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    Vendredi 12 septembre 2008

     

     

     

     

     

    Abd el Kader al Djazaïri (1808-1883)

     

     

    L'homme qui appela au djihad contre l'agression étrangère,
    c'est aussi celui-là même qui sut chanter l'amour;
    et l'amour proclamé par l'émir c'est l'amour de Dieu,
    l'amour du prochain, l'amour de la vie, l'amour de l'humanité
    mais aussi l'amour paternel et l'amour sentimental.
    N'écrit-il pas ces vers qui rappellent le mystique Ibn Arabi.

    . . . Je professe la religion de l'amour
    Et quelque direction que prenne ma monture
    L'amour est ma religion et ma foi ...

     

    http://www.oasisfle.com/culture_oasisfle/emir_abdelkader.htm





    Grandes figures. Découvrir :

    Abd el Kader al Djazaïri (1808-1883)
    Un mystique ?
    La religion de l'Amour ?
    Djihad défensif
    Il sauva des Maronites et des Européens




    L'homme qui appela au djihad contre l'agression étrangère, c'est aussi celui-là même qui sut chanter l'amour; et l'amour proclamé par l'émir c'est l'amour de Dieu, l'amour du prochain, l'amour de la vie, l'amour de l'humanité mais aussi l'amour paternel et l'amour sentimental. N'écrit-il pas ces vers qui rappellent le mystique Ibn Arabi.

    . . . Je professe la religion de l'amour
    Et quelque direction que prenne ma monture
    L'amour est ma religion et ma foi ...

    L'émir Abd el-Kader (1808-1883), héros de la lutte algérienne contre la colonisation française au XIX°siècle, a depuis jeudi une place à son nom à Paris dans le Vème arrondissement non loin de l'Institut du Monde arabe et de la Grande Mosquée.

    En présence d'un des arrières petit-fils de ce grand combattant, penseur musulman et humaniste qui organisa un Etat arabe fondé sur l'islam, le maire de Paris Bertrand Delanoë a salué «un personnage magnifique» à travers lequel la capitale veut «rendre hommage au peuple algérien».

    Cette place, située au croisement des rues Poliveau, des Fossés Saint-Marcel et Geoffroy Saint-Hilaire, permet d'inscrire le nom de ce «nationaliste algérien (...) dans l'éternité de Paris», a-t-il ajouté. C'est le 16 mai que le Conseil de Paris a décidé de ce geste qui prend une importance toute particulière au moment où Alger exige de la France une «repentance» pour la colonisation. Paris compte deux autres lieux portant les noms de grands dirigeants du Maghreb: la place Mohammed V, l'ancien roi du Maroc, inaugurée en 2002, et l'esplanade Habib Bourguiba, le leader de l'indépendance tunisienne, inaugurée en 2004.

    Né à La Guetna, près de Mascara, en mai 1808, alors que l'Algérie est ottomane, l'Emir Abd el-kader a reçu une solide éducation scientifique, philosophique et religieuse. Dès 1832, après le départ du dey d'Alger, il conçoit, puis fonde un Etat en Algérie, et conduit le combat contre le colonisateur français. Bien que désigné en 1834 «sultan des Arabes», ce n'était pas un homme de pouvoir, et il refusa la fonction de vice-roi que l'empereur Napoléon III voulut lui donner pour la partie non-ottomane du Proche-Orient.

    En 1831, la transformation de la plus grande mosquée d'Alger en cathédrale le révolta. La violence contre le vaincu lui faisait horreur. «Tout Arabe ayant un Français ou un chrétien en sa possession est tenu pour responsable de la façon dont il est traité [...]. Au cas où le prisonnier se plaindrait du plus petit sévice, l'Arabe qui l'a capturé perdrait tout droit à récompense», disait-il. Vaincu en 1847, après des combats terribles en 1845 contre les troupes du maréchal Thomas-Robert Bugeaud, il est interné en France, alors que son ennemi, le duc d'Aumale, qui se glorifiait d'avoir détruit sa «smala» (ensemble des tentes d'un chef combattant, avec ses soldats et ses richesses) lui avait promis la «terre d'Islam».

