• Un projet contre l'ignorance qui engendre la haine de l'autre

     
     
    Mercredi 27 août 2008

     

     

    Daniel Barenboim : le chef va-t-en paix

     

     

    • Daniel Barenboim
      Daniel Barenboim - wikipedia.org

     

     

    Formé de Palestiniens, d’Israéliens et de musiciens d’origine arabe, le West-Eastern Divan Orchestra était hier à Paris pour l’ultime concert de sa tournée qui se déroule chaque été depuis 1999, année où le chef d’orchestre Daniel Barenboim et son ami l’écrivain Palestinien Edward Saïd (décédé en 2003) ont fondé cette formation unique au monde.


    Lundi 25 août, Salle Pleyel, Barenboim et le Divan Orchestra (du nom d’un recueil de poème de Goethe) ont connu un triomphe : un bon quart d’heure d’applaudissement qui saluaient tout autant l’événement que la qualité musicale de l’orchestre dans un programme difficile et symbolique : les « Variations pour orchestre n°31 » de Schönberg et le premier acte de la « Walkyrie » de Wagner où l’énergie, l’engagement et le puissant sens dramatique des musiciens ont fait merveille.


    Daniel Barenboim, l’homme aux quatre
    passeports (israélien, argentin espagnol et palestinien) a congratulé et embrassé chaque musicien avant de s’adresser au public : «  Nous n’avons pas de ligne politique, mais nous sommes la troisième voie car il n’y a pas de solution militaire à notre conflit. Cet orchestre, c’est un projet contre l’ignorance qui engendre la haine de l’autre. Nous voulons jouer dans tous les pays qui sont représentés par les musiciens de l’orchestre : à Damas, à Beyrouth, au Caire, à Téhéran. Aidez-nous ! »

     

     

     http://www.juif.org/go-news-64791.php

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    Daniel Barenboim, né le 15 novembre 1942 à Buenos Aires, est un pianiste et chef d'orchestre de nationalité argentine et israélienne. En 2002, il reçoit la nationalité espagnole et depuis janvier 2008, il est également porteur d'un passeport palestinien[1],[2].

     

     

    Biographie [modifier]

     

    Enfant prodige, il donne son premier concert en tant que pianiste à Buenos Aires à l'âge de sept ans. Son père est alors et restera longtemps son professeur de piano.

     

    En 1952, il s'installe en Israël avec ses parents, juifs d'origine russe (son nom est la graphie yiddish de l'allemand Bachenbaum), .

     

    Très tôt, en Argentine d'abord puis au cours de nombreux voyages, il aura l'occasion de rencontrer Arthur Rubinstein et Adolf Busch, Wilhelm Furtwängler, Edwin Fischer et beaucoup d'autres grands interprètes. Il se perfectionne au piano avec Edwin Fischer et à la direction d'orchestre avec Igor Markevitch puis en 1955 avec Nadia Boulanger, dans la classe de qui, à Paris, il étudie la composition.

     

    Au début des années 1960, il joue avec le vieux maître Otto Klemperer et enregistre avec lui ses premiers disques pour EMI : le 25e concerto de Mozart et l'intégrale des concertos de Beethoven. Puis il devient chef de l'English Chamber Orchestra en 1965 et enregistre, en dirigeant du piano, l'intégrale des concertos de Mozart, une somme que certains critiques considèrent aujourd'hui encore comme la plus belle jamais gravée. À cette période, Barenboïm est un merveilleux mozartien, tant au piano qu'à la baguette, et il mêle à un élan juvénile une profondeur extraordinaire des mouvements lents sans doute en partie acquise à la fréquentation de Klemperer.

     

    C'est la période heureuse, celle de son amour pour la violoncelliste britannique Jacqueline du Pré avec laquelle il se marie en 1967. La période aussi où il pratique assidûment la musique de chambre avec elle et ses amis les violonistes Pinchas Zukerman et Itzhak Perlman et d'autres comme Isaac Stern ou Gervase de Peyer. De nombreux disques sont gravés en particulier de Beethoven. Un DVD garde pour la postérité une interprétation exceptionnelle du quintette « La Truite » de Schubert avec le chef d'origine indienne Zubin Mehta à la contrebasse, un instant de pur bonheur.

