ce drame et à l'arrogance de cet Etat voyou. Remerciant dont cette bande de mercenaires et soutenant cette action en regroupant leurs posts, de préférence par thèmes et les faire circuler par les moyens que vous jugerez encourageants dans les milieux divers. Facebook est là à vous attendre auss
    28.03 à 20h54 - Alerter
    CR84
    @ PAXTRUC
    Pour votre gouverne, je ne défile plus depuis des lustres dans des manifs "propal" pour ne pas justement être en compagnie de potes de Dieudonné. Et de jeunes excités brandissant des drapeaux du Hamas.

    Le seul rassemblement auquel j'ai participé lors de la guerre de Gaza a été celui initié par La Paix Maintenant au Mur de la Paix.

    Vous mettez tout le monde dans le même sac, et c'est profondèment malhonnête. Mais venant de vous, rien d'étonnant.
    28.03 à 20h43 - Alerter
    lastfloor
    Juif n'est pas israélien
    Les drapeaux israéliens n'ont rien à faire dans les manifestations contre l'antisémitisme.
    De même les antisémites qui confondent juif et israélien et qui crient des propos antisémites dans les manifs anti-israéliennes sont inexcusables et desservent clairement la cause palestinienne.
    28.03 à 20h15 - Alerter
    BREIZ
    "Manuel à l'usage des nuls?"
    Si c'est ce que pense quelques posteurs du site, quelle suffisance!

    Donc les arabes seraient des nuls qu'il faut éduquer?

    Poètes, mathémathiciens, astrologues, médecins, alchimistes, architectes, avec des villes bâties pour durer une éternité, des nuls?

    Ah ben ça alors ! J'en ai lu des niaiseries, mais une grosse comme ça...

    Il y a visiblement confusion entre "arabes" et "islamistes intégristes"?
    28.03 à 20h01 - Alerter
    Sitel
    agrrrrhh !!
    Faut pas rugir comme ça, monsieur. Non, j'avais tout lu, et je maintiens : vous êtes en plein délire agressif, vous m'agressez, vous agressez la terre entière.... Essayez le pétard, ou les benzodiazépines, je ne sais, mais ne restez pas comme ça ! Et je vous rappelle que le sujet de base, c'est un site internet, pas le refaisage du monde, voire de l'univers.
    28.03 à 19h52 - Alerter
    lastfloor
    Juif n'est pas israélien
    Les drapeaux israéliens n'ont rien à faire dans les manifestations contre l'antisémitisme.
    De même les antisémites qui confondent juif et israélien et qui crient des propos antisémites dans les manifs anti-israéliennes desservent clairement la cause palestinienne.
    28.03 à 19h51 - Alerter
    BREIZ
    @Pax
    "Charité bien ordonnée commence par soi-même". Certes, et chez nous, les besoins en charité, l'ancien terme pour "solidarité", ne manquent pas, puisque les organismes et l'Etat sont défaillants sur bien des points.

    Ma filiation t'intéresse? Tant pis. Tu verrais la solidarité des hommes ici, tu ne poserais même pas la question "mère, père, breton"!!!

    Et les bretons ne s'appellent pas pour rien les "passagers du vent". Référence à la grosse mer, celle qui laisse ici veuves et orphelins, chaque année...Solidarité!

    Et cependant il y a foison d'associations caritatives, qui oeuvrent pour l'Afrique entre autre, ici. Construction de fours solaires, irrigation des terres par forages de puits etc... Dons de bateaux de pêche et de filets...