    Il demeure à Toulon - où il dispose aussi d'une rue, octroyée sous Vichy, en 1942 -, Pau, puis Amboise, où il approfondit ses liens avec les intellectuels français. Sans rien renier de lui-même, il devient alors l'ami de la France. Napoléon III, qui le respecte et dont il devient l'ami, le libère.En 1853, Abd el-Kader se retire en Turquie puis en Syrie, où, en 1860, il sauve les chrétiens du massacre et lance un dialogue interreligieux, aux accents très modernes. Il meurt à Damas le 25 mai 1883.

    L'enseignement de l'émir est un modèle de tolérance : tout individu en prière, qu'il soit juif, musulman, chrétien ou même idolâtre prie un seul et même Dieu unique. C'est la théorie du wahdat al-wujud, de l'unicité absolue de l'essence divine, qu'il développe notamment dans son œeuvre majeure, Kitâb al-mawâqif (Le Livre des haltes, des stases, des états et des étapes) : "Dieu est l'essence de tout adoré et tout adorateur n'adore que Lui." Mais il va plus loin encore qu'aucun homme de foi ou de religion avant lui : toutes les prières, enseigne-t-il, s'adressent au Dieu unique, seule la forme diverge car chaque peuple a reçu la parole divine selon le mode spécifique qui lui correspondait :


    Pour qui le veut le Coran [...]
    Pour qui le veut la Torah
    Pour tel autre l'Évangile
    Pour qui le veut mosquée où prier son Seigneur
    Pour qui le veut synagogue
    Pour qui le veut cloche ou crucifix
    Pour qui le veut Kaaba dont on baise pieusement la pierre
    Pour qui le veut images
    Pour qui le veut idoles
    Pour qui le veut retraite ou vie solitaire
    Pour qui le veut guinguette où lutiner la biche.