     

    Le bonheur sera de courte durée : Jacqueline est atteinte de sclérose en plaques et doit arrêter sa carrière dès 1972. Elle décèdera en 1987.

     

    La carrière de Barenboim semble marquée par une sorte de boulimie inextinguible de concerts, d'enregistrements et de projets. Il est chef de l'Orchestre de Paris de 1975 à 1989 où il crée un Chœur symphonique qu'il confie à Arthur Oldham. Pressenti pour être le responsable artistique du nouvel Opéra Bastille, il entre en conflit avec les autorités de tutelle de l'époque et part finalement aux États-Unis diriger l'Orchestre symphonique de Chicago, poste qu'il occupe jusqu'en 2006[3], tout en menant une carrière de chef à Berlin, à la tête du Staatsoper.

     

    En mai 2006, il est nommé principal chef invité de la Scala de Milan, poste qu'avaient occupé avant lui notamment Arturo Toscanini et Herbert von Karajan.

     

    Direction de l'orchestre Divan occidental-oriental à Séville en 2005

     

    Il a également créé en collaboration avec Edward Saïd une fondation visant à promouvoir la paix au Proche-Orient au travers de la musique classique, initiative lui ayant attiré de violentes critiques en Israël. Ceci s'est concrétisé en un atelier musical et un orchestre israélo-arabe : l'Orchestre Divan occidental-oriental.

     

    En 2006, il est lauréat du prestigieux Prix Ernst von Siemens, considéré comme le « Nobel de la musique ».

     

    Son répertoire immense s'étend de Bach, dont il a gravé une des plus puissantes versions des Variations Goldberg, à la musique contemporaine dont il est un ardent défenseur. Ainsi a-t-il créé de nombreuses œuvres de Pierre Boulez ou Henri Dutilleux, par exemple. Il est aussi un grand chef d'opéra, notamment à Bayreuth où il dirigera pendant les vingt dernières années du XXe siècle, mais aussi à Édimbourg et dans de nombreux autres festivals.

     

    Excellent accompagnateur de lieder,il a donné des concerts et enregistré de nombreux disques avec Janet Baker notamment, mais surtout avec Dietrich Fischer-Dieskau, avec qui il a gravé en particulier des lieder de Mozart (chez EMI) et des intégrales de Brahms, de Liszt et d'Hugo Wolf (chez Deutsche Grammophon).

     

    En mars 2007, il est élevé au rang de Commandeur de la Légion d'honneur par Jacques Chirac qui a souligné son engagement pour la paix au Proche-Orient.


    1. (en) Israeli pianist Barenboim takes Palestinian passport. Consulté le 4 février 2008
    2. Article de RFI avec une interview de Barenboïm (document sonore de 3 minutes). Consulté le 11 mars 2008
    3. Il y conserve toutefois le titre de chef honoraire à vie

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Barenbo%C3%AFm


    Le chef israélien Barenboim
    accepte un passeport palestinien

     

       

      Daniel Barenboim en concert à Ramallah (DR)

      Le chef d’orchestre et pianiste Daniel Barenboim, de nationalités israélienne et argentine, vient d’accepter le passeport que lui a offert le gouvernement palestinien. Il devient vraisemblablement la première personne à posséder à la fois le passeport de l’Etat d’Israël et celui de l’Etat en devenir de Palestine, même si cet Etat n’existe pas encore formellement. Un pas de plus dans l’engagement du musicien pour la paix au Proche-Orient, qui déclenche une tempête en Israël.