    Les agriculteurs et maraîchers bretons emploient beaucoup d'ouvriers venant d'Algérie. D'où notre attachement aux arabes... On a appris à les estimer, par chez nous.
    28.03 à 19h47 - Alerter
    COLUMBO
    Qu'est ce que l'antisémitisme ...
    Je viens relancer le débat...
    Mais attention ; pas d'insulte , respectez vous , et pas de coller copié.
    Pour le mot Sémite , le dictionnaire dit ; les descendants de Sem , fils de Noé , arabes et juifs.
    28.03 à 19h35 - Alerter
    foufou
    Un peu d'éducation svp
    La médiocrité des propos de certains participants à ce site laisse penser qu?ils n?ont rien d?autre à dire qu?insulter.
    Tutoyer ceux qu?on connaît pas est un signe de manque d?éducation.
    28.03 à 19h20 - Alerter
    Pax UniversaIis
    @CR 84
    First faisait référence à "l'anti-sionisme" de Dieudonné, qui n'a pour équivalent que celui de Bas étage.
    Faut suivre les conversations avant de s'en mêler. De préférence !
    Sinon, on ne comprend plus ce que tu dis. Et toi non plus d'ailleurs.
    Mais Dieudonné est la preuve vivante que tous ces gens qui se croient anti-sionistes ont depuis longtemps dépassé la ligne rouge.
    A partir du moment où on continue de défiler avec des gens qui crient "Mort aux Juifs", il n'y a plus de limites.
    28.03 à 19h14 - Alerter
    Sitel
    Délirants
    Le site est pédagogique, très clairement. Il est bien réalisé et intéressant. Je pense qu'il est préférable que J. Chirac se mette au service d'un tel sujet (ce qui ne peut surprendre personne, c'est cohérent avec sa carrière politique)plutôt que pantoufler dans je ne sais quel "think tank" ayant un objet vague. Quant aux réactions, aux dialogues délirants lus ici, je pense que toute personne ayant une ou deux, voire trois neurones dans le tête ne pourra qu'être atterrée. Je le suis. Souhaitons qu'il s'agisse de trolls et non de la pensée réelle de ces personnes, mais j'ai comme des doutes...
    28.03 à 19h12 - Alerter


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    Lundi 23 mars 2009

     

     




    Littératures et modèles culturels, par Luc Collès

     

    « Unifier, c’est nouer mieux les diversités particulières, non les effacer pour un ordre vain. » (Saint-Exupéry, Citadelle)

     

    Une démarche interculturelle

     

    Lors d’une récente recherche entreprise au sein de classes belgo-maghrébines du cycle supérieur de l’enseignement secondaire, nous avons tenté de montrer que les cours de français peuvent y être vécus comme un moment de confrontation et d’échange où Belges et enfants de migrants réagissent autour de textes issus des littératures françaises de France et de Belgique ainsi que du Maghreb et de l’immigration.
     
    L’objectif poursuivi consistait à fournir aux uns comme aux autres des outils d’analyse pour les aider à rendre moins étranges leurs comportements respectifs, à mieux prendre conscience de leur identité propre et à mieux percevoir l’originalité de la culture d’autrui. Il s’agissait d’une approche interculturelle destinée à valoriser ce qui est propre à chacun en corrigeant ses « cribles culturels ».

    Une telle méthodologie nous paraît éminemment formative car elle sensibilise l’élève à l’arbitraire de son système de références maternel. L’analyse des différences culturelles permet à chacun de porter un autre regard sur sa propre communauté.

     


    On sait que, traditionnellement, les cours de français des dernières années du secondaire sont en partie consacrés à l’enseignement des littératures françaises de France et de Belgique.

     


    D’une part, le professeur belge a le point de vue subjectif de celui qui parle de sa propre culture. S’agissant des valeurs qui sont véhiculées dans pareils textes, il est assez mal placé pour les expliquer à des étrangers puisqu’elles lui sont toujours apparues de manière implicite.

     


    D’autre part, élèves belges et adolescents issus de l’immigration partagent avec le professeur un certain nombre de postulats et de croyances puisés dans un univers qui leur est commun et dont certaines dimensions proviennent à la fois de la rue et de l’école, ainsi que de la télévision et du cinéma.

     


    Néanmoins, ce qu’on appelle aujourd’hui la « culture migrante » s’ancre également dans les traditions familiales importées par les parents. Et même si cette culture d’origine s’est transformée quelque peu au contact des autochtones, elle est bien souvent survalorisée. Décontextualisée, privée de ses racines, elle acquiert en effet une valeur  mythique à travers le discours des parents.

     


    L’enfant de migrant dispose donc d’un savoir particulier et porte sur la culture francophone de Belgique, telle qu’elle se manifeste notamment dans les textes étudiés en classe, le regard interrogateur de celui qui n’adhère que partiellement à une série de comportements et d’habitudes de vie.