    L’éducation religieuse qu’il reçut fit de lui un musulman mystique et un théologien. Mais les circonstances le transformèrent en guerrier. Devenu soldat pour défendre la terre d’Islam, sa tentative de créer un État indépendant devait laisser un souvenir prestigieux: il est célébré aujourd’hui comme le fondateur de la nation algérienne.
    Proclamé "sultan des Arabes" par quelques tribus de l’Oranie le 22 novembre 1832, Abd el-Kader s’imposa par une victoire sur les milices de l’ancien bey turc et mena avec bravoure, pendant quinze ans, la guerre sainte contre les Français. Jusqu’en 1838, toutefois, ceux-ci l’aidèrent à asseoir sa souveraineté sur les deux tiers de l’Algérie. Les généraux français, Desmichels puis Bugeaud, après l’avoir combattu, crurent devoir négocier avec lui dans l’espoir d’instaurer un protectorat.
    Abd el-Kader en profita pour étendre son autorité dans les provinces d’Oran, d’Alger, du Titteri et jusque dans le Constantinois et organiser un État arabe. Les fondements en furent essentiellement islamiques et les dirigeants recrutés parmi l’aristocratie religieuse, ce qui entraîna l’opposition de la noblesse d’origine militaire, les jawada , et la méfiance des tribus kabyles, jusque-là quasi indépendantes. Abd el-Kader commença pourtant à unifier son État en supprimant la distinction traditionnelle entre tribus makhzen privilégiées et tribus sujettes exploitées, puis en percevant partout comme impôt la zakkat (dîme coranique). Il le fortifia en le dotant d’une armée de 10 000 volontaires rétribués, d’une ligne de places fortes et d’une capitale, Tagdempt.
    Lorsqu’il crut que le temps jouait en faveur des Français, il reprit la lutte en novembre 1839 et envahit la Mitidja, où étaient déjà installés des colons. Une grande guerre s’engagea, au cours de laquelle il tenta par la mobilité de ses troupes de suppléer à leur infériorité numérique. Vaincu au terme de quatre années de combats, affaibli par la soumission de nombreuses tribus, il dut se réfugier au Maroc à la fin de 1843, mais il réussit à entraîner le sultan ‘Abd al-Rahman dans la guerre contre les Français. Après les bombardements de Tanger et de Mogador et la défaite de l’armée marocaine à la bataille de l’Isly (14 août 1844), le sultan se résigna à la paix. Abd el-Kader, déclaré hors la loi au Maroc, se cantonna près de la frontière algérienne puis, profitant de nouveaux mouvements insurrectionnels déclenchés par la confrérie des Taibiyya en 1845, il reparut en Algérie. Ses succès (Sidi Brahim, 23 sept. 1846) firent craindre aux Français son triomphe définitif. L’armée française, forte de 106 000 hommes répartis en dix-huit colonnes opérant simultanément, parvint à le rejeter de nouveau au Maroc. Le sultan, qui redoutait désormais en lui un compétiteur, le fit pourchasser. Alors l’émir des Croyants préféra se rendre aux Français, le 23 décembre 1847.
    Manquant à la promesse qui lui avait été faite de le transporter avec les siens à Alexandrie, le gouvernement de Guizot, puis ceux de la IIe République, tout aussi méfiants, le retinrent prisonnier en France. Mais de nombreux Français lui témoignèrent égards et amitié. Le prince-président Louis-Napoléon, homme généreux, fut de ceux-là: le 16 octobre 1852, il vint lui-même annoncer à l’émir sa mise en liberté et un traitement digne de son rang pour s’établir à Brousse en Turquie.
    Ces cinq années de séjour forcé en France révélèrent cependant à Abd el-Kader ce qu’étaient la civilisation et la religion chrétiennes et expliquent peut-être qu’il ait pu songer plus tard à un rapprochement islamo-chrétien.
    Dans la troisième partie de son existence, qui se déroula tout entière dans le Proche-Orient, de 1852 à 1883, Abd el-Kader se consacra presque exclusivement à l’étude et à la méditation religieuses. Cette orientation répondait à une vocation profonde; dès sa jeunesse, il avait manifesté le goût de l’oraison et de l’exercice mystique. À Brousse, il rédigea un traité de philosophie religieuse à l’usage des chrétiens qu’il intitula Rappel à l’intelligent, avis à l’indifférent. Installé à Damas, où il vécut de 1855 jusqu’à sa mort, il prit figure de maître spirituel: son enseignement y fut recueilli. Une partie de ses propos et de ses commentaires écrits a été publiée sous le titre Le Livre des haltes (mystiques), très partiellement traduit en français. Cet ouvrage, dont la splendeur littéraire frappe, révèle la profondeur du mysticisme de l’émir. Il s’y affirme disciple d’un des plus grands soufis de l’Islam, Ibn ‘Arabi, le Shaykh al-akbar (ce qu’on a pu traduire par Doctor maximus de la gnose islamique). Ainsi s’explique la volonté d’Abd el-Kader d’être inhumé à Damas près de la tombe d’Ibn ‘Arabi.
    Bien qu’il se tînt désormais à l’écart des affaires politiques, Abd el-Kader s’occupait activement de la colonie des muhajirin (émigrés pour la foi) algériens qui affluaient à Damas. Cela l’obligea à solliciter parfois l’aide de l’empereur Napoléon III. Mais s’il intervint, en juillet 1860, lors des émeutes antichrétiennes de Damas, ce fut seulement, expliqua-t-il, "par devoir de religion et d’humanité".
    En prenant sous sa protection et celle de ses Algériens plusieurs milliers de maronites et d’Européens, il leur permit d’échapper aux massacres.
    Ce geste, qui eut un grand retentissement en Europe, attira à nouveau l’attention sur lui. Il fut décoré de l’ordre de Pie IX et reçut la grand-croix de la Légion d’honneur.


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    Dimanche 7 septembre 2008

     

     









    Cet arbre présente les liens entre les différentes églises chrétiennes et leurs évolutions au cours du temps.



    Pour connaître la définition des différentes églises mentionnées sur l'arbre, accédez au Glossaire.



    http://www.chretiensensemble.com/oecumenisme/arbredesreligions.php


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    Dimanche 7 septembre 2008





     








    Qu'est-ce que l'oecuménisme ?


    Qu'est-ce que l'oecuménisme ?
    L'Eglise chrétienne a subi plusieurs cassures au cours de l’Histoire. Pour s'en tenir aux plus importantes, citons au 11ème siècle la rupture de la communion entre les Eglises d'Occident et d'Orient, qui sont devenues respectivement Eglise catholique et Eglise orthodoxe...

