• Un exemple de résistance (juive) à l'intolérable: Le Ghetto de Varsovie

     
     
    Mardi 9 juin 2009

     

     

    Un exemple héroïque
    pour les générations actuelles

     


    L’Insurrection
    du Ghetto de Varsovie

     

     

     


    Insurgés juifs du Ghetto de Varsovie.

     


    Il y a 64 ans jour pour jour, le 19 avril 1943, la veille de Pessah, en réponse à l’attaque massive de la Wehrmacht, la Direction de l’Organisation Juive de Combat, créée en juillet 1942, donne le signal de l’Insurrection. Cette Direction est composée de cinq membres : Mordekhaï Anielewicz du Hashomer Hatzaïr en est le commandant ; Marek Edelman du Bund, le commandant en second ; en font également partie Icchak Cukiermann du mouvement pionnier Hekhaloutz, Hersz Berlinski du Poale Sion de gauche et Michal Rojzenfeld du Parti communiste.

     

    Ainsi que le rappelle Marek Edelman, l'un des rares combattants survivants, dans la postface de la réédition de ses « Mémoires du Ghetto de Varsovie » en 2002 :

     


    « La défense du Ghetto n'avait rien d'inattendu. Elle était la suite logique de quatre années de résistance d'une population enfermée dans des conditions inhumaines, humiliée, méprisée, traitée, selon l'idéologie des vainqueurs, comme des sous-hommes. Malgré ces conditions dramatiques, les habitants du ghetto ont, dans la mesure du possible, organisé leur vie selon les plus hautes valeurs européennes. Alors que le pouvoir criminel de l'occupant leur refusait tout droit à l'éducation, à la culture, à la pensée, à la vie, voire à une mort digne, ils ont créé des universités clandestines, des écoles, des associations et une presse. Ces actions qui engendraient la résistance contre tout ce qui menaçait le droit à une vie digne, ont eu pour conséquence l'insurrection. Celle-ci était l'ultime moyen de refus des conditions de vie et de mort inhumaines, l'ultime acte de lutte contre la barbarie et pour la sauvegarde de la dignité. »

     

    Quand, dans une récente interview par le quotidien israélien Yediot Aharonot, la journaliste lui demande si l’insurrection n’était pas une forme de suicide collectif, Marek Edelman s’insurge :

     

    « En nous soulevant, nous avons rappelé notre appartenance au genre humain. En prenant les armes contre ceux qui voulaient nous anéantir, nous nous sommes raccrochés à la vie et nous sommes devenus des hommes libres. »

     

    Et c’est effectivement un message à la fois désespéré, mais aussi de foi en un avenir que la plupart d’entre eux ne connaîtraient pas, que les insurgés adressèrent à l’extérieur ainsi qu’en témoigne ce passage extrait de la « Proclamation du Ghetto au combat » lancée le 23 avril :

     

    « Nous nous battons pour notre liberté et pour la vôtre... Pour notre honneur et pour le vôtre... Pour notre dignité humaine, sociale, nationale et pour la vôtre... »

     

    Durant cette période effroyable de 1939 à 1945, des Juifs se sont battus sur tous les fronts, dans des armées régulières, dans des mouvements de résistance, et dans d’autres ghettos que celui de Varsovie. Mais c’est par cet appel à la conscience des générations futures que l’Insurrection du Ghetto de Varsovie constitue aujourd’hui un symbole. Un symbole dont, malheureusement, beaucoup de ceux qui le commémorent chaque année ont apparemment oublié, ou voulu oublier, le sens.

     


    [Texte extrait de « Points critiques », mensuel de l'Union des progressistes juifs de Belgique, n° 275, avril 2007 – Publié sur le site de RésistanceS – www.resistances.be – le 13 avril 2007]

     

     

     

    « Nous voulons sauver la dignité humaine »


    Mordekhaï Anielewicz, l'un des cinq jeunes combattants des insurgés du Ghetto de Varsovie.

    Le soulèvement a commencé le 19 avril 1943, déclenché par 400 insurgés de l'Union militaire juive (ZZW) et environ 40 combattants de l'Organisation juive de combat (ZOB).

    Durant les combats environ 7 000 résidents du ghetto ont été tués, 6 000 ont été brûlés vifs ou gazés durant la destruction totale du quartier, les Allemands déportèrent les survivants dans le camp d'extermination de Treblinka et les camps de travail de Poniatowa, de Trawniki et de Majdanek.

    L'impact psychologique de l'insurrection du ghetto de Varsovie a été très importante. La résistance a été plus forte que prévue par les Allemands, même si l'issue était certaine vu le déséquilibre des forces.

    « My nie chcemy ratowac zycia. Zaden z nas zywy z tego nie wyjdzie. My chcemy ratowac ludzka godnosc »
    (« Nous ne voulons pas sauver notre vie. Personne ne sortira vivant d'ici. Nous voulons sauver la dignité humaine »).
    Arie Wilner (pseudo Jurek) soldat de la ZOB.

    [Texte extrait de la notice sur la révolte du Ghetto de Varsovie publiée sur Wikipedia ]



    http://www.resistances.be/varsovie.html


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