     


    Le système culturel qu’il aborde lui apparaît d’autant plus aléatoire qu’il peut être dissonant par rapport à sa propre vision du monde, que celle-ci soit encore très proche de son univers d’origine ou en soit déjà éloignée. Cette distorsion peut entraîner des jugements de valeur grossiers et réducteurs.

     


    Mais, par ailleurs, l’étranger jouit d’un point de vue privilégié dans la mesure où, étant en partie hors du jeu, il ne participe pas à la connivence entre les élèves belges et le professeur. Son questionnement explicite (ce qui suppose une bonne maîtrise de la langue française), s’il est accueilli favorablement, peut amener la classe à mettre au  jour certaines des règles du système.

     


    Des cours traditionnels de littérature française donnés dans une classe culturellement mixte peuvent donc faire l’objet de véritables échanges interculturels. Néanmoins, dans ce cas, c’est la culture du pays d’accueil qui constitue le seul support à partir duquel les adolescents issus de l’immigration manifesteront (s’ils y sont aidés) leur questionnement.

     


    Il nous a paru que pour éviter, de manière plus sûre encore, tout ethnocentrisme, et pour créer à l’école les conditions d’un échange égalitaire, un pas de plus devait être franchi. Il n’est pas facile pour des jeunes issus de l’immigration de faire valoir un point de vue différent de celui du professeur, d’autant que leur culture est celle d’une classe socioéconomique défavorisée.

     

    Dès lors, si, dans les écoles qui nous préoccupent, l’approche interculturelle implique, de la part des enfants de migrants, l’acquisition de la langue française et la compréhension des comportements et valeurs des Belges francophones, elle suppose aussi que la société dite d’accueil soit sensibilisée aux valeurs et attitudes des étrangers.

     


    Une approche anthropologique de la littérature
     

     

    Ce sont des textes pour la plupart littéraires qui ont servi ici de médiateurs dans cette démarche interculturelle. Le texte littéraire, en effet, véhicule des images dont la reconnaissance, à travers un double mouvement d’identification et de différenciation, confère au lecteur une identité. Par ailleurs, ces images renvoyant à des mythes reconnus et acceptés par le groupe dont l’auteur fait partie et où son œuvre est d’abord reçue, ce processus d’identification a valeur sociale également.

     

    Le texte littéraire constitue donc un excellent support d’analyse pour l’enseignant qui tente d’amener ses étudiants à saisir un « système de valeurs dynamiques formé d’éléments acquis, avec des postulats, des croyances et des règles qui permettent aux membres d’établir des rapports entre eux et avec le monde, de communiquer et de développer les capacités créatrices qui existent chez eux. » (définition de la culture selon l’Unesco) Il apparaît comme l’expression et la mise en forme esthétique de représentations partagées par   les membres d’une même communauté.

     


    L’étude de ces représentations met en évidence l’état psychologique d’un groupe ainsi que les types de relations qui s’instaurent en son sein. En d’autrestermes, les œuvres littéraires peuvent constituer une voie d’accès à des codes culturels.

     


    La notion de « modèles culturels » permet de mieux comprendre la structuration et le fonctionnement d’une culture :

    « Un modèle culturel est un ensemble structuré de conduites qui s’imposent à l’intérieur d’un groupe social déterminé et qui sont dotées d’une certaine permanence. Il peut être explicite et faire l’objet de sanctions comme pour le code de la route qui représente le modèle de la conduite automobile ; il peut être aussi largement implicite comme la politesse qui constitue un modèle des relations sociales. » (G. Michaud et E. Marc, Vers une science des civilisations ?,Bruxelles, Hachette, éd. Complexe, 1981, p.110)

     

    Les comportements sociaux correspondent à la mise en œuvre du code que constitue un modèle culturel. Après avoir repéré les multiples codes d’un ou de plusieurs secteurs sociaux fondamentaux (le vêtement, l’alimentation, les relations entre sexes, l’éducation des enfants, etc.), les sémiologues de la culture étudient comment ces codes s’organisent en système, le(s) modèle(s) culturel(s) que ceux-ci impliquent, ainsi que leurs significations.

     


    Ils s’attachent de même à cerner les valeurs autour desquelles ces codes s’ordonnent (économiques, éthiques, juridiques, sociales), les attitudes et les conduites qui en découlent. Ces valeurs, transmises et inculquées de manière privilégiée par l’éducation, se réfèrent à des normes qui, en tant que système de références commun, constituent le fondement de toute collectivité.