    L'arbre des religions
    Il présente les liens entre les différentes églises chrétiennes et leurs évolutions au cours du temps.

    Glossaire
    Retrouvez ici toutes les définitions des termes permettant de mieux comprendre ce qu'est l'oecuménisme.

    http://www.chretiensensemble.com/oecumenisme/

    Sur Wikipedia.org

    « In principiis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas. » (Saint Augustin)

    L’œcuménisme est un mouvement tendant successivement et selon les périodes de l'histoire :

    • à promouvoir l'unité ecclésiologique des Églises protestantes issues de la Réforme. Auquel cas, il s'agit d’unionisme ;
    • à promouvoir des actions communes entre les divers christianismes, en dépit des différences doctrinales affichées par les diverses Églises, avec pour objectif l’unité visible de l’Église[1], auquel cas, c'est l’œcuménisme.

    Ce mouvement entend répondre à la prière que l'Évangile selon Jean (Jn 17:21) attribue au Christ :

    « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé... »[2] »

    « L’unité visible de l’Église constitue l’objectif central du mouvement œcuménique » d'après le Conseil œcuménique des Églises, ce qui implique des relations et dialogues entre les diverses Églises[3]. Le mouvement œcuménique préconise le travail en commun des Églises qui le souhaitent, dans le respect mutuel des diverses institutions.

    L’œcuménisme, dans son sens actuel, ne préconise pas l'union de tous les chrétiens en une seule institution ecclésiale ; il ne vise donc pas nécessairement la réunion de toutes les Églises chrétiennes. L'unité visible à rechercher fait l'objet de débats, notamment quant aux perspectives de l'Église catholique romaine sur le sujet. La papauté, telle qu'elle s'exerce aujourd'hui, constitue en particulier un obstacle[4].

    Le terme est issu du grec oikomono gê, qui signifie « terre habitée », d'un point de vue didactique, il veut dire : « universel ». Ce terme a donc été utilisé pour désigner un mouvement qui concerne uniquement les chrétiens dans un premier temps, mouvement qu'il ne faut pas confondre avec le dialogue inter-religieux[5].

    Par ailleurs, l'adjectif œcuménique est utilisé par l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe pour désigner un concile auquel tous les évêques et tous les patriarches sont convoqués.

    Le fondateur de l'œcuménisme moderne est le luthérien Lars Olof Jonathan Söderblom, archevêque d'Uppsala (Suède); il reçut le prix Nobel de la paix en 1929 pour cette activité.

    Sommaire

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    Dimanche 7 septembre 2008



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    Actualité récente : la semaine de l’unité
    Réflexion sur l’unité des Chrétiens et la démarche oecuménique.

     Que tous soient un !

    Réponse à une blogueuse chrétienne, membre de la communauté « religions en liberté », et quelque peu déçue par l’oecuménisme…



    La démarche oeucuménique part d’une intention généreuse et d’un ressenti juste : la division actuelle des Chrétiens est une souffrance et un contre-témoignage. Peut-on se réclamer du Christ Jésus et ne pas se sentir profondément blessé par ces ruptures et ces rivalités entre frères ? Peut-on se réclamer du Christ Jésus et ne pas aspirer du fond du cœur à la réconciliation et au rassemblement de la grande famille chrétienne ?

    Je suis personnellement convaincu que la plupart des croyants investis dans la démarche œcuménique sont sincèrement désireux de retisser des liens entre frères divisés. Cependant, quelque chose semble ne pas « fonctionner » et l’œcuménisme nous apparaît aujourd’hui comme entré dans une sorte d’impasse. L’enthousiasme de beaucoup de cœurs c’est refroidit et le doute pointe son nez… Que se passe-t-il ?

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    L’unité des Chrétiens n’est pas une option, il s’agit de la volonté même de Dieu. Mais de quelle unité s’agit-il ?

    Selon l’apôtre Jean, Jésus a lui-même prié pour l’unité de ceux qui croient en lui :

    « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un: moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfaits dans l’unité, et que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jean 17, 17-23)

     Dans la prière rapportée par Jean, Jésus n’évoque pas cette unité en terme d’institution, de système, encore moins en terme de pouvoir. Jésus évoque l’unité en termes spirituels.