      Daniel Barenboim n’en est pas à son premier scandale en Israël, pays où il a grandi -après être né en Argentine en 1942- et où il est "chez lui". Brillant pianiste et chef d’orchestre des plus prestigieuses phalanges -il est aujourd’hui directeur à vie de la Staatskappelle de Berlin-, il aurait pu poursuivre sa carrière de musicien en fermant les yeux sur le reste. Mais ce n’est simplement pas son tempérament. Intellectuel tout en étant un homme d’action pragmatique, il n’hésite pas à peser de tout son poids pour que "le cercle vicieux de la violence cesse".

      Jouer Wagner en Israël: le scandale

      Sa première action remonte à 1999, quand il crée le West-Eastern Divan Orchestra avec son ami l’écrivain américano-palestinien Edward Saïd. L’idée est simple: faire jouer au sein du même orchestre des Israéliens, des Palestiniens et des musiciens d’origine arabe. Et ça marche! L’orchestre s’installe chaque été en Andalousie, qui, forte de son histoire judéo-arabe, a voulu l’accueillir. Après quelques semaines de travail, les musiciens partent en tournée.

      Quelle sera la victoire pour Daniel Barenboim? Le jour où l’orchestre pourra jouer dans tous les pays dont les musiciens sont originaires. Le jour où, par exemple, un jeune hautboïste israélien obtiendra un visa pour la Syrie.

      Mais quelle est déjà la victoire? Celle de voir un Israélien et un Palestinien se partager le même pupitre, et celle de voir naître entre eux, pour la première fois, quelque chose qui n’est plus de la haine.

      Daniel Barenboim (DR)

      Ecoutez-les, dirigés par Barenboim:

       

      Adagio des Variations Enigma d’Elgar. West-Eastern Orchestra dirigé par Barenboim (Warner Classic)

      Si cet orchestre n’est pas forcément du goût des autorités israéliennes, il ne provoque cependant pas le tollé qu’a fait naître Daniel Barenboim en dirigeant en bis le Prélude de "Tristan" de Wagner, en 2001, en Israël…

      Proscrit dans ce pays, Wagner n’y est jamais joué en concert. Avant de donner cette pièce, Barenboim a discuté pendant trois quarts d’heure avec le public, proposant à ceux qui ne voulaient pas l’entendre de sortir. Une quarantaine de personnes ont quitté la salle, sur les 3000 présentes. Le lendemain, la Knesset a déclaré le chef d’orchestre "persona non grata" en Israël, avant de revenir finalement sur sa décision.

      « Le bonheur -ou le malheur- de vivre ensemble »

      Aujourd’hui, Barenboim accepte le passeport que lui donne le gouvernement palestinien:

      "C’est pour moi un grand honneur, a-t-il déclaré à la suite d’un récital d’œuvres de Beethoven qu’il donnait à Ramallah. J’ai accepté l’offre parce que je crois que les destinées du peuple israélien et du peuple palestinien sont inextricablement liées. Nous avons le bonheur -ou le malheur- de vivre ensemble. Je préfère le premier au second".

       

      Difficile aujourd’hui de mesurer précisément la portée de ce geste. Mais difficile aussi d’imaginer que la puissance du symbole -le passeport de l’ennemi!- ne fera pas bouger les lignes. C’est ce que Barenboim voulait. Mission accomplie.

       

      En Palestine, à la Fondation Saïd-Barenboim (DR)

       

      ► Disques du West-Eastern Divan Orchestra dirigé par Daniel Barenboim:

      -Live in Berlin: Symphonie n°9 de Beethoven
      -The Ramallah Concert: Symphonie Concertante de Mozart, Symphonie n°5 de Beethoven
      -Symphonie n°5 de Tchaïkovski, La Valse triste de Sibelius

      En DVD: -Knowledge is the beginning: film sur l’orchestre accompagné du concert de Ramallah

      ► Livre d’entretien entre Daniel Barenboim et Edward Saïd: Parallèles et paradoxes, Le serpent à plumes (2002)

       

       


      http://www.rue89.com/droles-de-gammes/le-chef-israelien-barenboim-accepte-un-passeport-palestinien


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