     


    Un travail de repérage semblable peut évidemment se faire sur des textes littéraires, dans la mesure où ceux-ci représentent des expressions langagières particulières de ces différents systèmes. Mais qu’on me comprenne bien : il ne s’agit pas de confondre littérature et culture anthropologique, même s’il y a des points communs entre la démarche du romancier et celle de l’ethnologue.

     


    Ainsi, M. Abdallah-Pretceille (Dialogues et cultures n°32, FIPF, 1988, pp.75-81) montre que les œuvres littéraires comme les monographies d’ethnologues ont un caractère à la fois universel et singulier. Evoquant des rites collectifs, parlant du monde et des hommes, les unes et les autres expriment une perception singulière, marquée par le contexte d’énonciation. Dans les deux cas, tous les paramètres de la communication (et notamment les conditions sociohistoriques de production) interfèrent avec la nature et la forme du message.

     


    Le texte littéraire peut donc être considéré comme un regard qui nous éclaire, fragmentairement, sur un modèle culturel. La multiplicité des regards (la juxtaposition de textes en rapport avec les mêmes thèmes) permet à la classe de cerner petit à petit les valeurs autour desquelles celui-ci s’ordonne. Des textes non littéraires émanant, entre autres, d’études de sociologues et d’anthropologues sont également pris en compte et traités, à titre complémentaire, comme d’autres regards sur les mêmes réalités.

     


    Après avoir souligné la convergence de ces points de vue, en dépit de leurs variations individuelles, professeur et élèves ont l’occasion d’en mesurer la relativité en les confrontant à d’autres qui relèvent d’un autre univers culturel. En l’occurrence, il s’agissait, dans notre parcours, de comparer la manière dont Maghrébins (en tentant de cerner l’originalité de leur situation de migrants) et Occidentaux francophones (Français et Belges) appréhendent un certain nombre de traits culturels repérables dans les œuvres étudiées.

     


    Parmi ceux-ci, les systèmes spatial et temporel ont particulièrement retenu notre attention car E.-T. Hall a souiligné qu’ils sont déterminants dans la caractérisation d’une culture (La Dimension cachée, Paris, Points-Seuil, 1978 ; Le Langage silencieux, Paris, Points-Seuil, 1984 ; La Danse de la vie, Paris, Seuil, 1984). On a donc cherché à déceler quelles perceptions différentes de l’espace et du temps affleurent dans les textes abordés, quelles conduites elles manifestent et à quelles valeurs elles répondent. Ces composantes socioculturelles ont ainsi fait entrer les élèves dans des visions du monde différentes où interviennent bien d’autres aspects connexes : rapport au corps, à la famille, au sacré…

     


    Pour réaliser cet objectif, le professeur doit partir de l’expérience que chacun a de sa propre culture et telle qu’elle peut s’expliciter au contact d’œuvres qui relèvent de son aire culturelle. Il doit d’abord lui faire découvrir les affinités et ensuite les différences avec les manifestations de la culture de l’autre, avec lesquelles il entre en contact de manière privilégiée grâce aux textes littéraires.

     



    Identités culturelles et littératures

     



    La confrontation de textes issus des littératures de France et de Belgique francophone avec des textes maghrébins, du point de vue des schémas temporels et sociaux, manifeste la présence de deux grands foyers de culture : la France et la Belgique francophone d’une part, le Maghreb d’autre part.

     


    En ce qui concerne la littérature maghrébine, il nous a paru préférable de travailler sur des textes d’expression française et non sur des traductions. C’est qu’ils posent, en effet, moins de problèmes dans le cadre de cours traditionnellement consacrés à la littérature française. De plus, ce qui importe surtout dans la perspective interculturelle ici tracée, c’est moins l’introduction de la langue d’origine que ce dont elle est porteuse symboliquement. Le français pratiqué par l’écrivain arabe a d’ailleurs une coloration spécifique.

     


    Du reste, si l’on introduit en classe de tels textes, ce n’est pas nécessairement pour que les enfants de migrants se les approprient, mais pour les « valoriser » au même titre que ceux des littératures française et belge, l’objectif étant que chaque élève, qu’il soit belge ou d’ascendance maghrébine, puisse être légitimement fier de sa famille et de sa culture.