    Les disciples doivent être unis tout comme Jésus est uni à son Père. Jésus évoque l’unité en termes d’amour, de relation, de sanctification, de perfection et d’engagement missionnaire. Il s’agit d’être un, comme Jésus et le Père sont un. Cette unité ne vient pas d’une unification organisationnelle ou dogmatique. Jésus est un avec son Père car il L’aime. Il est un avec son Père car, tout comme le Père, il aime les hommes. Jésus est un avec son Père, car il met sans cesse ses pas dans ceux du Père (RA 2/12). C’est le sens du propos rapporté par Jean : « le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu’il ne le voit faire au Père; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jean 5,19).

    C’est en faisant la volonté de Dieu, en étant parfait – dans une dynamique d’évolution créatrice, dans une tension permanente vers la perfection, la sainteté pour reprendre une expression biblique - à l’image et ressemblance de Dieu, tout comme Jésus, que les disciples de Jésus fondent leur unité et sont reconnus comme disciples. A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jean 13,35).


    Soyons lucides, les divisions entre Chrétiens ont contribué à éloigner les hommes de la foi et de Dieu, elles ont été facteur de scandale au sens biblique (Matthieu 18,6). Quelle espérance crédible peuvent susciter des hommes et des femmes qui prêchent la fraternité et l’amour, mais s’opposent, se méprisent, voire se déchirent ? Les premières séparations entre églises d’orient et d’occident après le concile de Chalcédoine (451), le grand schisme entre Chrétiens orthodoxes et catholiques romains (1054), les ruptures de la Réforme
    entre Catholiques et Protestants (à partir du 16ème siècle), les nombreuses scissions au sein même de ces trois grands groupes, les rivalités et parfois les guerre qui en ont résulté, l’exclusion ou la persécution des minorités atypiques ou simplement contestataires (les courants considérés comme « hérétiques » dès le second siècle, les ariens et autres chrétiens unitariens pratiquement depuis l’origine, les cathares, les vaudois, les anabaptistes, les églises considérées comme « sectes » aujourd’hui uniquement parce qu’elles sont très minoritaires numériquement ou dans leurs orientations théologiques, etc.)… la liste est longue des divorces et des luttes fratricides qui ont morcelé la foi chrétienne et meurtri la fraternité.

    Le bon sens et l’amour nous font naturellement aspirer au rassemblement. Mais de quel rassemblement s’agit-il ?

    Premièrement, un rassemblement de fraternité vraie, vivante, librement consentie et portée par la base, non un rassemblement contraint par des alliances d’appareils ou des centralisations administratives décidées par des instances.

    Deuxièmement, un rassemblement reconnaissant la diversité des sensibilités et des expériences, non une unification niveleuse et uniformisante. Le christianisme a été divers dés son origine, cela n’est aucunement un problème en tant que tel. Cela devient un problème lorsque les variations de sensibilité ou de compréhension tracent des frontières ou sont matière à conflit et à rejet. 

    Troisièmement, un rassemblement dans l’Esprit et l’amour, non dans les dogmes ou les formulations doctrinales qui ont toujours débouché, l’histoire du christianisme le montre, sur de nouvelles tensions et scissions. Ce n’est pas « par la tête » mais « par le cœur » que l’unité peut naître.

    Un exemple parmi d'autres : Les débuts du Renouveau charismatique ont montré que l’unité vécue émergeait spontanément dans la simplicité du cœur, le recentrage sur l’essentiel et l’ouverture à l’Esprit. Malheureusement, certaines démarches d’unité spontanée de Chrétiens de confessions diverses ont été freinées, voir découragées par les administrations religieuses… sous prétexte de « discernement » et de refus de la confusion. Est-ce de la confusion que d’aimer son frère avec simplicité et de vouloir surmonter, au nom de cet amour, les divisions doctrinales inutiles et les obstacles hérités de traditions culturelles et de concepts intellectuels qui ne viennent pas de l’Evangile ?
    Trop souvent les appels au « discernement » et à la prudence vis à vis de la « confusion » cachent de la peur, en particulier la peur de perdre le contrôle des fidèles. Ces arrières pensées affaiblissent considérablement la dynamique œcuménique dans ce qu’elle a des généreux et de sincère et peuvent finir par la tuer.  C’est pourquoi Dieu dit dans la Révélation d’Arès : la mort serre le nez des fils unis [XXXII /3]. Le déclin de l’œcuménisme institutionnel est fatal, il doit être remplacé par la fraternité simple vécu dans la liberté et l’intelligence du cœur.


    Pour aboutir, une démarche de rassemblement et d’unité doit mettre en œuvre, outre une dynamique de liberté dans l’Esprit et une reconnaissance positive de la diversité des richesses, une volonté ferme d’en finir avec l’esprit d’exclusive et la volonté d’unification formelle (institutionnelle). Précisons :

    - D’une part, une démarche de fraternisation et de rassemblement entre disciples de Jésus ne peut être féconde que si chacun des courants de foi concernés renonce sincèrement et définitivement à toute hégémonie sur l’ensemble du Peuple chrétien. Nulle église, nulle chapelle, ne doit partir du principe que l’unité doit se faire « sous son chapiteau » exclusif. Au contraire, cette démarche ne peut vivre que si chaque église ou sensibilité spirituelle reconnaît pleinement l’autre sensibilité comme une composante légitime de la famille chrétienne et l’accueille comme telle, sans arrière pensée de conversion ou de domination. Il faut impérativement en fini avec les « complexes de supériorité » des uns et des autres. Cela implique que chaque église doit cesser de se considérer comme l’Eglise – avec un grand E - et cesser de considérer les autres églises comme des voies d’erreur, de déviance ou pire, de perdition. Cela implique que chaque église reconnaisse humblement et durablement qu’elle n’a pas le monopole de la Vérité – avec un grand V -, la vérité plénière étant possession exclusive de Dieu.

     

    - D’autre part, une démarche de rassemblement vivante doit se fonder sur des liens de fraternité patiemment tissés par la base croyante en acceptant sans crainte la diversité des fonctionnements collectifs, des vécus d’assemblée et des expérimentations communautaires. Toute organisation, toute structure héritée de l’histoire doit se considérer comme relative, transitoire, dépassable. Aucune forme ne doit être décrétée seule acceptable ou praticable, considérée comme indépassable ou pire sacralisée. Aucune forme (modalité d’organisation, de concertation, de prise de décision…) n’est sacrée. Les formes ne sont que des outils et tout outil peut se révéler inadapté à un moment ou à un autre et se voir remplacé par un autre… Enfin, nous devons comprendre que l’unité n’est pas la résultante d’une centralisation et d’une normalisation (imposition de normes) mais plutôt l’harmonisation de la diversité dans la liberté. La liberté chrétienne ne doit pas être formatée et contrôlée par une institution mais orientée, modérée et régulée par l’Esprit, volontairement accueilli et la Parole, volontairement mise en œuvre par chacun et chacune. Pourquoi ? Parce que c’est librement que Jésus s’est ouvert à l’Esprit et a assumé la Volonté du Père. C’est librement qu’il a vécu l’unité avec le Père. Par conséquent, c’est librement que ses disciples accueillent Dieu à sa suite et vivent la fraternité et l’unité. L’unité des Chrétiens n’est viable que si elle prend pour modèle et fondation l’unité entre Jésus et son Père (cela ressort clairement de la prière rapportée par Jean citée en introduction de ce texte).

     
    Enfin, une démarche d’unité ne peut se fonder sur des bases saines et prometteuses que si chaque église ou chaque courant de foi cesse de considérer les autres comme responsables des divisions du passé et accepte de reconnaître d’abord ses erreurs et ses fautes. Il s’agit pour chaque église, chaque confession, de retirer la poutre dans son œil d’abord et de renoncer à tout jugement, à tout procès historique. Une dynamique d’unité ne peut être qu’une dynamique de pardon réciproque et d’espérance active où chacun se tourne vers l’avenir avec confiance, renonce à « régler les comptes » du passé. Ainsi, bien davantage qu’une question d’organisation ou de modalité pratique, la question de l’unité est une question de conversion en profondeur à l’évangile et particulièrement à ces exigences de non jugement et de pardon.