     


    Mais, à côté des textes de littérature maghrébine, nous avons également proposé la lecture de textes issus de l’immigration. C’est que nous nous rallions en effet à l’avis de C. Lozares : « C’est leur histoitre récente que les enfants migrants doivent assumer (les dangers d’un interculturalisme se référant uniquement à une prétendue culture d’origine sont le folklorisme et le risque d’alimenter un certain idéalisme nationaliste). Mais le fait migrant, avec ses valeurs et ses misères, est la médiation pour les enfants migrants. » (Pédagogie interculturelle, Genève, 1984, p.117)

     


    De ce point de vue, les romans écrits par les « beurs », c’est-à-dire les Maghrébins de la deuxième génération, offrent de nombreux témoignages originaux. Leur expression résulte de l’appartenance à deux cultues, à deux pays (cf. sur ce blog l’article Plaidoyer pour l’insertion de la littérature migrante à l’école).

     


    Pour les parents, la culture d’origine constitue les fondements de leur mémoire et fournit  les clés de décryptage de leur univers actuel, y compris celui de leur exil. Le pays quitté reste ce Paradis perdu où l’on rêve toujours de revenir. Suite au regroupement familial, les échéances projetées ont dû être reculées, ce qui a creusé davantage encore le désir du retour, en lui donnant un caractère mythique.

     


    L’adaptation au pays d’accueil s’avérant nécessaire pour des raisonssocioprofessionnelles, l’étranger a tenu cependant à ne pas perdre son intégrité psychologique et à se rassurer. D’où la préservation de rites qui s’inscrivent dans son espace intime, la maison et le quartier (A. Bastenier in D. Grootaers et al., Chronique sociale/Vie ouvrière ; Lyon/Bruxelles, 1984).

     

    Le rapport initial des enfants à cette culture d’origine est évidemment tout autre. L’idée qu’ils se font de celle-ci à travers les discours des parents et ce qu’ils en vivent en famille se heurte aux représentations dévalorisées qu’en a la société d’accueil (notamment pour des raisons socioéconomiques). Coupée de ses racines « nationales », cette culture n’a plus comme fonction que de servir de refuge et de faire contrepoids aux images ambiantes négatives. Ainsi se perpétue le mythe.

     


    A.Begag et A. Chaouite (Ecarts d’identité, Paris, Seuil, Point virgule, 1990, p.52)  soulignent les conséquences de cette référence à l’origine qui est propre au milieu familial : « Son effet pervers est d’enfermer l’autre dans une image factice de lui-même, de l’acculer à ne pouvoir se vivre comme créateur de sa propre identité à partirde ses propres choix et références. »

     


    La pédagogie interculturelle se fixe donc comme tâche de donner à l’adolescent étranger la possibilité d’être lui-même, de trouver son identité sans adéquation totale avec la culture standard des Belges francophones ni ave la culture d’origine de ses parents migrants. Il s’agit même de l’amener à choisir entre des appartenances multiples, fragmentées, liées à des influences diverses, celles de son quartier et de la bande de jeunes dont in fait partie étant largement prépondérantes (cf. sur ce blog l’article Une Quête identitaire).

     


    Cette fragmentation se retrouve dans les ouvrages d’immigrés de la seconde génération comme Zeïda de nulle part de Leïla Houari, le Gone du Chaâba d’Azouz Begag, Journal « Nationalité : immigrée de Sakinna Boukhedenna, Le Sourire de Brahim de Nacer Kettane et bien d’autres. (1)

     


    En classe de français, il est intéressant et fécond – l’expérience nous l’a révélé – d’observer les références qui les règlent, à l’intersection entre l’héritage arabo-islamique, les traditions populaires du Maghreb et leur contestation éventuelle suite à la confrontation avec les modes de vie occidentaux.

     

                                       
    Luc Collès – CRIPEDIS (UCL)

     


    (1) M. Lebrun et L. Collès, La littérature migrante dans l’espace francophone : Belgique – France – Québec – Suisse, Cortil-Wodon, E.M.E., 2007 (« Proximités-didactique »)

     


    Posté par Alaindependant à 12:46 -
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