     
    L’unité en Dieu n’est pas une unification de structure ou de formulation doctrinale, c’est une harmonie plurielle et souple, une unité de complémentarité féconde, active, dynamique, vécues dans l’amour évangélique (lequel n’est pas nécessairement un amour sentimental ou d’affinité spontanée). Il s’agit de bien autre chose que le simple « respect » ou la simple « tolérance ». Il s’agit de relever le « défi évangélique » dans nos vies pour surmonter les obstacles à la fraternité. Il s’agit aussi d’entrer en relation avec l’autre croyant dans un esprit de partage et d’enrichissement pour un dépassement commun : Catholiques, orthodoxes, protestants de toutes obédiences, ainsi que les minorités marginalisées par l’histoire mais qui ont aussi leur richesse propre, ont beaucoup à apprendre les uns des autres pour progresser ensemble vers Dieu.

    Utopie ? Folie ? Mais alors toute la Parole de Dieu est une utopie et une folie… Peut-on se dire Chrétien sans être un peu utopiste et un peu fou ?

               

    A l’origine de ce texte, lire «Un oecuménisme timide» : http://et-si-c-etait-vrai.over-blog.fr/article-15956444-6.html

     Voir aussi pour info l’«arbre des religions chrétiennes» sur le site « chrétiens ensemble ». http://www.chretiensensemble.com/oecumenisme/arbredesreligions.php

    http://le-jardin.over-blog.net/article-16434441.html

     

     


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    Dimanche 7 septembre 2008

     

     



    Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)    
         né du courant anti-trinitaire au sein des Réformes protestantes du XVI°s., l'unitarisme compte aujourd'hui près d'un million de personnes réparties dans une cinquantaine de pays, dont plusieurs pays francophones (France, Belgique, Suisse, Québec,...

     

     

    Fondée en 1996, l'AFCU eut Théodore Monod comme premier président d'honneur


     Elle est membre de la Fédération des réseaux du Parvis (mouvance chrétienne libérale) et reconnue "groupe émergent" par l'International Council of Unitarians and Universalists (ICUU). Elle se propose de réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité.


    voir aussi nos "Actualités unitariennes" au jour le jour http://actua.unitariennes.over-blog.com 
    et notre site documentaire, "La Besace des unitariens"
    http://labesacedesunitariens.over-blog.com

     
    La proposition en a été faite par Jean-Claude Barbier, secrétaire général de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), dans un article à la Une de la Correspondance unitarienne, afin d'accompagner la fondation de l'Eglise unitarienne francophone. Vous la trouverez sur le site de cette Eglise (en versions française et anglaise), à la rubrique "les piliers de l'Eglise".  http://eglise.unitarienne.francophone.over-blog.fr  

    Cette proposition est complémentaire au manifeste d'Avignon (ici sur ce site à la rubrique à ce nom) qui, lui, s'adresse aux communautés chrétiennes unitariennes.

    La mouvance unitarienne contemporaine se retrouve au niveau mondial au sein de l'International Council of Unitarians and Universalists (ICUU). Elle est composite. A nos Eglises historiques restées à 100% chrétiennes, s'ajoutent en effet les Eglises et congrégations nord-américaines, canadiennes et européennes qui ont opté pour l'unitarisme-universalisme, ainsi que des universalistes indépendants. L'ensemble constitue une grande famille fidèle au libéralisme théologique et qui met en avant la convivialité et le partage des convictions, des rituels et des fêtes religieuses.
     



    http://afcu.over-blog.org/pages/une_theologie_a_lusage_de_lunitarisme_contemporain-676558.html









     

     

    Le célèbre sermon du pasteur baptiste Noir-américain Martin Luther King, Jr, a été adapté par le révérend Richard Boeke, ministre unitarien britannique afin d'être chanté dans les Eglises unitariennes sur la musique de "Diademata". Traduction en français par Jean-Claude Barbier 


    cet article se trouve sur le blog des Unitariens


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    Alors que la plupart des autres chrétiens sont organisés en paroisses ou Eglises locales dans le cadre d’une hiérarchie (de prélats ou de synodes), d’une organisation pyramidale (très centralisée pour les catholiques et les témoins de Jéhovah), les communautés unitariennes, quant à elles, vivent et s’ébattent en toute liberté ! Chacune s’organise à sa guise (toutefois en fonction d’une histoire et d’une culture) et établit les relations qu’elle veut avec les autres. Certaines peuvent ainsi mener une vie tout à fait paisible, loin de tout débat, se contentant d’elles mêmes.

    Les unitariens français se sont " internationalisés " à la suite de l’adhésion en 1992, de Suisses (le groupe de Roger Sauter) et de Belges à l’Association unitarienne française (AUF, 1986-2005), celle-ci devenant statutairement "francophone ". Mais il faudra attendre 2005, cette fois-ci à l’initiative de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU, fondée en 1996), pour que les unitariens établissent des partenariats avec les communautés italienne, burundaise et congolaise (Brazzaville), puis en 2006 avec le réseau international fondé au Québec, le Regroupement francophone unitarien universaliste (RFUU), enfin en 2008 avec les congolais de la RDC.

    Les chrétiens unitariens vont se montrer très actifs, n’hésitant pas à prendre des initiatives :

    Relance du réseau européen des protestants libéraux après mars 2007, à la suite de la mort subite de la révérende Péronne Boddaert qui en était l’âme ; réunion d’Utrecht en octobre 2007 avec des amis Remonstrants. Voir le site de l’AFCU, à la rubrique " ELPN (Europe) ", http://afcu.over-blog.org/categorie-10136976.html 

    Manifeste d’Avignon, signé en août 2006, par toutes les associations de chrétiens unitariens européens (associations en Grande Bretagne, France, Italie, Burundi, Congo Brazzaville et Congo RDC) donnant leur positionnement au sein de la diversité de l’unitarisme contemporain.
    Voir le site de l’AFCU, à la rubrique : " le manifeste d’Avignon ",
    http://afcu.over-blog.org/categorie-10148421.html

    Représentation statutaire de la France par l’AFCU, agréée groupe en émergence en avril 2006 par l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU), à la rencontre internationale de cette instance à Oberwesel, en Allemagne, en novembre 2007. Voir le site de l’AFCU, à la rubrique " ICUU (international) ", http://afcu.over-blog.org/categorie-10209966.html

    Jean-Claude Barbier à Ottawa, devant le Musée national de l'histoire sociale et humaine du Canada, en mai 2008 ; le badge est celui des participants au rassemblement annuel du CUC ; photo Léo Poncelet. 

    Participation de Jean-Claude Barbier à la rencontre annuelle du Conseil unitarien du Canada (CUC), sur invitation officielle de cette instance, qui s’est tenue à Ottawa du 16 au 19 mai 2008 : contribution aux ateliers en français, proclamation solennelle de l’appel francophone d’Ottawa dans le cadre d’une réunion animée par l’ICUU
    (voir le site de l’AFCU, à la rubrique " l’appel francophone d’Ottawa ",
    http://afcu.over-blog.org/categorie-10446540.html), participation aux cultes en anglais et en français de l’Eglise unitarienne de Montréal le dimanche 25 mai.

    Enfin, dans la dynamique de cet appel d’Ottawa qui recommande l’utilisation des langues internationales en plus de l’anglais, lancement, en juin 2008, d’une Eglise unitarienne francophone (EUfr) qui est une église " linguistique " entièrement sur la Toile concernant les unitariens de plusieurs pays (Québec, France et Europe occidentale francophone, Afrique noire francophone).

    Pour l’instant celle-ci se présente comme un site portail, mais elle pourra se doter d’espaces communs : un espace " prière " est déjà mis en place ; et, dans l’avenir, pourraient également être organisés, un module " formation des jeunes ",  à partir de l’expérience de nos amis montréalais, et un espace " cultuel " comportant des cultes réguliers et une pratique à domicile pour les isolés. Avant la fin de cette année, un conseil d’Eglise sera établi avec des personnes désignées par les communautés concernées.

    Pour plus ample information,
    voir sur le site de cette Eglise, à la rubrique " questions-réponses ",
    http://eglise.unitarienne.francophone.over-blog.fr

    bilan paru dans les informations de la Correspondance unitarienne, n° 81, juillet 2008

    http://afcu.over-blog.org/article-20777732.html


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